MURIAS Jorge (Père)

Le P. Jorge A. Murias est né à Buenos Aires, le 21 mars 1941. De 15 à 17 ans, il a fréquenté le Colegio San José, où l’appel du Seigneur s’est fait entendre. Pour lui être fidèle, le jeune Jorge a fait face à l’opposition de ses parents avec beaucoup de courage.

A la fin de ses études secondaires en 1958, il s’est rendu en France, soutenu par la Congrégation. Il a commencé le noviciat qui se tenait en France, près de Pau en 1959, puis le scolasticat, près de Bordeaux. Ses parents le croyaient lancé vers une carrière importante, dans une université européenne. Jusqu’au jour où sa mère – qui d’autre cela pouvait-il être?–a voulu en avoir le cœur net et a pris pour cela le seul moyen efficace : elle s’est embarquée pour le rejoindre et venir voir. Et elle a vu. Elle a vu son fils séminariste, engagé depuis plusieurs années dans le Christ pour la vie sacrée des autels. On ne sait guère si elle a été contrariée ou si elle s’est fâchée. Nous pouvons supposer qu’elle a fait ce qui s’impose à toute mère dans ces circonstances : embrasser son enfant sans trop se soucier de la situation dans laquelle il se trouve. Et il en fut ainsi. (Cf. FVD, troisième série, no 6, août 1966, p. 10)

Le 17 juin 1966, Jorge Murias fut ordonné prêtre, à la chapelle de la communauté, qui était alors l’apostolicat de Mendelu. Après son ordination, il retourna en Argentine et travailla pendant de nombreuses années à la pastorale du Collège San José à une époque difficile. Il fut recteur de ce collège de 1974 à 1982. A partir de cette date, la Congrégation l’autorisa à travailler pastoralement dans le diocèse de San Isidro. Son activité pastorale s’est développée dans la vie académique de l’Université catholique d’Argentine en tant que professeur de philosophie et de théologie et en tant que directeur du Centre de spiritualité et d’action pastorale. Dans cette université, il a présenté en l’an 2000 sa thèse de doctorat intitulée Tiempo y eternidad en Charles Peguy. Son autre domaine pastoral a été la chapelle du Mémorial, près de Pilar, dans le diocèse de Zárate-Campana. Dans cette chapelle, il assurait la messe le dimanche et de là il s’occupait de mouvements qu’il avait lui-même organisé : Mouvement chrétien pour la famille du Rugby, le Mouvement chrétien du Polo et en particulier le CELAFOR (Centre latino-américain de formation). Le CELAFOR organise plusieurs écoles de leadership : l’ELUL (Cours de leadership pour les universitaires latino-américains), l’ELAL (Cours de leadership pour l’Amérique latine, qui s’adresse aux adultes et ne dure que 4 jours), et l’ELCAL (École de leadership pour le changement en Amérique latine). 

Ces derniers temps, il poursuivait ses activités et suivait de nouveaux projets, comme l’accompagnement des Espartanos (une équipe de rugby composée de détenus). La séparation de la chapelle du Mémorial l’avait beaucoup attristé. Quant à sa santé, des douleurs musculaires rendaient les déplacements difficiles. Lors d’un dernier examen, une tumeur étendue avait été détectée, face à laquelle on ne pouvait que l’accompagner. Une fois la situation acceptée, il s’est remis entre les mains du Père, pour donner son dernier FVD le 12 août 2019, à l’âge de 78 ans.

La messe des obsèques a été célébrée le lendemain à la chapelle du Mémorial, présidée par Mgr Martin Fassi, évêque auxiliaire de San Isidro, accompagné d’une quinzaine de prêtres, dont les pères bétharramites, PP. Agín, Ramos et Gonzalez ; une multitude de laïcs, la plupart de jeunes adultes, fruit de son intense apostolat, ont aussi exprimé leur gratitude à Dieu pour la vie du P Jorge, dans cette célébration à la fois pleine de tristesse, en raison de ce départ, et de joie, pour tout qu’ils ont reçu.

Daniel González scj