LAMBERT Jean (Père) - France
Arcachon, 30 juin 1930 - Bétharram, 8 septembre 2020 (France)
...« Heureux les morts qui s’en- dorment dans le Seigneur. Ils se reposent de leur peine. Leurs actes les suivent. » (Ap 14, 13)
La mort, le « dies natalis », est le jour de notre rencontre avec Dieu. Saint François avait raison de l’appe-ler : « Notre sœur, la mort ».
Le Père Lambert était prêt. Il a toujours été un homme, un religieux fidèle. Toujours un peu original, discret, la fidélité au devoir, à la vie qu’il avait choisie le caractérisait. C’était un homme droit. Il avait le sens du devoir. Il a été fidèle jusqu’au bout.
Le P. Jean Lambert scj était né le 30 Juin 1930 à Arcachon, en Gironde, alors que sa famille, dont neuf frères et sœurs, était originaire des Ardennes. Il avait fait ses études secondaires au collège des Pères de Bétharram à Bazas, avant d’entrer à l’apostolicat de Bétharram. Après un an de noviciat, il prononçait ses premiers vœux à Balarin, le 29 septembre 1948, et sa profession perpétuelle à Floirac, le 24 avril 1953. L’ordination sacerdotale fut célébrée à la cathédrale de Bordeaux, le 17 mars 1956.
Après des études à Paris, le Père Lambert a enseigné les matières scientifiques au collège de Sidi-Bel-Abbès, en Algérie, de 1956 à 1962, puis au collège Notre-Dame de Bétharram de 1962 à 1973.
Professeur consciencieux, il préparait ses cours avec un soin minutieux. Ses anciens élèves s’en souviennent. Et avec cela, il a été toujours proche de ses élèves, des paroissiens, des pauvres.
Il a aimé, par exemple, cette maison de retraite où nous habitons. Il s’intéressait surtout au personnel qui nous sert, à leur famille, à leurs soucis. Il voulait les aider. Il aimait avec son caractère, ses limites, malgré un caractère plutôt froid et réservé.
En pastorale, il eut toujours la même délicatesse, le même dévouement. Toujours aimable, il ne voulait faire de la peine à personne. Et s’il pouvait rendre service, il était là. Les moines de Montaut ont été servis jusqu’au bout.
Mais la grande découverte de la vie du Père Lambert, ce fut la Bible, la Parole de Dieu. Le séjour à l’Ecole Biblique de Jérusalem l’a marqué. Et depuis lors, tout ce qui concernait la Bible l’intéressait. La Parole de Dieu a été le fondement de sa vie spirituelle.
Elle a été le ressort de sa vie. Une de ses plus grandes joies a été d’avoir été professeur d’Ecriture Sainte au grand séminaire de Bayonne. Il servira tout naturellement de guide sur les sites les plus remarquables de Terre Sainte, lors des cours de recyclage et plusieurs sessions des jeunes religieux organisés par la Congrégation. Beaucoup de jeunes bétharramites d’aujourd’hui l’ont connu dans cette activité.
Le Père Lambert a été un juste selon l’expression de l’Ecriture. Et jusqu’au bout, avec son regard vif, il questionnait, il s’intéressait, il aimait.
Saint Jean a écrit les paroles du Christ : « Je suis la Résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra. »
Cher et fidèle Père Lambert, tu vas nous manquer ! Ta fidélité, ta droiture, ton amour du vrai et de la justice, ton amour des pauvres, resteront.
Et de tout cela nous te disons merci et nous rendons grâces au Seigneur. Amen.
A partir de l’homélie du P. Pierre Grech scj
«Jean parlait peu de lui-même, raconte le P. Bacho, Vicaire régional. Pourtant, lors d’une visite au mois d’août, tout en étant reconnaissant pour les soins reçus à l’hôpital, il me disait sa joie que le responsable lui ait demandé ce qui était son secret pour résister au traitement et garder sa sérénité. [...] Même sur un lit d’hôpital, la mission a continué. Rester témoin de ce Jésus doux et humble de cœur envers un personnel de santé parfois loin de l’Eglise, c’est continuer la mission dans la discrétion. Et cela autant que la souffrance nous autorisera à être maître de nous. Dans les derniers jours lui aussi a connu d’être dépouillé de son jugement, ce qui fait partie de cet extrême anéantissement de notre faiblesse humaine dont nous aimerions être tous dispensés. »
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