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28/12/2021

ZOIA Egidio (Père)

Cabiate, 16 septembre 1931 – 31 octobre 2021 (Italie)

P. Egidio Zoia scj

Extraits de l’homélie du P. Piero Trameri scj
le jour des obsèques

Le P. Egidio préparait chaque mois une pensée à l’attention de ses paroissiens de Castellazzo, qu’il mettaient ensuite en ligne également pour ses confrères et amis. Sur son ordinateur sont restées les notes qu’il avait prises pour sa réflexion du mois de novembre. Voici ce qu’il avait écrit : « Novembre commence avec la fête de la Toussaint et le souvenir des défunts : des hommes et des femmes qui ont vécu avant nous, qui ont fait l’histoire ... Tous sont passés en laissant leurs empreintes, aussi minimes soient-elles, de façon anonyme pour la grande majorité d’entre eux, presque comme des fourmis, sans poids ! Chacun avec sa propre personnalité.

Chaque être est unique, personne n’est la photocopie de l’autre, donc chacun a quelque chose à offrir et à partager avec l’autre, et à recevoir aussi ... Un réceptacle (et l’homme est un réceptacle doué de raison, mais toujours un réceptacle !) ne se remplit et ne s’enrichit que grâce à sa disponibilité à la rencontre et à la confrontation. »

C’est là son dernier écrit : un petit testament. Et nous voici rassemblés autour de son cercueil pour examiner avec soin et par la pensée les empreintes qu’il a lui-même laissées, pour remercier le Seigneur des intuitions éclairantes et des fruits précieux qu’il a mis dans son bagage, ou dans ce « réceptacle » – pour reprendre les derniers mots du P. Egidio –.

Spontanément, les bétharramites de ma génération voient en lui le reflet de Jésus tel que celui-ci nous est raconté dans le passage de l’Evangile que nous venons d’entendre. « Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. Il leur dit : “Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes”. » C’est un des fruits de l’enthousiasme juvénile du P. Egidio : à Albavilla, il avait été chargé de l’animation vocationnelle et, comme Jésus, en visitant les familles et les paroisses de la Brianza et de la Valtellina, il appelait des jeunes à suivre Jésus. Il promettait, comme Lui, « je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes ». Beaucoup de ceux qui, proches ou lointains, prient aujourd’hui pour lui et le pleurent ont écouté son invitation et ont été contaminés par son énergie humaine et spirituelle, celle de ceux qui indiquent un but exigeant mais chargé de vie évangélique, de vie pleine et riche de sens. (...)

Le P. Egidio a répété et vécu tout au long de sa vie cette attitude qui est au cœur de la spiritualité bétharramite : « Me voici, envoie-moi ! » C’est l’attitude de Jésus qui accomplit dans un abandon filial la volonté du Père.

C’est une empreinte bien claire que le P. Egidio a laissée sur le chemin de ses confrères, en particulier des jeunes séminaristes à Albavilla, puis des clercs qui se préparaient au sacerdoce et à la vie consacrée à Monteporzio. Une empreinte que suivent encore avec reconnaissance de nombreux prêtres et laïcs, rencontrés à la cathédrale de Milan, lors des journées vécues au confessionnal pour la réconciliation et la direction spirituelle ; que suivent également des Sœurs et des laïques consacrées un peu partout en Italie.

Enfin, une empreinte indélébile laissée dans le cœur de ses bien-aimés paroissiens de Castellazzo, qui l’ont écouté, accompagné et guidé avec amour, ces dernières années, quand ses yeux ont commencé à s’éteindre, sans toutefois que son désir d’entreprendre, son envie de faire, de projeter ne vacille (...).

Le P. Egidio était un rêveur. Un de ces rêveurs qui voient loin et qui se mettent en marche les premiers. Il allait ainsi de l’avant avec ténacité, avec parfois une forme d’entêtement, malgré les incompréhensions et les lenteurs de ceux qui marchaient à ses côtés : qu’ils soient confrères, Supérieurs ou collaborateurs.

Il rêvait d’une collaboration toujours plus étroite entre la vie consacrée et l’Eglise locale... de “mutuae relationes” plus directes. Pour les favoriser, il a toujours promu l’idée de programmer un cours sur la vie consacrée dans le cursus des séminaristes des diocèses.

Il stimulait confrères et laïcs, comme Paul les Romains : « Je vous exhorte donc, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps [...], en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte. » (Rm 12,1) Un culte fait de célébrations, de liturgies mais aussi pétri de concret, d’engagement, d’immersion dans la vie de tous les jours et dans tous les domaines de la vie sociale et ecclésiale.

Chacun avec ses propres compétences spécifiques, chacun mettant à profit ses propres dons, comme l’exhortait encore Paul : « ...Nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps dans le Christ, et membres les uns des autres, chacun pour sa part. Et selon la grâce que Dieu nous a accordée, nous avons reçu des dons qui sont différents. » (Rm 12, 4-6)

Je crois pouvoir dire que le P. Egidio a mis abondamment à profit ses dons : formateur de séminaristes, accompagnateur spirituel de Sœurs, de fiancés, de familles ; lutteur indomptable contre l’esprit du mal qui menaçait les esprits les plus fragiles, exerçant pendant des années, le difficile ministère d’exorciste.

C’était aussi un homme de grande culture, bibliophile, amateur et collectionneur de livres sur la culture locale.

Il était à la fois désireux d’approfondir et de transmettre l’histoire de sa propre famille religieuse, de la Congrégation qu’il aimait et qu’il souhaitait toujours plus unie et fraternelle : ainsi ses visites aux communautés voisines furent fréquentes. Historien des Chapitres, il a rêvé jusqu’à l’épuisement de ses forces d’une bibliothèque centralisée, mise à la disposition de tous.

S’inspirant encore de Paul qui expliquait aux Romains que « dans un corps unique, nous avons plusieurs membres, qui n’ont pas tous la même fonction... », le P. Egidio a beaucoup cru à la formation, à la prise de responsabilités spécifiques, à la collaboration et à l’engagement des laïcs dans le domaine ecclésial comme dans tous les domaines de la vie sociale, et il beaucoup œuvré en ce sens. Il a vécu et collaboré volontiers avec les personnes les plus diverses, sans distinction ni exclusion.

« Chaque être est unique, personne n’est la photocopie de l’autre » disait-il dans son dernier écrit.

Remercions Dieu pour les précieux messages qu’il nous a envoyés à travers lui. Nous continuerons à suivre ses empreintes, celles qu’il a laissées dans le cœur de chacun.

Nous l’imaginons dans les bras du Père, les yeux enfin comblés de lumière.

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