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26/10/2009

Nouvelles en famille - 14 décembre 2009

 

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Le mot du Père général


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Ce qui est nouveau dans la Règle de Vie

Il y a quarante ans, en 1969, le Chapitre général extraordinaire demandé par le Concile Vatican II a approuvé la Règle de Vie. Il avait été précédé en 1968 par la Commission interprovinciale : réunie à Bel Sito, elle avait fait un travail remarquable à partir des résultats de la Consultation de tous les religieux lancée par le Supérieur général, le P. Joseph Mirande. On peut en trouver toute la documentation dans la NEF de ces années-là.

La synthèse finale, à partir des éléments disponibles à l’époque, s’est avérée excellente. L’identité bétharramite y était très bien définie comme notre manière d’être disciple de Jésus : notre mission propre est de reproduire et de manifester l’élan du Verbe incarné disant à son Père : ‘Ecce venio’ et se livrant à tous ses vouloirs pour la rédemption des hommes. (RV 1969, 2;12). La réflexion des premiers chapitres tournait autour de trois pôles : la spiritualité, la communauté et l’apostolat. Quand il s’est agi de caractériser notre identité, l’apport du P. Jean Matéo fut déterminant.

Profitant de la refonte de la partie sur le Gouvernement, la commission de révision de la Règle de Vie, instituée par le P. Radaelli, a estimé que le bon travail effectué en 1969 devait s’enrichir de plusieurs apports : ceux de la réflexion postconciliaire sur la vie consacrée, et les éléments de notre identité charismatique mis en lumière à la session Bétharram 1985, organisée par le P. Grech.

Déjà, les changements des titres rendent compte de la terminologie fixée au cours de ces années. I. Le charisme de la famille de Bétharram. II. La mission des religieux du Sacré Cœur de Jésus. III. La consécration par les vœux. IV. La vie de prière bétharramite. V. La vie fraternelle en communauté. VI. Notre service dans l’Église.

Le Manifeste est repris dans son intégralité. Ce texte considéré comme fondateur exprime bien notre identité charismatique. Le paragraphe omis dans la précédente Règle se référait à Jésus Christ attrait, modèle et moyen, mais explicitait aussi les circonstances de la fondation : la déchristianisation du peuple et la désobéissance du clergé, deux réalités douloureuses qui ont frappé saint Michel.

On retrouve avec beaucoup plus de force l’expression Sacré Cœur, aussi bien pour qualifier Jésus, l’élan généreux du Cœur de Jésus, le Verbe incarné (art. 2,9) que pour nommer la Congrégation (112, 113, 114, 30). On ajoute les trois dimensions : spirituelle, communautaire et missionnaire, ainsi que celle de consécration (art. 4, 6). On donne à la mission bétharramite cette tonalité de « procurer aux autres le même bonheur » (11), sur laquelle on a tant insisté ces dernières années.

On a essayé d’incorporer à travers des citations la théologie sur la vie religieuse d’après-concile, la réflexion sur le charisme à travers de nouvelles citations de saint Michel, du Père Etchécopar et jusqu’à des extraits de certains chapitres généraux, comme celui de 1999 à l’article 18, et la lettre de Jean-Paul II au Supérieur général à l’occasion du Bicentenaire de la naissance de saint Michel Garicoïts en 1997 (124). Par là, on a voulu montrer comment l’identité de la Congrégation s’est forgée au long de l’histoire.

Les chapitres I et II qui expriment bien notre identité et notre mission ont été laissés tels quels, en actualisant la terminologie. Les chapitres IV et V ont été peu travaillés, faute de temps. De petites nuances sont introduites par certaines citations. La fraternité évangélique intègre un point fondamental par le biais d’une citation de Novo Millennio Ineunte, 43 sur la "spiritualité de communion" (96).

On a gardé les titres sur les trois vœux mais on a remanié les contenus, sensibles à la remarque selon laquelle leur traitement aurait manqué de profondeur. On a donc essayé de l’enrichir de toute la réflexion postconciliaire, et tenu compte de la dimension trinitaire et communautaire de chaque vœu. De plus, on a insisté sur l’amour comme fondement des trois vœux, comme nous l’a enseigné notre père saint Michel : Par amour plutôt que pour tout autre motif.

Le chapitre VI a pour titre : Notre service dans l’Église. Auparavant, le chapitre VII s’intitulait : Activités apostoliques. La nouvelle version s’enrichit de l’affirmation que le témoignage de fidélité à notre vie consacrée appartient à l’essence de notre mission. Un autre ajout : la mention des deux priorités que sont le service de l’Église locale (114) et laprésence à toute personne dans les différentes formes de pauvreté (115-116). On signale de nouveaux champs d’activités : la pastorale auprès des jeunes (117), la pastorale auprès des familles (121), l’animation et l’accompagnement spirituels (124), la promotion de la personne (125), le dialogue inter-religieux, la rencontre entre les cultures (128-129). La fin de ce chapitre est aussi une nouveauté : les critères pour un discernement des activités (130-135).

L’ancien chapitre VI était : La Formation ; elle est passée au chapitre VII, avec le titre de formation bétharramite. Ce changement d’ordre paraît logique : les activités de la mission font partie de notre vie. Une fois présentée dans sa totalité, on aborde la formation à cette vie. Ce chapitre est à lire en référence à la Ratio formationis. Sur cette base, on a ajouté les étapes d’accompagnement-discernement vocationnel, et du postulat, qui concernent toutes les réalités de la Congrégation. Puis on passe en revue la période des vœux temporaires, la profession perpétuelle et les formations spécifiques de religieux-clercs et de religieux-frères.

La formule de profession s’enrichit d’expressions chères à notre fondateur, lui donnant une touche propre (152). Parmi les dévotions de la Congrégation, on retrouve : le 14 septembre, nous solennisons la fête de l’exaltation de la Croix glorieuse… [Nous fêtons] saint Michel Garicoïts… auquel nous associons celui qui fut son disciple, le P. Auguste Etchécopar, Serviteur de Dieu… sainte Jeanne-Elisabeth Bichier des Âges… la bienheureuse Marie de Jésus Crucifié, qui a tant aimé notre famille. (92)

Gaspar Fernandez,SCJ


nef-etchecopar.jpgLe Père Auguste Etchécopar écrit... dans son cahier intime, Noël 1855

Jésus demande au monde un coin pour venir à la lumière. Les siens ne l’ont pas reçu. (Jn, 1,11) Pourquoi? Parce que vains, voluptueux, cupides. Quand le monde aurait offert à Jésus ses palais, Jésus n’en aurait pas voulu parce que lui humble, mortifié, pauvre…
Autour de la crèche sont admis les humbles, les simples, Marie, Joseph, les Pasteurs. Si nous voulons être admis dans cette sainte compagnie, il faut avoir pratiqué ces vertus. Si nous voulons que Jésus naisse dans notre cœur, il faut qu’il réunisse les mêmes qualités que la crèche, dépouillé de toute affection, glacé pour la créature, mort aux inclinations mauvaises.
Que tardons-nous à offrir à notre Dieu une demeure digne de lui? Que tardons-nous d’imiter ses exemples?... Ô Jésus, fais que mon cœur soit semblable au tien !


L'Avent, mystère d'Amour

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Nous sommes dans le temps de l’Avent, prélude au Noël du Seigneur. C’est le mystère éternel de Dieu qui, en nous aimant, ne se laisse pas tant chercher qu’il nous cherche, et vient lui-même à nos devants. Cette vérité, nous ne devons jamais cesser de la proclamer : Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a envoyé son fils unique. (Jn 3,16) Et encore : Le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous. (Jn 1,14) Quel autre nom que « mystère d’amour » donner à cette attitude de Dieu ?

En contemplant ce Dieu qui se fait petit, qui se cache au creux de l’humanité, le cœur de saint Michel déborde de stupeur. Et nous aussi, ses disciples, nous ne cesserons jamais de nous étonner d’un si grand amour. Car le monde que Dieu a tant aimé, c’est nous. Dieu aime notre vie, il veut la rendre dense, généreuse. Pour réaliser ce projet, il s’est fait l’un de nous, solidaire avec nous. Telle est  l’inespérée, l’immense bonne nouvelle que l’Avent nous amène.

Quand on réfléchit et médite, on se laisse souvent mener par ce qu’on doit faire, les engagements à tenir, les chemins à parcourir. À bien y regarder, le centre de nos pensées c’est nous et notre agir. L’Avent nous invite au contraire à mettre au premier plan l’agir aimant de Dieu, ce qu’Il a fait et continue de faire pour nous et pour tous les hommes.

La Vierge Marie est le parfait modèle de cet Avent. Visitée par la Parole, elle s’en va chez sa cousine Élisabeth ; et celle-ci, rencontrée à son tour par le Seigneur, chante à l’unisson de Marie la louange de Celui qui a fait des merveilles.

Mais il y a quelque chose de plus dans l’attitude aimante de Dieu: à la plénitude des temps, il prend chair, il dresse sa tente au milieu de nous, pour se faire connaître et révéler son visage. Sa venue vient combler la nostalgie toujours présente au cœur de l’homme ; comme le dit le psalmiste : C’est ta face, Seigneur que je cherche, ne me cache pas ta face. (Ps 27,8-9) Cette expérience donne du sens à toute l’existence. Le Fils de Dieu, l’Emmanuel, Dieu-avec-nous, est le nom qui contient et accomplit tout ce chemin : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. (1Jn 4,9)

Par saint Michel, nous redécouvrons cette aptitude à contempler le mystère d’amour de Dieu à l’égard de l’homme. Devant l’Enfant, les bergers savent « voir » et « accueillir » l’annonce de l’action de grâce divine et de la paix aux hommes ; de même, l’homme actuel nous demande de lui montrer cet amour, et de lui porter l’annonce qui met dans la joie, l’espérance et la paix. Voilà l’engagement que nous devons tenir : raconter, par la vie et par les mots, l’amour éternel que Dieu voue à sa créature.

Le temps de l’Avent, avec le mystère de l’Incarnation, nous interroge sur notre disponibilité au service des frères. Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté… Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole. (Lc 1,38) Attitude d’obéissance, ou plutôt de totale remise de soi à Dieu, assurance que Lui seul fait de grandes choses. Aussi sommes-nous invités à nous charger des problèmes et des attentes intimes de nos frères, en tant qu’hommes habités par l’espérance et capables de la transmettre.

Le temps de l’Avent est un temps précieux : mémoire du passé (tels que nous avons été, infidèles, loin du Seigneur), célébration du présent (la joie de se sentir sauvés, rachetés par le Seigneur), anticipation de la vie éternelle (rappeler, par notre façon de vivre et d’agir, que nous n’avons pas de demeure permanente ici-bas, mais que nous sommes en route vers la demeure éternelle). C’est la dimension de consécration qui se réalise totalement en Marie, et qui est aussi un appel constant à raviver notre foi, à nous rendre disponibles, à nous laisser atteindre par le mystère de Dieu. En accueillant l’invitation de Jean-Baptiste à « porter des fruits de pénitence », mettons-nous à l’école de Marie de Nazareth : accueillons et contemplons ce don de l’Amour infini, ce Dieu qui ne cesse jamais de nous aimer. Il aime le premier et ne demande rien en retour. Il aime, c’est tout. Il aime chacun, gratuitement.

Angelo Riva,SCJ


Éléments d'une spiritualité laïque bétharramite

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Une des résolutions du Chapitre général de 2005 concernant les laïcs était de dégager des points de convergence valables pour tous les groupes. Suite à un questionnaire et aux apports reçus, a été élaboré un texte de synthèse. Le P. Enrico Frigerio, conseiller général pour les laïcs, porte maintenant ce travail à l’attention de tous.

1. La Personne de Jésus: sa vie, ses relations, ses actions, ses paroles, sa Pâque
Jésus Christ dans le mystère de son Incarnation, toute sa vie, pour, comme lui, exercer l’immensité de la charité dans les bornes de sa position, sans retard, sans réserve, sans retour, plus par amour que pour tout autre motif.
Jésus Christ, anéanti et obéissant, Fils bien-aimé du Père.
Jésus-Christ, dans l’élan généreux de son Cœur, disant à son Père : Me voici pour faire ta volonté, et se donnant tout entier pour le salut des hommes.
Jésus-Christ, connu, aimé, intériorisé, annoncé, par le témoignage, à la manière de saint Michel Garicoïts.

2. Construire et vivre la communion ecclésiale
Uni à Jésus depuis le jour du baptême, et en cultivant cette union par la prière, l’eucharistie et la pratique des vertus humaines, chrétiennes et bétharramites : humilité (simplicité, passer inaperçu), obéissance, douceur, dévouement, charité.
En vivant les valeurs de la vocation laïque.
En vivant la joie de connaître et aimer Jésus et d’être son disciple et son missionnaire.
En vivant la communion comme une complémentarité vocationnelle avec les religieux bétharramites et aussi avec les autres vocations de l’Église.
Vivre également la valeur de la communion ecclésiale dans sa propre famille, Église domestique, et avec les autres familles.
Organiser des groupes de familles ou de personnes voulant vivre cette communion à partir de la spiritualité de St Michel et en s’attachant à transformer son milieu de vie.

3. Participer à la mission de l’Église
Dans son propre milieu de vie, offrir un témoignage audacieux qui provoque irrésistiblement la question : Pourquoi sont-ils ainsi ? (Evangelii Nuntiandi 21)
Vivre la foi de façon adulte, par la pratique du discernement de la volonté de Dieu dans les situations les plus variées que l’on puisse rencontrer. Discernement dans le domaine politique, dans le travail, dans l’éducation, dans le monde ouvrier, syndical, écologique, et dans le monde des médias… Option pour les pauvres.
Se soucier de sa propre formation complète, Écritures Saintes, écrits de St Michel et de la tradition bétharramite, Doctrine sociale de l’Église (cf. Compendium de la Doctrine sociale de l’Église), l’Église dans le cœur du monde, le monde dans le cœur de l’Église (Puebla).
Donner raison de l’espérance que l’on a, ne pas avoir honte de dire que l’on est chrétien et avoir le courage d’annoncer Jésus. Il n’y a pas d’évangélisation vraie si le nom, l’enseignement, la vie, les promesses, le Règne, le mystère de Jé-sus de Nazareth Fils de Dieu ne sont pas annoncés.(EN 22)
Participer et collaborer dans la mesure du possible aux activités missionnaires de Bétharram.

4. Propositions d’éléments minimum exprimant l’identité bétharramite
Dire individuellement chaque jour cette prière et prendre conscience que la réciter exprime la communion avec de nombreuses autres personnes disséminées dans le monde: Ô mon Dieu, vous m’avez tant aimé ! Ô Dieu, vous avez tant fait pour vous faire aimer de moi ! Vous avez tant désiré, vous désirez tant que je vous aime ! Me voici, ô mon Dieu, me voici !  Mon cœur est prêt,  je ne me refuse à rien pour vous prouver mon amour. Que voulez-vous que je fasse ? Me voici ! (DS 89)
Notre-Dame de Bétharram, priez pour nous. Saint Michel, notre père, priez pour nous. Bienheureuse Marie de Jésus Crucifié, priez pour nous.
Célébrer avec un groupe de laïcs ou avec une communauté bétharramite les fêtes du : 19 mars, Saint Joseph ; 25 mars, ll’Annonciation du Seigneur ; 14 mai, Saint Michel Garicoïts notre père ; 2e vendredi après la Pentecôte, Sacré Cœur de Jésus; 28 juillet, Notre Dame de Bétharram; 25 août, Bienheureuse Marie de Jésus Crucifié; 14 septembre, Exaltation de la Sainte Croix; 22 décembre, Jour du Me Voici dans la neuvaine de la Nativité.
Programmer et réaliser en famille un moment de prière bétharramite (chaque jour, le dimanche, deux fois par semaine, trois fois par mois, etc.). Avec la prière de la Vierge de Bétharram (voir pièce jointe), lecture d’un écrit de St Michel ou de la tradition bétharramite, partager en famille sur le texte et sur le vécu, terminer par la prière « Ô mon Dieu, vous m’avez tant aimé... »
Organiser des groupes de laïcs ou de familles autour d’un religieux ou d’une communauté betharramite au sein desquels les participants projettent et réalisent un parcours de formation à partir des Écritures Saintes, des écrits de notre père St Michel Garicoïts ou de la tradition bétharramite, du Catéchisme de l’Église catholique et du Compendium de la Doctrine sociale de l’Église, par exemple.
Dans chaque Vicariat et dans chaque Région, il serait bon d’organiser des réunions, une ou plusieurs fois par an, pour permettre aux personnes, aux familles et aux groupes concernés de se rencontrer. Les modalités peuvent différer d’un lieu à l’autre selon le chemin parcouru par chaque Vicariat et en fonction de la culture locale…

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Vierge de Bétharram,
Notre Dame du beau rameau
qui tends vers nous ton Enfant, nous nous présentons à toi,
désireux de trouver la protection de ta tendresse.

Nous te voulons présence vivante et maternelle dans nos foyers.
Accompagne la croissance de nos enfants.
Fais que nous ne manquions pas de travail  
pour notre subsistance et notre dignité.
Fais que nous ayons toujours quelque chose à partager.

En toi, Joseph a trouvé toute la tendresse et 
la force de la Nouvelle Femme de l'Évangile.
En toi, Jésus a appris la fidélité au Père et l’amour des hommes, ses frères.

Mère, nous voulons nous aussi vivre selon ton exemple 
et incarner, dans notre vie, tes vertus. 
Bénis nos rêves et tous nos efforts
pour construire une société plus juste et solidaire.

Fais que nous sachions créer des espaces où l'amour a la première place.
Fais que nous trouvions le temps de partager avec le Seigneur,
du temps pour la famille et les amis, du temps pour le repos.
Et, dans la tentation, la solitude, la douleur,
donne-nous ta force, tends-nous ton rameau sauveur. 
Amen.

 


 

nef-091212.jpgAngleterre: Célébrations du Centenaire de Droitwich

Le 19 juin dernier, fête du Sacré-Cœur, les Pères et les Frères du Vicariat d’Angleterre, leurs paroissiens, les anciens élèves du Collège et les laïcs associés ont convergé versl'église du Sacré-Cœur de Droitwich. On y commémorait de façon très particulière l'arrivée des premiers prêtres du Sacré-Cœur à Droitwich. Toute la célébration avait été méticuleusement préparée par la paroisse.

Le premier Bétharramite arrivé à Droitwich fut le P. Joseph Dospital, en 1909. Mais la Congrégation était présente en Angleterre depuis 1903 en la personne du P. Abel Costedoat - il avait répondu à l’invitation de l’archevêque de Birmingham, Mgr Illsley, oncle du regretté P. Philip Illsley,SCJ. Dès lors, et pendant plus de 80 ans, Droitwich devint le centre de la Congrégation dans le pays. La belle église paroissiale a été bâtie du temps du P. Dospital, qui veilla avec un soin particulier à sa construction et à la réalisation de splendides mosaïques : dans la voute du chœur, elles représentent le Sacré Cœur, les bras grands ouverts au-dessus du cortège éblouissant des saints et martyrs d’Angleterre composés de milliers de tesselles étincelantes.

La belle liturgie festive, rehaussée par les chorales paroissiales, était présidée par Mgr Pargeter, en lieu et place de l’archevêque de Birmingham, Mgr Vincent Nichols, nommé à Westminster quelques semaines plus tôt. Le chœur était occupé par tous les membres du Vicariat d’Angleterre, le clergé local et d’anciens élèves du collège de Droitwich devenus prêtres.

Le P. Colin Fortune a prêché sur notre dévotion au Sacré Cœur et sur l’Amour que Dieu a manifesté, au long de toutes ces années, dans la vie des Pères et Frères qui se sont dépensés dans le collège et la paroisse, et à travers ceux qui continuent à le faire, ici et ailleurs. Il a souligné que le bien réalisé par les anciens élèves, dans tous les secteurs de la vie, est comme le reflet de l’expérience de l’Amour de Dieu faite au collège.

Les témoignages étaient unanimes sur les religieux éducateurs. Ce jour-là, il y avait comme une nuée de témoins silencieux, les prêtres et les frères de notre Congrégation, qui nous ont précédés dans la foi, et qui se sont dépensés corps et âme au nom du Sacré-Cœur dans les Midlands. Parmi eux, citons le P. William Lythe, fondateur du Collège du Sacré-Cœur, le Père John Waddoups qui s’est donné totalement pour forger le visage de Bétharram en Angleterre aujourd’hui.Après une Messe revigorante et inspirée, les gens se sont pressés pour retrouver des amis perdus de vue depuis des années. La foule se répandait entre le chapiteau et les salles paroissiales. Ce fut l'occasion de rencontrer des anciens élèves et de raviver des amitiés, mais aussi de regarder en arrière pour se réjouir de tout le bien réalisé au cours du temps. De tels événements encouragent à aller de l'avant avec amour, et à remettre l’avenir au Sacré Cœur dans la confiance.

Dominic Innamorati,SCJ


5 minutes avec... le Père Shaju Kalappurackal

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Après trois ans d’ordination et plusieurs années en maison de formation, au sud de l’Inde, le P. Shaju Kalappurackal est depuis quatre mois aux avant-postes de la mission. Rencontre avec un "Bétharramite de frontière".

Nef : Peux-tu nous raconter le pourquoi et le comment de ton nouveau ministère ? 
- J’effectue mon ministère dans l’archidiocèse de Guwahaty, en Assam, au nord-est de l’Inde. En ce moment je suis dans un endroit qui s’appelle Nagrijuly, un poste de mission à l’extrémité nord-orientale du diocèse, tout proche du Bhoutan. L’évêque m’y a envoyé en immersion auprès de diverses ethnies. C’est une expérience à la fois intéressante et exigeante. Je suis heureux de vivre la mission dans ces contrées lointaines. Tout va pour le mieux, malgré les difficultés dues aux différences de langues, de cultures et de milieux.

Qu’as-tu trouvé à ton arrivée ? Quel est le cadre de tes activités ? Est-il différent de ce que tu as connu jusque là ?
- Je suis arrivé en Assam plein d’espoir et de bonne volonté ; grâce à Dieu, je garde cette force en moi. Les activités que je mène sont du même ordre que dans n’importe quel lieu de mission.  Elles consistent à gérer des écoles, des foyers de jeunes et des parcours de catéchisme (à la manière de nos missionnaires dans les montagnes autour de Chiang Maï). Dans les régions centrales, comme celle où je me trouve, il y a beaucoup de villages habités par diverses ethnies. Dans ma zone de mission, on compte trois groupes principaux (Adivasis, Santalis et Boros), plus des minorités de Bengalais, Népalais et Assamais.
Mon ministère consiste à dire la messe dans les villages, à administrer les sacrements (surtout le baptême), à faire le catéchisme, accueillir les enfants dans des foyers, gérer des écoles et autres activités en faveur des populations. 
La localité où j’habite se remet peu à peu d’incidents graves. J’ai beaucoup de mal à en parler. Souvent, nos journées se résument à un acte de foi en la Providence divine. Il peut y avoir deux ou trois jours de bhand (grèves dures au plan local) par semaine. Ces deux derniers mois, les affrontements entre militaires et les naxalites (groupes d’extrémistes maoïstes) aggravent encore la situation.
Dans ce contexte mon ministère n’est pas ordinaire. Les chapelles villageoises sont en bambous enduits de bouse de vache. Les gens sont mal habillés, si l’on s’en tient à nos façons de voir de citadins. Mais cela ne compte pas : notre seul souci est de les aider à s’en sortir. Au milieu de toutes ces difficultés, je me sens heureux et à ma place.

Tu es au service de l’Église locale dans un contexte très particulier ; quel type de collaboration vis-tu avec le clergé diocésain ?
- Je travaille au service de l’archidiocèse de Guwahaty. On attend de moi un engagement total dans la mission qui m’a été assignée. C’est magnifique de collaborer avec les autorités diocésaines : elles m’aiment bien et me soutiennent par tous les moyens.

Tu as été envoyé par la Congrégation : de quel projet te sens-tu porteur ?
- La mission de la Congrégation, je l’accomplis à travers les projets diocésains. Bien qu’actuellement dans le diocèse de Guwahaty, je garde à l’esprit les directives du Supérieur général et de son Conseil. Dans l’endroit précis où m’ont envoyé mes supérieurs, j’explore les possibilités d’une nouvelle mission de la Congrégation.

Es-tu en relation avec les jeunes Frères en stage dans la région?
- Nos frères font une expérience avec les Missionnaires de Saint François de Sales (MSFS). Bien que deux d’entre eux soit en Assam, nous sommes très loin les uns des autres. J’espère leur rendre visite avant la fin de leur stage. D’ici là, je garde le contact avec eux par divers moyens (internet, téléphone).

Ton identité de religieux et la spiritualité de saint Michel sont-elles un soutien et un stimulant dans ton expérience ? Lui donnent-elles une touche originale ?
- La spiritualité de saint Michel est le fondement de mon apostolat. À travers ce que je vis, je comprends mieux le sens de la vie religieuse et la pertinence du "Me voici pour faire ta volonté". Être au Nord-Est de l’Inde ou ailleurs, est un privilège: c’est cette disponibilité qu’a voulu saint Michel pour ses missionnaires. Tout au long du chemin, mon identité de religieux et la spiritualité héritée de saint Michel me donnent l’énergie pour assumer mes engagements.

Fort de ce que tu vis ici, quels sont tes rêves pour l’avenir de Bétharram en Inde ?
- L’avenir de Bétharram en Inde dépend du dévouement et de la disponibilité de tous envers la Congrégation et sa mission. Je crois que si chacun se donne totalement à la Congrégation, comme j’essaie de le faire, il y a un bel avenir pour nous en Inde. J’essaie toujours de donner le meilleur de moi-même, de diverses façons, difficiles à rendre par des mots. Je me souviens de la rencontre que j’ai eue avec le P. Gaspar, le P. Mirande et le P. Xavier au lendemain de mon ordination, des rêves et des espoirs dont ils m’ont fait part: la possibilité de pénétrer en Chine ou ailleurs. J’ai partagé avec mon évêque ce projet, et l’intérêt que je lui porte au nom de la Congrégation. En signe de sympathie à mon égard, et de reconnaissance pour la brève expérience de ministère là où je suis, il m’a destiné à une nouvelle mission, dans son diocèse, à partir de mi-décembre. Je la reçois comme une marque d’estime envers nous. À partir de ce nouveau centre, l’évêque m’a demandé de réfléchir à une mission qui nous serait propre dans son diocèse ou en d’autres diocèses. Pour ce faire, je demande humblement le soutien de la Congrégation, et de quiconque veut sincèrement contribuer à réaliser le rêve de saint Michel.

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1929-2009

BÉTHARRAM EN CÔTE D'IVOIRE

Notre Congrégation a fait ses premiers pas en Côte d’Ivoire il y aura bientôt 50 ans. Le récit de cette aventure nous accompagne tout au long de cette année jubilaire. Nous le devons au P. Laurent Bacho, conseiller général et formateur près d’Abidjan. Suite et fin de son récit.

11. Le mûrissement

En octobre 94, Adiapodoumé fait presque le plein : 7 profès temporaires, 3 novices, 5 postulants, 7 aspirants pour deux Pères formateurs qui ont aussi la charge de la paroisse ! Dans le secteur djimini, le travail ne manque pas non plus ; Père Beñat Oyhénart et Frère Jean-Claude Vignau pour Nyangouroubonon-Boniéré ; Père Jean Marie Ruspil pour Dabakala, le Père Paulo ayant du rejoindre le Brésil pour des soins. Les deux communautés de religieuses sont bien présentes et totalement impliquées en pastorale. La retraite annuelle de septembre devient un moment fort pour les jeunes et les moins jeunes ; en sept 95, elle est prêchée par le P. Giacomo Spini, assistant général, chargé de la formation, chez les Clarisses sur la spiritualité du Fondateur « avec un cœur grand et une âme qui veut ». Il reçoit aussi la première profession des 3 novices, le 29 septembre, le jour de la bénédiction de la chapelle de la communauté ; elle devient le « nouveau point de référence, le centre de la communauté, le lieu où chacun peut mettre sa main dans celle de Dieu, comme l’indique le vitrail composé par le P. Radaelli qui se trouve au dessus de la porte d’entrée ».
Dans le secteur djimini, un renforcement voit le jour ; un jeune profès fait partie de la communauté de Dabakala. A Boniéré, un prêtre Fidei donum du diocèse de Bayonne vient d’arriver : Mr l’abbé André Noblia. Nous sommes conscients de nos fragilités mais à travers elles c’est la puissance de Dieu qui s’exprime. Lors d’une assemblée nous arrivons à cette position commune : « Il faut maintenir notre présence en pays djimini… il faut absolument renforcer le nombre des religieux aînés à Adiapodoumé pour le service de la paroisse sans doute, pour la formation des jeunes surtout ». Mais nous buttons à la réalité et en sept 96, c’est la décision que le P. Jean-Marie Ruspil quitte Dabakala pour rejoindre Adiapodoumé ; il remplace le P. Laurent Bacho comme curé pour qu’il se donne entièrement à la maison de formation.  Le P. Beñat Oyhénart ira plus fréquemment à Dabakala aider le P. Paulo. 
Cette année pastorale voit une grande mobilisation des communautés pour la célébration du Bi-centenaire de la naissance de notre Fondateur ; émissions à la radio et à la télévision, cassette de chants avec la chorale « Saint Michel Garicoïts » d’Adiapodoumé, théâtre sur saint Michel, rédaction d’un livret sur la vie du Fondateur,  présentation du livre du P. Beñat Ségur « Bétharram en Côte d’Ivoire » avant les célébrations festives à Boniéré et à Adiapodoumé. Une rencontre avec les Filles de la Croix pendant la semaine pascale à Korhogo reste aussi dans nos mémoires ; nous savons bien ce que Bétharram doit à sainte Élisabeth Bichier des Ages, fondatrice des Filles de la Croix. Cette année nous permet aussi de lancer des invitations aux laïcs qui veulent partager notre spiritualité. Plusieurs répondent afvorablement ; ces laïcs associés se constituent en « Fraternité Ne Me » (Me Voici en langue ébrié), partageant la vie de la communauté la matinée du 4° samedi du mois.
Il nous faut un grand enracinement spirituel ; nous avons aussi besoin de penser avec responsabilité à la vie matérielle et financière si nous voulons que le « Bétharram Ivoirien » existe réellement. Aussi depuis quatre ans, un effort particulier est réalisé pour créer des plantations agricoles, de l’hévéa, arbre à caoutchouc, des palmiers à huile, des kolatiers : une trentaine sur 4 parcelles autour du Km 44 de l’autoroute. Nous pensons ainsi arriver un jour à l’autosuffisance financière, sinon à une moins grande dépendance financière par rapport à la province de France ; de plus ce travail agricole peut aussi être très formateur. Pour nous engager de façon professionnelle nous avons fait appel à un ingénieur agricole de l’école d’agriculture de Purpan (Toulouse) qui a accepté de passer ses deux ans de coopération militaire ; il a initié aussi plusieurs ateliers de production animale autour de la communauté (lapins, poulets, canards et pisciculture). 
Les Religieux aînés du pays djimini accueillent trois jeunes profès pour un temps d’insertion communautaire ; ils participent aussi au discernement vocationnel, sans être dans la maison de formation. Le P. Firmin Bourguinat, devenu conseiller général, est heureux de constater cela au cours de sa visite à Noël 97, la vie fraternelle en communauté étant ce qu’il y a de meilleur dans l’accompagnement vocationnel : « En pays djimini, les rencontres hebdomadaires réunissent nos frères tantôt à Boniéré, tantôt à Dabakala. Ce long temps vécu ensemble tisse de vrais liens de famille et permet un bon temps de reprise y compris dans la prière ».

12. Les premiers fruits

Bétharram avance dans la fragilité ; en 1998, P. Jacky, supérieur provincial, demande au P. Gabriel Verley de devenir supérieur de la Maison Neuve à Bétharram où les Religieux âgés ou malades sont retirés. P. Jean-Marie rentre en France pour un temps de repos et de recyclage, toujours nécessaire pour refaire les forces physiques et spirituelles. La Province demande à deux religieux de rejoindre la maison de formation : le Jean Couret, jeune retraité et le P. Jean-Dominique Delgue, économe provincial qui est remplacé par le P. Jean-Marie Ruspil.
Le 14 septembre 1999 est la journée extraordinaire qui reste gravée dans le cœur de la Province de France et de la délégation provinciale en Côte d’Ivoire ; les Frères Koffi Kouman Gilbert et Kouamé Kouakou Hervé sont les premiers Africains a prononcer la profession perpétuelle dans la congrégation. Le Père Francesco Radaelli, supérieur général et le Père Jacky Moura, supérieur provincial sont présents pour ce jour tant attendu ! Le Supérieur général invite les profès a un libre abandon d’eux-mêmes dans les mains de Dieu ; il invite tous les religieux à une juste appréciation de la création de Dieu et à faire de toute notre vie « la liturgie de la beauté ». Nous apprécions qu’il laisse parler son cœur d’artiste, consacré au cœur de Jésus. Deux novices, Firmin et Sylvain célèbrent leur première profession religieuse. Nous nous réjouissons de pouvoir ainsi célébrer nos 40 ans de présence en Côte d’Ivoire. Une mention spéciale au P. Benat Oyhénart pour une présence de 25 ans sans discontinuité sur cette terre. À cette célébration, participe le premier postulant centrafricain qui est envoyé pour sa formation dans notre communauté ; la collaboration avec la RCA commence ainsi.
La fin de l’année est marquée par le coup d’état militaire le 24 décembre ; la nuit de Noël est célébrée à la chapelle de la communauté, à cause du couvre-feu qui a été décrété. Dans ce contexte politique difficile, les réalités pastorales nos interpellent fortement ; nous sommes confrontés a l’urgence avec le départ du P. Paulo au Brésil; après quelques mois de présence à Adiapodoumé, le P. Jean Couret rejoint Dabakala. La congrégation décide de laisser la responsabilité pastorale de Boniéré pour une présence plus significative à Dabakala où va se rendre le P. Benat Oyhénart. Les événements se précipitent et à Pâques 2000, le P. Benat Oyhénart est nommé supérieur provincial à Bétharram ; le P. Jean-Marie Ruspil le remplace a Dabakala où il trouve le P. Jean Couret. Mais « Dieu ne dort pas » ; notre Fondateur nous encourage toujours a la confiance : « Vous avez en vous un bras (le bras de Dieu-Père), ferme et puissant et plein d’amour pour vous, qui se prête a vous : quelque accablement, quelque agitation que vous sentiez, laissez-vous porter sur ce bras et vous reposer dessus ».
Pour Bétharram, l’an 2000, c’est aussi ...la jubilation ; des célébrations festives en août pendant toute une semaine : le 12 août, le diacre Kouamé Kouakou Hervé est ordonné prêtre par Mgr Vincent Landel, devenu archevêque coadjuteur de Rabat depuis quelques mois, dans son village natal a Bengassou (diocèse de Yamoussoukro). Il reçoit mission d’aller dans la communauté de Pibrac pour suivre une formation pour maîtres de novices. Il rédige un travail de recherche qui est toujours une référence « Pour un avenir de Bétharram en Côte d’Ivoire : simples repères ». Le 15 août, c’est la profession perpétuelle du Frère Kouadio Luc-Martial à Adiapodoumé entre les mains du P.Miguel Martinez Fuertes assistant-économe général. Le 20 août le Frère Koffi Kouman Gilbert est ordonné diacre à St Bernard par Mgr Landel. Le 14 septembre, trois jeunes Ivoiriens commencent le noviciat avec le nouveau maître des novices, le P. Jean-Dominique Delgue. Au lendemain du jubilé de l’an 2000, la ferme pédagogique « Tshanfeto », (« lève-toi » en ébrié), ouvre ses portes ; c’est un centre de formation agricole pour des jeunes qui veulent s’installer dans leur village dans le maraîchage ou dans des élevages (poulets, lapins, canards....). C’est toute la province qui porte ce projet de formation ; pour que cette œuvre ait une longue vie, un profès temporaire ivoirien se trouve a Pibrac depuis deux ans pour suivre une formation d’ingénieur agricole à Purpan. Un couple, Sophie et Samuel Meens, est responsable de ce centre, soutenu financièrement par le CCFD (Comité Catholique contre la faim et pour le développement).
Le 28 juillet, le Frère Degni N’Guessan Théophile prononce la profession perpétuelle au sanctuaire Notre Dame, à Bétharram, pendant la première session internationale de formation des jeunes. Le 8 septembre 2001, le Frère Koffi Kouman Gilbert est ordonné prêtre dans son village natal par Mgr Félix Kouadio, évêque de Bondoukou ; le Frère Kouadio Lue Martial est ordonné diacre. Le nouveau prêtre est nommé à Dabakala. Trois jours plus tard, lors de l’assemblée de tous les Religieux, réunis autour du Supérieur provincial, P. Beñat Oyhénart, un projet de vie est élaboré car Bétharram en Côte d’Ivoire est devenu délégation provinciale ; le premier supérieur délégué est le P. Kouamé Kouakou Hervé ; il est aussi le président du Conseil d’administration de l’association religieuse de notre congrégation, reconnue par l’Etat ivoirien le 24 décembre 1993. Il rejoint l’équipe des formateurs a Adiapodoumé. Deux semaines plus tard, le 29, Frère Bakary Kpéhéléfopé Bamabé qui avait fait sa première profession religieuse dans sa paroisse d’origine de Boniéré émet sa profession perpétuelle dans les mains du P. Beñat Oyhénart qui l’avait d’ailleurs baptisé a la fin de son cycle primaire ; la célébration a lieu à Pibrac. Nous faisons tous un plein d’espérance pour devenir encore plus audacieux à l’avenir.

13. L'élargissement

Après leurs premiers vœux, les Frères Serge et Raoul partent en insertion communautaire et pastorale à Bouar et Niem (RCA). Dix huit jeunes sont a la maison de formation dont 4 profès et 4 novices (trois ont commencé le noviciat le 28 juillet). Les membres de la Fraternité « NE ME » sont plus nombreux après les trois retraites organisées par la communauté pour les laïcs. La retraite prêchée par le P. Gaston Hialé « Travailler joyeusement à l’œuvre de Dieu » a suscité un grand intérêt. Dabakala n’a jamais été aussi bien servi avec trois religieux-prêtres qui disposent aussi d’une chapelle de quartier « Emmaüs » avec un projet d’un foyer pour des filles.
Au mois de mai 2002, le Supérieur général, le P. Francesco Radaelli vient encourager la jeune délégation provinciale ; la construction d’une maison pour la communauté est projetée à Dabakala, l’aide a apporter en personnel a la province-mère de France et le renouvellement de l’équipe des formateurs sont évoqués. Certains projets seront brisés par la grave crise sociopolitique du 19 septembre. Auparavant, après la retraite prêchée par le P. Mario Zappa à tous les religieux, trois novices célèbrent leur première profession religieuse entre ses mains le 28 juillet. Puis c’est le déplacement à Bouaflé (diocèse de Daloa) : le 3 août, le Frère Kouadio Luc-Martial est ordonné prêtre par Mgr Pierre-Marie Coty et Frère Théophile diacre. Très vite, la rentrée se prépare avec différents changements ; le nouveau prêtre est nommé en France, le Père Laurent Bacho, après trois mandats successifs comme supérieur de la maison de formation, a besoin d’une année sabbatique, deux profès en année spéciale pour les vœux perpétuels sont envoyés en Argentine et en Angleterre, les Pères Antonio Canavesi et Aurelio Riva sont nommés a Adiapodoumé. Un voyage est organisé pour aller au Bénin à la rencontre des familles des Frères Firmin et Sylvain. La mutinerie qui divise le pays affecte gravement nos communautés qui reçoivent un message fraternel du conseil provincial.
Le 7 juillet 2003 dans le sanctuaire de Bétharram, les Frères Worou Ogougbe Firmin et Dansou Hounkpatin Sylvain célèbrent la profession perpétuelle au cours de la session internationale. Le 30 août Frère Degni N’Guessan Théophile est ordonné prêtre a St Bernard d’Adiapodoumé par Mgr Laurent Mandjo ; Le P. Hervé et le nouveau prêtre avec le Frère Gilbert sont chargés de l’étape particulière du postulat dans une maison d’Abadjin-Doumé. Au lendemain de l’ordination, les délégués des laïcs de la région St Michel Garicoïts se rencontrent a Adiapodoumé ; un projet de vie qui valorise les vocations complémentaires des laì’cs et des religieux est adopté ; un désir commun de manifester l’élan du Verbe Incarné sur des chemins différents. Le 14 septembre, les 4 novices célèbrent leur première profession religieuse ; deux partent en stage pour la RCA et deux à Dabakala. Le noviciat régional ouvre ses portes à Bethléem avec le P. Laurent Bacho, maître des novices, qui accueille trois Africains et un Italien. Le Père Koffi Kouman Gilbert est envoyé en Argentine ; la province l’accueille dans la communauté de Santiago Del Estero. 
Le 28 août 2004, toute la délégation est présente au Bénin autour des Pères Enrico Frigerio, assistant general, et Beñat Oyhénart, supérieur provincial, a Savé, pour l’ordination presbytérale du Frère Worou Ogougbé Firmin, par Mgr Fidèle Agbatchi, archevêque de Parakou. Le nouveau prêtre est envoyé en mission a Dabakala. Une assemblée est organisée pour se préciser les défis auxquels la délégation doit répondre aux niveaux de la mission, de la formation et de la fraternité. Le 3 octobre, à la chapelle du Carmel de Bethléem, les 4 novices émettent leur première profession religieuse entre les mains du P. Graziano Sala, supérieur provincial d’Italie ; a cause de problèmes politiques qui persistent dans le pays, les 4 nouveaux novices ne rejoindront Bethléem qu’en décembre.
Après le chapitre général de mai 2005 qui voit l’élection du P. Gaspar Fernandez Pérez, des changements interviennent ; le P. Aurelio rejoint l’Italie et le P. Jean-Dominique Delgue la communauté de Pibrac. Le P. Laurent Bacho est nommé maître des scolastiques à Adiapodoumé où il rejoint Pères Hervé et Théophile. Les 3 novices sont envoyés en stage pour leur 2° année de noviciat (c’est la nouvelle formule). Le 7 aoùt 2006, le Frère Sylvain est ordonné prêtre à Agbantou, son village du Bénin, par Mgr Léon Agboton, archevêque de Cotonou. Le nouveau prêtre est envoyé au Centre Mater Christi à Bobo-Dioulasso (Burkina Fasso) spécialisé dans la formation des formateurs a la vie consacrée. Le 14 septembre, c’est la profession perpétuelle des Frères Latta Braga Serge et Segla Raoul-Thibaut entre les mains du P. Jean-Marie Ruspil, supérieur de la délégation provinciale ; les 3 novices émettent leur première profession religieuse.
En février 2006, du 4 au 14, nous accueillons le Supérieur général pour sa première visite : il est heureux de constater que la communauté est restée présente a Dabakala aux heures d’épreuve, que les formateurs accompagnent personnellement chaque jeune et que les jeunes suivent sérieusement leur cheminement spirituel. Il nous encourage a une intériorité plus grande pour que l’évangile pénètre notre cœur là où s’enracinent les motivations. Le Père Kouamé Kouakou Hervé est nommé a Pibrac pour une année, avant de rejoindre Bethléem pour y être Maître des novices ; le Père Firmin est nommé à Adiapodoumé, vicaire de la paroisse, tout en étant inscrit a l’UCAO pour une licence de théologie. Le 11 Février 2007, le Frère Coulibaly Napétien Gilbert célèbre la profession perpétuelle à Kaléguera, dans son village (département de Dabakala) ; dans la communauté d’Adiapodoumé, il a la responsabilité des plantations agricoles.
En juillet, nous sommes heureux d’accueillir les formateurs de la congrégation pour une session de formation de 15 jours : on insiste sur la nécessité de l’accompagnement spirituel personnel. Puis dans son village natal, à Boniéré, le Frère Barnabé est ordonné prêtre le 15 septembre par Mgr Ignace Bessi, évêque de Katiola ; le Frère Raoul est ordonné diacre. Il est confirmé dans sa mission de directeur du centre de formation agricole « Tshanfeto » en devenant vicaire de St Bernard.
De grands bouleversements en cette rentrée pastorale ; c’est l’ouverture de la 3e communauté a Yamoussoukro avec Père Jean-Marie Ruspil et le Frère Serge, diacre depuis quelques mois et étudiant a l’INPHB en 2° année (Institut National Polytechnique Houphouet Boigny) ; un novice et un profès temporaire les accompagnent. À Dabakala, le P. Kouadio Martial est nommé curé et supérieur de la communauté, après un séjour de 5 ans en France ; il retrouve Frère Gérard Zuagarramurdi, ordonné diacre à Dabakala le 7 janvier et le tout nouveau diacre Frère Raoul, avec un profès temporaire et un novice. À Adiapodoumé, le Père Sylvain est nommé dans la maison de formation et le Père Théophile est envoyé a Rome pour une spécialisation en pastorale de la sante. Après ces mouvements, c’est la joie de l’ordination presbytérale du Frère Latta Braga Serge le samedi 12 janvier 2008 a la paroisse St Laurent de Yopougon ; puis le 3 mai, celle du Frère Segla Raoul-Thibaut a St Bernard d’Adiapodoumé par Mgr Ignace Bessi, évêque de Katiola.
Le 14 septembre a lieu la profession perpétuelle du Frère Congo Winonga Emmanuel qui est nommé a Pibrac pour l’année diaconale ; les 4 novices font leur première profession religieuse entre les mains du P. Jean-Marie Ruspil. Quelques changements sont à noter pour la rentrée. Le Frère Gilbert est nommé dans la communauté de Dabakala ; il aura un regard particulier sur  la  nouvelle plantation de jatropha ; le Père Raoul est nommé à Adiapodoumé pour être inscrit en « droit civil » à l’UCAO ; le Père Firmin devient curé de la paroisse St Bernard d’Adiapodoumé. Ces dispositions sont mises en place pour accueillir la nouvelle restructuration de la congrégation : la délégation provinciale de Côte d’Ivoire devient « Vicariat de Côte d’Ivoire », l’un des six vicariats de la région St Michel Garicoïts ; le Père Jean-Marie Ruspil est nommé supérieur du vìcariat et le Père Graziano Sala est supérieur de la région « St Michel Garicoîts ». Ce changement prend effet le 1er Janvier 2009.

Pour conclure

C’est l’action de grâces qui jaillit de nos cœurs ; nous sommes émerveillés du chemin que l’Esprit Saint a permis a notre congrégation dans ce pays où nous sommes présents depuis 50 ans ; un horizon lumineux est devant nous. « Que le magnificat soit votre cantique chéri », cette conviction du Fondateur est la nôtre ! Nous sommes admiratifs devant le travail de la Providence ; au moment des grandes fragilités, nous avons senti un coup de pouce venant de Dieu. Pendant plusieurs années, notre communauté a été réduite à 2 membres ; les décisions les plus audacieuses ont été prises à ces moments-là. Avec le P. Gabriel Verley, supérieur provincial de ce temps-là ; nous affirmons : « L’Ecce venio du 14 mai 1982 me paraît avoir été un tournant, une grâce, un point de départ, une date. Dès lors, il se fait chez nous comme une respiration ». Notre présence a été accompagnée fraternellement par les différents supérieurs généraux et provinciaux qui nous ont soutenus, encouragés, incités à l’audace.
La formation reçue dans la congrégation nous rend sensibles à la « germination incessante » du Maître Intérieur, l’Esprit Saint. Il est à l’œuvre dans toutes les cultures et les religions mais souvent de façon particulière dans le cœur des pauvres ; c’est aussi notre conviction.
Le partage de notre spiritualité avec des laïcs qui nous sont proches dans la « Fraternité NE ME » nous encourage à approfondir la richesse qui nous a été transmise par notre Fondateur et toute la congrégation. Un jour viendra où nous pourrons aussi partager notre mission, prenant en compte nos différents états de vie. Nous sommes une congrégation modeste, habituée à travailler dans l’Église locale ; nous ne sommes pas polarisés par nos œuvres particulières et nous sommes très attachés à la collaboration avec les Évêques, les Prêtres et les Laïcs.
Nous sommes convaincus que notre charisme et notre spiritualité sont particulièrement adaptés a la Côte d’Ivoire ; la présentation d’un Dieu amour, plein de tendresse permet aux chrétiens de grandir dans une confiance filiale envers le Seigneur. Nous sommes certains que chacun possède en lui « un secret ressort d’amour » qui lui permet de mener une vie digne et heureuse en choisissant d’apporter le bonheur et la joie de vivre autour de lui.
Pardon pour toutes les inexactitudes, les approximations, et les erreurs qui se trouvent dans cette présentation d’histoire ; c’est le travail d’un amateur, persuadé cependant qu’un avenir radieux attend ici Bétharram si chaque religieux bétharramite plonge toujours plus ses racines dans le « Me Voici » du Cœur de Jésus, se montre plus audacieux dans la mission, et soit constructeur d’une plus grande fraternité en communauté. Au lendemain de la célébration du cinquantenaire, chaque religieux de Bétharram est invite a apporter le meilleur de lui-même, convaincu de cette affirmation de Jean Paul II dans Vita Consecrata : « Vous n’avez pas seulement a vous rappeler et a raconter une histoire glorieuse, mais vous avez a construire une grande histoire ! Regardez vers l’avenir, où l’Esprit vous envoie pour faire encore avec vous de grandes choses » (N° 110). En route vers le centenaire !!!

Laurent Bacho,SCJ

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