Sommaire

• Le mot du Père Général
• Le Père Etchécopar écrit...
• Conte indien à méditer en tout lieu
• Terre Sainte !
• 5mn avec le P. Gerardo Ramos
• In memoriam: P. Raymond Descomps
• In memoriam: P. Giovanni Trameri
• 1959-2009: Bétharram en Côte d'Ivoire

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Le mot du Père Général

Être vraiment ce que nous sommes: Religieux de Bétharram

La régionalisation de notre Congrégation est entrée dans les faits. Nous avons créé les trois Régions, nous avons nommé les trois Supérieurs régionaux et les 12 Supérieurs de Vicariats. On n’arrête pas la vie.
Cette nouvelle organisation territoriale de la Congrégation est certainement un temps de grâce pour chaque religieux, pour chaque communauté et pour la famille entière. Ce Kairos exige de chacun de nous une attitude de conversion authentique : il s’agit de vivre à tout moment, en toute situation et en toute activité, cette rencontre du Christ qui a changé notre vie et nous a portés à l’organiser pour, en toute chose, aimer et servir Dieu et sa volonté universelle de salut.
Saint Michel Garicoïts nous le demande aujourd’hui avec les mots qu’il adressait au P. Jean Espagnolle (lettre 194) : C’est tout ce que je vous recommande. Avant tout et toujours, avoir devant les yeux Dieu, au service duquel vous êtes, et sa volonté, si bien exprimée par notre forme de vie, et puis la réaliser, ou du moins nous efforcer d'accomplir cette volonté toujours adorable, chacun selon la mesure de notre grâce et dans notre rang.
La raison d’être de la Congrégation se joue dans la fidélité de chaque religieux à sa vocation, dans l’expérience de communion en chaque communauté – le « qu’ils soient un » si cher à saint Michel Garicoïts -, dans le témoignage joyeux de notre obéissance, de notre pauvreté et de notre chasteté, dans le dévouement à la mission menée avec l’enthousiasme qui naît de la rencontre existentielle du Christ - notre vocation profonde -, et non avec l’activisme et la recherche de compensations qui nous caractérisent parfois.
C’est l’insistance de saint Michel Garicoïts dans la même lettre : Pour ce qui est de chacun de nous, le meilleur remède à ces sortes de maux, en même temps que notre devoir, c'est de les combattre dans notre coeur et dans celui des autres, étant et nous montrant ce que nous sommes, et bien ce que nous sommes, par notre fidélité à toute l'étendue de la grâce de notre vocation et de notre rang, respectant avec une égale fidélité les bornes, chacun, de notre grâce, de notre vocation et de notre rang.
Profitant de la grâce de ce Kairos de la régionalisation, le Conseil général propose à la Congrégation ce projet d’animation pour l’année 2009 :
1.Du 21 au 31 janvier à Rome, Conseil de Congrégation – les 4 premiers jours, un intervenant de l’Institut Saint-Luc, du diocèse de Padoue, nous aidera à faire une expérience de narratio fidei (partage de foi). Les jours suivants seront consacrés à rendre opérationnelle la nouvelle organisation en régions et vicariats.
2.Du 22 avril au 7 mai à Bethléem, rencontre de tous les Conseils régionaux (Supérieurs de régions et de vicariats) – la première semaine sera l’occasion d’une expérience de narratio fidei. La deuxième semaine, nous travaillerons avec les Supérieurs de Vicariats les lignes d’action élaborées au Conseil de Congrégation.
3.En septembre-octobre 2009, dans chaque Région, rencontre des supérieurs de communauté, comme en avait décidé le Conseil de Congrégation de Bangalore. Les supérieurs sont une pièce fondamentale dans le dispositif de réorganisation et de revitalisation de notre famille. Ce sont des personnes-clés pour accompagner les religieux dans la fidélité à leur vocation et dans la construction de communautés priantes, fraternelles, accueillantes et missionnaires. Nous aimerions qu’au cours de ces rencontres de supérieurs on utilise aussi la méthode de narratio fidei.
4.Avant la fin 2009, une assemblée se tiendra dans chaque Vicariat, conformément à l’article 259 de la Règle de Vie. Notre objectif est que tous les Religieux de notre famille puissent raviver leur vocation grâce à la méthode de la narratio fidei.
Et je fais nôtres ces deux expressions de saint Michel, quand il nous encourage, toujours dans la même lettre, à entrer dans cette dynamique de conversion personnelle, de communion fraternelle et d’organisation de la Congrégation : Hoc fac et vives, et vivere facies multos alios*. Vous pouvez comprendre, goûter et faire cela, et vous le devez plus que beaucoup d'autres. Puissiez-vous bien vous pénétrer de ce devoir!

Gaspar Fernandez,SCJ

*Agissez ainsi et vous vivrez, et vous ferez vivre beaucoup d’autres.

Le Père Auguste Etchécopar écrit... à sa sœur Julie, le 8 janvier 1847

Bonne année dans le Seigneur Jésus, qui nous a éclairés de sa lumière, sanctifiés et régénérés de son sang, et qui est toujours notre lumière, notre unique voie, notre unique vie, l’unique digne objet de notre charité et de notre amour.
Nous voilà à la fête de l’Épiphanie. Nous étions par le péché comme une caverne de voleurs ; par la double vocation chrétienne et religieuse, il nous a fait des flambeaux, des soleils pour éclairer le monde, il nous a mis parmi ses anges, il a fait de nos cœurs son temple, sa demeure, son paradis ! De là, il ne songe qu’à notre âme et à la gloire de son Père. Qu’il en soit remercié, adoré, aimé à jamais, par toute créature. Amen.

Conte indien à méditer en tout lieu

En novembre dernier, le secrétaire-économe général a effectué une visite aux communautés de Bétharram en Inde. De son séjour à la maison de formation Maria Kripa, sur la côte sud-occidentale, il a rapporté cette petite histoire.

1929-2009 BÉTHARRAM EN CÔTE D'IVOIRE Notre Congrégation a fait ses premiers pas en Côte d’Ivoire il y aura bientôt 50 ans. Le récit de cette aventure va nous accompagner tout au long de cette année jubilaire. Nous le devons au P. Laurent Bacho, conseiller général et formateur près d’Abidjan. 1. LA FONDATION À la suite de la lettre encyclique Fidei Donum de Pie XII en 1957, Bétharram décide d’apporter une aide aux jeunes Églises d’Afrique Noire ; les appels sont nombreux, où aller ? Au printemps 1959, le P. Jean Matéo, supérieur provincial de France fait un voyage de prospection au Sénégal et en Côte d’Ivoire.  En juillet, la congrégation décide de partir en Côte d’Ivoire, dans le diocèse de Katiola, au nord du pays, à Ferkessédougou. Monseigneur Émile Durrheimer, de la société des Missions Africaines de Lyon (SMA), a la charge pastorale de tout le Nord, plus du tiers du pays. Il a su convaincre le P. Matéo que tout serait prêt au niveau des bâtiments en octobre ! Il s’agit de l’ouverture d’une « école normale » destinée à la formation des instituteurs de l’enseignement catholique qui regroupe une quarantaine d’écoles primaires ; le cycle normal des études comprend 4 années, sanctionné par le brevet d’études qui donne le droit d’être instituteur.  Qui envoyer ? Le Père Pierre Prévost qui avait redonné de l’éclat à l’école catholique de Saint-Palais est choisi comme supérieur et directeur ; le P. Jean Suberbielle, ayant passé six années à Beit Jala, est son assistant ; le P. Pierre Monnot, ordonné quelques mois auparavant est le benjamin. En septembre, c’est le départ en mission et la fondation ; les bâtiments viennent à peine de sortir de terre ! Le P. Raymond Laulom, en poste à Bouaké comme aumônier de collèges publics, est rattaché à la résidence de Ferké pour une année scolaire. Le 3 novembre, c’est l’ouverture de la première classe pour les 45 « petits » de sixième : ce sont de forts et grands gaillards de 18 ans ! Nos trois fondateurs passent les premiers mois à la paroisse, accueillis chaleureusement  par le curé, le P. Won Wile, un SMA suisse qui est très attentionné à leur égard. Le P. Paulus, autre Père SMA, chargé du matériel du diocèse,  s’active dans le chantier du cours normal « St-Michel ». Nos jeunes Pères rendent bien volontiers des services à la paroisse ; le P. Prévost avec l’Action catholique familiale, le P. Suberbielle avec la Légion de Marie, le P. Monnot avec les Cœurs vaillants. Le 8 décembre, ils sont surpris de voir avec quel éclat les chrétiens fêtent l’Immaculée Conception ; c’est d’ailleurs l’anniversaire de la consécration de l’église paroissiale « Notre-Dame de Lourdes ». La procession du Saint-Sacrement aboutit pour la première fois à l’École Normale « Saint-Michel » ; les chrétiens sont fiers de cette réalisation du premier établissement secondaire catholique dans le Nord. Mgr Durrheimer qui préside la célébration est heureux de voir que la résidence des Pères est presque achevée. Laurent Bacho,SCJ