Un message de l'évêque de Rome
Avec notre néant
Dans le livre-conversation Le Nom de Dieu est Miséricorde, François confie à son interviewer : « Le Pape est un homme qui a besoin de la miséricorde de Dieu. » Saint Michel Garicoïts ne nous invitait-il pas, lui, sans cesse à « nous abandonner à la miséricorde infinie du Seigneur... » et à « entretenir ce sentiment d’humilité profonde » ?
Comme le souligne notre Supérieur général, il est frappant de retrouver dans les propos du Pape des points sur lesquels saint Michel ne se lassait pas d’insister. Au-delà de l’étonnement, il y a là matière à méditer autrement la parole de notre Pape et celle de notre fondateur.
Dieu, tout ! Moi, rien ! Moi, néant, pourriture ! Voilà une idée régulatrice, une bonne orientation pour les idées, les sentiments, la conduite. Ce grand principe doit nous aider à balayer ce fatras d’idées et de vues contraires qui empoisonnent la vie de l’homme, profanent la vie divine et aboutissent, par de sataniques machinations, à un paganisme pratique et à l’impiété.
Dieu, tout ! Moi, rien ! Dieu, tout ! Qu’il soit notre commencement, notre milieu, notre fin dans toutes nos œuvres ! En composant un sermon, il faut lui attribuer ce qu’il y a de bon dans le plan, dans la suite ; et puis, ne compter que sur lui pour le succès, c’est-à-dire pour le bien des âmes.
(Saint Michel Garicoïts, DS § 52)
« J’ai lu, dans le dossier du procès en béatification de Paul VI, le témoignage d’un de ses secrétaires auquel le pape, en écho aux paroles que j’ai déjà citées, dans Pensée sur la mort, avait confié ceci : « J’ai toujours considéré comme un grand mystère de Dieu le fait de me trouver dans la misère, et de me trouver aussi face à la miséricorde de Dieu. Moi, je ne suis rien, je suis misérable. Dieu le Père m’aime, Il veut me sauver, Il veut me tirer de cette misère où je me trouve, mais je suis incapable de faire cela par moi-même. Alors il envoie Son Fils, un Fils qui apporte justement la miséricorde de Dieu, traduite en acte d’amour à mon égard... Mais pour cela, il faut une grâce particulière, la grâce d’une conversion. Je dois reconnaître l’action de Dieu le Père à travers son Fils, à mon égard. Une fois que j’ai reconnu cela, Dieu agit en moi à travers son Fils.”(Le Nom de Dieu est Miséricorde).
« Et que dire de l’homélie avec laquelle Albino Luciani a inauguré son épiscopat à Vittorio Veneto, en soutenant que le choix était tombé sur lui parce que certaines choses, au lieu de les écrire dans le bronze ou le marbre, le Seigneur préférait les écrire dans la poussière : de sorte que, si l’écriture restait, il aurait été clair que le mérite en revenait entièrement, et uniquement, à Dieu. Lui, l’évêque, le futur pape Jean-Paul Ier, se définissait comme “poussière”. (Ibid. 56)
« Plus nous serons conscients de notre misère et de notre péché, plus nous sentirons sur nous l’amour et l’infinie miséricorde de Dieu, et serons capables de faire face aux nombreux “blessés” que nous rencontrerons en chemin, avec un regard accueillant et miséricordieux. (Ibid.)
«[Conseil à un pénitent pour une bonne confession]: Penser à l’authenticité de sa vie devant Dieu, à ce qu’il ressent, à ce qu’il pense. Qu’il sache se considérer lui-même, et considérer son péché, avec sincérité. Et qu’il se sente pécheur, qu’il se laisse surprendre, étonner par Dieu. Pour qu’Il nous comble avec le don de Son infinie miséricorde, nous devons ressentir notre insuffisance, notre vide, notre misère. Nous ne pouvons pas être orgueilleux. (Ibid.)
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