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13/01/2012

Nouvelles en Famille - 14 janvier 2012


Sommaire

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Le mot du Père général

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UN RAMEAU SORTIRA DE LA SOUCHE DE JESSÉ (Isaïe 11,1)

Je viens de vivre deux mois en Angleterre. J’ai pu toucher de près la fragilité de Bétharram en Angleterre. Ils sont 12 religieux à composer cette réalité, 6 prêtres et 6 frères. Trois prêtres ont plus de 80 ans, deux autres 61 ans dont l’un a une santé fragile ; au plus jeune des six, le Père Austin, nous avons demandé de continuer à exercer la charge de supérieur régional pour la Région de la Bienheureuse Mariam.

Il faut dire que tous vivent leur vocation fidèlement et avec beaucoup d’attachement en travaillant beaucoup. En plus de la responsabilité de six paroisses, trois frères ont reçu la charge d’aumônerie dans des écoles, tandis qu’un autre s’investit fortement dans l’animation missionnaire, et que deux autres frères se consacrent à la responsabilité des communautés.
Après avoir beaucoup réfléchi, nous avons nommé comme Vicaire, le P. Wilfred Perepadan, récemment ordonné, qui a été l’un des trois étudiants indiens à suivre sa théologie en Angleterre. Certes, la fragilité du nombre est réelle mais la vie spirituelle, communautaire, de congrégation et missionnaire est première. Les frères anglais ont beaucoup aidé les missions de Thaïlande et d’Inde ; ils en recueillent désormais les premiers fruits : les Pères Mongkhon et Wilfred vont partager la vie et la mission de ce Vicariat. Il est bien clair à nos frères anglais qu'ils ne pourront plus s'occuper très bientôt que de trois paroisses en formant deux ou trois communautés : au moins celle de Olton et de Great Barr…
Mais la chose la plus belle m’a été partagée par le P. Austin : un groupe de spiritualité bétharramite pourra être créé pour approfondir le charisme et le proposer aux jeunes et à d'autres laïcs. Ce sont le Père Austin, les frères Andrew et Gerard qui y participeront, aidés des deux religieux-prêtres qui ont intégré la vie du Vicariat. La pastorale de la proposition en direction des adultes est celle des temps nouveaux, celle de la nouvelle évangélisation. Celle même de Jésus avec ses disciples. Sans connaître ce détail de l'histoire, il est sûr que le Père Garicoïts a parlé à ses premiers compagnons de son expérience charismatique et les a tellement enflammés qu'ils ont tout laissé, y compris leur paroisse, pour se joindre à son projet. Telle est celui de transmettre la foi et le charisme.  
La spiritualité de ce temps de l’Avent m’a permis de contempler, avec joie, la beauté du rameau, avec sa sève ferme, blanche et pleine de vie, annonciateur d’un futur dans une réalité si réduite en nombre (Isaïe11, 1). Le rameau d’Angleterre n’est pas le seul : d’autres sont déjà pleins d’énergie au Brésil, au Paraguay, en Argentine, France, Italie, Terre sainte et Centre Afrique, sans oublier les plus petits en Côte d’Ivoire, Thaïlande et en Inde.
Je crois que tout va se jouer dans l’amour que nous avons pour le charisme laissé par saint Michel et celui envers les jeunes. C’est cet amour qui nous donnera la force de proposer le charisme aux jeunes comme un chemin de bonheur puisqu’il en est ainsi pour nous. Pour cela, il nous faut surmonter les résistances liées au milieu de vie : les jeunes savent très bien ce qu’ils ont à faire de leur vie ; il n’est pas possible de conditionner la liberté de choix d’un jeune ; pas plus que d’aller à la pêche aux personnes pour maintenir nos œuvres ! Comment proposer la virginité à un jeune d'aujourd’hui ? Pourquoi risquer un conflit avec la famille d’un jeune qui veut faire partie de notre famille ? Autant de fausses raisons qui nous font baisser les bras, causent  fatigue, désillusion et résignation face au milieu ambiant, désintérêt et surtout absence de joie et d’espérance.
Comme le Pape Paul VI l’écrivait au numéro 80 d’Evangeli nuntiandi à propos de l’évangélisation, il va de notre droit comme de celui du jeune que soit proposé Jésus Christ dans la perspective du charisme. Ne pas le faire est une grave omission et, de plus, prive le jeune d’un choix de vie sérieux au moment où il lui faut envisager un état de vie. Et le Pape Paul VI d’indiquer 3 éléments fondamentaux de cette proposition à faire :
- présenter à la conscience personnelle la vérité évangélique et le salut offert en Jésus Christ, clairement et dans le total respectueux des autres choix libres possibles ; loin d’être une menace à la liberté religieuse, c'est, au contraire, la reconnaître véritablement ;
- “Serait-ce un crime contre la liberté d’expression que de proclamer joyeusement la bonne nouvelle connue grâce à la miséricorde du Seigneur ? (n° 132) puisque Son Fils est venu dans notre monde pour nous la révéler par sa parole et toute sa vie.
- Pourquoi seulement le mensonge et l’erreur, la dégradation et la pornographie auraient-ils la possibilité d’être proposés et, malheureusement, de façon fréquente à travers une propagande destructrice diffusée par les moyens de communication sociale, profitant d’une tolérance légale, de la peur des bonnes volontés et l’influence des mauvaises.
Les rameaux affaiblis qui existent dans chacun de nos Vicariats doivent faire un examen de conscience sur la base de ce numéro 80 d’Evangeli Nuntiandi. En valorisant et en conservant ce qu'ils sont et ce qu'ils vivent, il leur faut retrouver un enthousiasme spirituel, une bonne et forte proposition de notre style de vie aux autres puisqu’il nous rend heureux. Ces rameaux sont pour nous d’aujourd’hui les signes de la Providence qu’il nous faut apprendre à reconnaître, comme les Mages qui furent guidés par l’Etoile de Bethléem jusqu’à ce qu'ils fussent entrés dans la grotte où était le nouveau-né. Ainsi nous pourrons trouver le roc, qui est Jésus Christ, sur lequel construire nos vies (DS 184).

Gaspar Fernandez, SCJ

 

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En vue du 150e anniversaire de la mort de St Michel Garicoïts, nous vous proposerons tout au long de cette année des extraits de ses écrits inédits. C’est une façon de nous préparer à vivre le mieux possible ce rendez-vous en nous plongeant dans la spiritualité de notre Père Fondateur...

 


 

smichel.jpgSaint Michel Garicoïts écrit... 

Considérez l’équité de nos règles. Presque toutes, excepté les vœux, doivent être observées même par les personnes séculières ; oui les personnes séculières doivent observer nos règles à leur manière au moins à titre de reconnaissance pour plusieurs bienfaits qu’ils ont reçu de N. S. J.-C. et à titre de servitude. N’est-il pas encore beaucoup plus juste que nous les observions, nous, qui (y) sommes tenus et appelés à une plus grande perfection ?

 

 

 


 

 

Témoignage

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VOUS QUI M'ÊTES CHERS!

Homélie de Son Excellence Mgr Francesco Cacucci, archevêque de Bari-Bitonto (Italie) lors de la Messe d’adieux à la communauté bétharramite de Bitonto, le 30 octobre 2011.

Il me plaît, ce soir, de sentir, d’imaginer les mots et de recueillir aussi dans le cœur du P. Natale, du P. Simone, du P. Graziano et du P. Aldo les paroles de Paul...
Cela fait 23 ans que vous êtes arrivés à notre église locale. St Paul dit aux communautés :  « Vous nous êtes chers » (2Th 2.8). Tous nous pouvons dire combien vous nous êtes chers ! Sans doute les paroles ne l'’exprimeront pas pleinement, mais la présence de tant de confrères prêtres en témoignent ; ce peuple de Dieu rassemblé est la meilleure preuve de l’affection et de la reconnaissance que nous voulons tous vous témoigner.
Les mots, je le répète, ne serons sans doute pas à la hauteur, mais nous remercions le Seigneur pour vous. En effet, il nous a semblé que le charisme, le don de l'Esprit-Saint que votre Congrégation a reçu de saint Michel Garicoïts, c’est-à-dire d’être au service des églises locales, dans l’obéissance à leurs évêques, nous en avons fait l’expérience d'une manière plus qu’exemplaire durant ces 23 ans.
Peut-être que nous, chers confrères prêtres, nous avons besoin des religieux pour mieux comprendre ce que signifie la fidélité au Seigneur et à l'église locale et dans l’église locale la capacité de vivre en lien avec l’évêque comme principe d’unité, selon le Concile. Cette référence à l'évêque exprime la note caractéristique de l'église, en particulier la dimension apostolique, dont nous faisons l’expérience parfois dans la souffrance. C’est pour cette raison que je puis vous assurer que la souffrance de la séparation n’est pas seulement celle de l’évêque, elle est ressentie par beaucoup de prêtres.
Vous n’imaginez pas combien ces derniers mois, depuis l’annonce de votre engagement ailleurs, combien de prêtres d'avoir été édifiés par vous en ces années. (...)
Nous savons maintenant que nous sommes une seule église,  et nous considérons le bien de toutes les églises qui ont besoin de respirer ce souffle universel. C'est pourquoi tous les évêques doivent avoir le souci de toutes les églises, dès lors comme il vous arrive à vous, très chers pères, au moment de la Pâque que vous vivez pour vous rapprocher des paroisses et des pasteurs : nous pouvons témoigner que l’expérience des diocésains et des religieux nous a fait bénéficier de ce souffle contraire à tout particularisme.
Ce que vous avez fait a été une aide que nous avons reçue en tant qu’église locale pour mieux comprendre qu’il n’existe pas seulement une paroisse, qu’il n’existe pas seulement la préoccupation d’un ministère : nous devons nous sentir au service d'une seule église en chemin. Je prends acte de la richesse de la fécondité vécue par la ville de Bitonto ! Le chemin, chers frères et sœurs, qui a été accompli est un chemin béni par le Seiegneur, car c’est un chemin d’Eglise. Voilà pourquoi, ce soir, nous devons nous sentir édifiés et vous aussi, prêtres et religieux, car les bons exemples nous disent qu’il est possible de vivre en vérité la fidélité à l’Eglise universelle.
Nos frères nous quittent physiquement non sans regret, mais parce qu’il y a des besoins ailleurs : même si vous souffrez de partir, vous accomplissez votre devoir. Et cette ouverture à toute l’église, cette ouverture aux besoins des frères doit nous accompagner toujours, même quand le départ n’est pas sans causer quelque problème, problème de personne et de structure.
Enfin, encore une fois nous vous disons merci ! Que le Seigneur vous bénisse et vous donne de vivre toujours votre sacerdoce avec cet enthousiasme dont vous avez témoigné à travers votre communion.

Mgr Francesco Cacucci

 


 

Témoignage

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NOTES LIBRES D'UN LAÏC BÉTHARRAMITE

Une bonne retraite autour de Jacky, avec 23 participants, dont 5 « jeunes » de Pibrac venues pour la première journée, car engagées sur la paroisse pour une grande journée diocésaine le dimanche.
Ce fut une halte spirituelle dense et joyeuse, avec le bonheur de retrouver le Père Jacky, d’être bien en fraternité, et des découvertes sur 4 enseignements, encadrés par une messe inaugurale le samedi, puis celle de la Transfiguration et avec la Prière Eucharistique IV (4° enseignement).
Un premier temps basé sur les 4 qualificatifs du préambule de la charte : où dire « Me Voici » est un acte :
-HUMAIN, homme en toute chose, solidaire de toute l’humanité, obéissant et généreux, libéré pour Dieu, vivant dans l’humilité, dans le Souffle et à sa place de co-créateur !
-CONSCIENT, avec un regard clarifié, une intelligence du cœur, pour accueillir ce qui vient, une conscience droite (se rapprocher du Juste), grâce à la lumière à rechercher, avec lucidité et « bien disposé ».
-VOULU, pour laisser le désir profond d’exprimer dans la vie.
-et FILIAL. Comme un fils reçoit tout de son père et l’accepte, l’accueille, être enfant de Dieu c’est entrer dans le Salut. Nous le savons par le Fils, et sommes sauvés comme le fils prodigue, si nous laissons « ouvrir l’oreille de notre cœur ».
Le deuxième enseignement est basé sur le Psaume 39. Le troisième sur la prière.
« Le cœur à cœur ! l'alliance dans le sang du Christ, c’est physique ! La prière est la garantie de ce cœur… Ma vie va prendre sa dimension totale... Comment je vais retrouver mon désir profond, en accord avec Lui, en transfusion avec le Désir de Dieu ! Comment vais-je retrouver le désir de Dieu sur moi ? Ce désir d’aimer... »
Mes impressions:
Ou comment, rythmé par ma respiration, (par le souffle), éclairé par ce Dieu présent au plus profond de mon cœur, je vais reconnaître ce désir profond qui anime tout homme, entretenu par cette « fermentation incessante » de l’Esprit.
Alors je vais m’ouvrir, entrevoir et approfondir cette relation unique du cœur à cœur ; me laisser travailler pour me configurer au Christ.
Alors, jour après jour, par étapes, je vais entrer dans cette prière de l’Ecce venio. Prière qui devient une partie de mon être, dans une unité de vie grandissante, inspirée, présente dans tous mes actes, c’est une irrésistible marche « en avant toujours ». Quel vertige, quel feu intérieur à entretenir en permanence malgré mes chutes et mes faiblesses.
Alors, comme dans les textes de la messe de ce jour : « fais-nous trouver dans ta Parole les vivres dont notre foi a besoin, et nous aurons le regard assez pur pour discerner ta gloire. »
Alors je participerai au dessein de Dieu, comme Abraham qui a répondu « Me voici » (par deux fois) et a « permis » que « toutes les nations de la terre s’adressent l’une à l’autre la bénédiction de Dieu et le salut de la multitude ».
« Dieu n’a pas refusé son propre Fils, il l’a livré pour nous tous. Et moi, comment vais-je me livrer à cet Amour qui m’appelle, pour la Gloire de Dieu et le salut de la multitude ?

Benoît Loze, Fraternité Me Voici

 



5 minutes avec...

le Père Guido

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Le P. Guido Garcia est argentin et a été ordonné prêtre en 2009. Depuis son diaconat, il a vécu dans la communauté missionnaire de Nueva Esperanza. En septembre dernier, il a été nommé supérieur de la maison d'Adrogué et Maître des novices de la Région Auguste Etchécopar, en remplacement du P. Daniel Gonzales, nommé Vicaire régional d'Argentine-Uruguay. Certains pourront penser qu'il est bien jeune pour exercer cette responsabilité, rappelons alors que le P. Garicoïts avait nommé le P. Etchecopar maître des novices alors qu'il n'avait que 27 ans!

NEF: Ce qui intéresse en premier nos lecteurs est de connaître comment est née ta vocation et comment est-ce que tu t'es dirigé vers Bétharram?
- Je suis un ancien du collège San José à Buenos Aires ; c'est là que dès mon enfance, j'ai découvert la vie de saint Michel et des religieux de Bétharram. Au collège, je participais à la JU.BE (juventud betharramita – jeunesse bétharramite) où nous essayions d'approfondir notre expérience de foi à partir des réalités de notre vie. C’est là aussi, après avoir terminé mes études secondaires, que j'ai commencé de participer aux missions d’été que l’ancienne Province du Rio de la Plata menait à Catamarca au nord de notre pays. En partageant la foi et la vie des plus pauvres durant ces missions, la question s’est posée à moi : “Et si tu consacrais toute ta vie à annoncer Jésus ?”. Peu après c’est l’appel à la vie consacrée et la mission qui a résonné de manière forte. Pour finir, alors que je faisais mes études universitaires, j'étais accompagné spirituellement par le P. Agin, puis je demandais à entrer au Postulat.

Quelles expériences t'ont le plus marqué dans cette communauté missionnaire de Nueva Esperanza ?
- Ma présence à Nueva Esperanza a été un véritable temps de grâce. J’ai pu me lancer dans le ministère au sein d’une commuanuté insérée parmi les pauvres, en un lieu ignoré par nos manuels de géographie. Sans aucun doute, l’expérience la plus forte a été le fait, comme communauté, de prendre conscience des graves problèmes sociaux auxquels sont confrontés les paysans locaux. C’est ainsi que depuis le boom de l’exploitation du soja, beaucoup d’entre eux sont dépossédés de leurs terres au profit des firmes agro-alimentaires, et sont obligés de se déplacer vers les villes. Face à de telles situations, le gouvernement fait la sourde oreille. Au milieu de cette situation, notre communauté essaie d’accompagner les paysans dans leurs revendications.

Pour un latino-américain comme toi, quel a été le sens  de participer à la vie de la mission de Thaïlande avant ta profession perpétuelle?
- ǒa été une expérience inoubliable que je garde au cœur. J'ai pu découvrir la grande œuvre missionnaire bétharramite sur ces chères terres thaïlandaises. ǒa été aussi l'occasion d'approfondir le choix radical pour la vie religieuse à Bétharram. Je suis très reconnaissant aux religieux de Thaïlande qui m'ont accueilli comme l'un d'entre eux, plus spécialement les PP. Pensa – à Ban Pong – et Chan – à Sampran. J'ai eu aussi le privilège de rencontrer le P. Lanusse au soir de sa vie. Sa décision, comme celle de tant d'autres religieux, de terminer sa vie sur la terre de la mission m'a beaucoup impressionné. Il en fut de même avec le P. Rodriguez qui m'a appris tant de choses sur la mission... et dans ma propre langue !

Comment vis-tu la double responsabilité que t'ont demandée les supérieurs deux ans seulement après ton ordination ?
- Sincèrement, je pense que c'est un peu trop prématuré d'avoir à vivre une telle double responsabilité. Je m'appuie sur les paroles que le P. Gaspar m'a adressées alors : “Le Seigneur te donnera la grâce pour exercer cette responsabilité ! ”. Pour l'instant, je me rends compte que j'ai beaucoup à apprendre.

Tu es en train d'achever une formation de formateur. Peux-tu nous en dire quelque chose ?
- Tout est parti de quelques anciens étudiants de la faculté de psychologie de l'Université Grégorienne qui ont décidé de créer une école pour préparer les formateurs à la vie religieuse en lien avec les intuitions de la faculté. Il s'agit de donner aux formateurs des fondements en matière de spiritualité, de théologie et de psychologie. Cette institution est plus connue sous le nom de “Ecole de Rulla”, le jésuite fondateur de la Grégorienne. En plus des cours qui durent trois trimestres, les étudiants sont accompagnés personnellement par un enseignant durant trois années. A travers l'entretien personnel fréquent, les bases fondamentales de la formation s'enracinent dans un regard intégral porté sur la personne et les différentes dimensions de sa vie.

Quels sont les éléments fondamentaux de la formation auxquels tu seras attentif dans ta Région ?
- Depuis un certain temps, la formation en Amérique latine s'approfondit à partir de l'accompagnement de la personne, cherchant à être attentif à toutes ses dimensions. Et l'introduction des Exercices de saint Ignace a permis un plus grand développement de cette dimension. C'est ainsi qu'ils sont devenus la colonne vertébrale du noviciat. Les novices y trouvent l'occasion de vivre une expérience forte avec le Seigneur, de connaître, aimer et suivre Jésus, et, sur cette base, de pouvoir faire un choix de vocation. J'aurai à cœur d'être le témoin de ce que Dieu va faire dans les cœurs de ces jeunes.

Comment perçois-tu Bétharram dans la réalité du Vicariat d'Argentine-Uruguay ?
- Notre vicariat est en train de vivre, je crois, un moment privilégié dont il nous faut savoir profiter. Dans peu de jours, nous vivrons l'assemblée vicariale où nous ferons le point de tout ce que nous avons vécu depuis 2007, en même temps que de pointer notre projet pour les années à venir. Nous sommes conscients de notre fragilité, le petit nombre de religieux et celui vaste de nos œuvres apostoliques. C'est pourquoi ce moment de discernement, d'écoute aussi de ce que l'Esprit veut nous dire m'enthousiasme.

Pour terminer, deux questions au membre du dernier chapitre général : - comment as-tu vécu personnellement cet évènement ?- comment perçois-tu la congrégation à partir de cette expérience?
- A titre personnel, vivre le chapitre restera une expérience unique. J'en étais le membre le plus jeune et j'y participai non sans appréhension. Mais je rends grâce au Seigneur du climat fraternel dans lequel nous l'avons vécu. ǒa été réconfortant de découvrir Bétharram sous ses différents visages, de percevoir que le charisme était toujours actuel, ouvert à une incarnation dans toutes les cultures. Après ce chapitre, je perçois mieux que la congrégation est ouverte à l'internationalité. Cela a été l'une des choses les plus marquantes de ce chapitre.

 


Après le Chapitre général célébré au mois de mai dernier, nous vous proposons cette année, dans notre feuilleton, de revenir sur le chemin parcouru jusqu’à présent par la Congrégation à travers ses Chapitres généraux. Et ce, grâce au travail de recherches et  de synthèse de notre archiviste, Roberto Cornara.


 

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1. LES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES (1841 - 1874) 

40 ans s’étaient écoulés depuis sa fondation, lorsque la Congrégation de Bétharram fut approuvée par le Saint-Siège le 30 juillet 1875. En 1877 Rome approuva à titre provisoire les Constitutions, fruit de longues négociations avec l'évêque de Bayonne, Monseigneur Lacroix. Suivant les Constitutions, la Congrégation devait célébrer un Chapitre général tous les trois ans.
La reconnaissance pontificale de la Congrégation parvint donc de longues années après la naissance de l'œuvre, voulue par St Michel en 1832. Dès le début, celui-ci avait introduit l’usage de réunir les membres de l'Institut, notamment à l'occasion d'importantes décisions à prendre ensemble. On a ainsi des traces de plusieurs assemblées générales, célébrées à Bétharram.
La première réunion de tous les Bétharramites eut lieu le matin du 10 septembre 1841. Les huit premiers disciples du P. Garicoïts se rassemblèrent au Sanctuaire pour célébrer la sainte messe présidée par l'Évêque et firent leur première profession : ce jour marque la date de naissance officielle de la Congrégation.
D’autres assemblées générales ont eu lieu en 1851 et en 1852. L’assemblée la plus importante sur le plan historique s’est déroulée le 16 octobre 1854.  La communauté de Bétharram fut convoquée par St Michel pour répondre à une question qui allait marquer un tournant dans son histoire : la Société acceptera-t-elle la mission qui lui est offerte dans le diocèse de Buenos Aires ? Après des débats scrupuleux, auxquels tous furent tenus de participer, l'assemblée passa au vote : sur 21 présents, 20 furent favorables à la mission sud-américaine. Ainsi débuta l'épopée bétharramite en Amérique du Sud.
L'assemblée convoquée par Mgr Lacroix le soir même des obsèques de St Michel, le 16 mai 1863, fut en revanche dramatique. Le  P. Garicoïts était mort sans voir son rêve  réalisé : la Congrégation n’était en effet qu’un institut de droit diocésain, car l'évêque envers lequel il avait promis toute sa vie obéissance et fidélité absolue s'était toujours opposé à une reconnaissance pontificale. La Congrégation était étroitement liée au diocèse ; en outre beaucoup de religieux étaient déçus par l’interdiction imposée par l'évêque de prononcer les vœux perpétuels de pauvreté, chasteté et obéissance, qui n'étaient pas obligatoires.  
Ce soir-là l'évêque rappela dans les termes les plus directs l’idée qu’il se faisait d’une Congrégation de Bétharram. Après avoir adressé quelques mots d'encouragement aux disciples restés orphelins de leur père, il réaffirma que les vœux perpétuels étaient facultatifs et non obligatoires ; et que toute tentative contraire à ces dispositions, passée ou présente, n’était que "l’effet d'une sainte illusion". Une sainte illusion : toute tentative de modifier les Constitutions ou d’y introduire une autonomie gestionnaire ou encore l’obligation d’émettre les vœux perpétuels était une illusion ;  l'idée de St Michel était une illusion, sainte certaine, mais rien qu’une illusion.
L’émoi fut grand parmi les Bétharramites, mais quand on a à faire avec les desseins et l'œuvre de Dieu, les “saintes illusions” peuvent devenir réalité. En effet, ce même soir, le P. Auguste Etchécopar fut désigné par l'évêque comme secrétaire du Conseil général. Et c'est grâce à cet infatigable dévôt du Ciel, à sa patience, à sa fermeté et à sa constance, que l'idée de St Michel l’a finalement emporté. Douze ans plus tard, la Congrégation fut reconnue par Rome et placée sous la protection du Saint-Siège.

Roberto Cornara

 

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La Nef est le bulletin officiel de la Congrégation du Sacré-Cœur de Jésus de Bétharram.
La rédaction est sous la direction du Conseil général.

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