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14/09/2012

Nouvelles en Famille - 14 septembre 2012

Sommaire

 

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Le mot du Supérieur général

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LA VIE DE PRIERE BETHARRAMITE

Dans les chapitres précédents de la Règle de Vie, il apparaît clairement que la vie spirituelle est la vie même du baptisé-consacré qui se laisse guider par l’Esprit Saint. Une vie de communion avec la personne vivante de Jésus à qui nous sommes configurés, lui consacrant notre vie avec joie, pour aimer et servir en toutes choses le Père et les Frères.

Cette vie dans l’Esprit Saint n’est pas seulement l’affaire de notre prière, mais aussi la caractéristique de toutes les dimensions de notre vie, de notre être : la vie consacrée, la communauté et la mission, les activités et les relations dans nos différents engagements, puisque depuis le jour de notre baptême nous sommes associés comme enfants à l’offrande du Fils, Jésus, à son Père, cherchant ainsi à lui plaire en toutes choses.
Afin de maintenir vive cette expérience si riche, il est nécessaire de prier comme le recommande dejà l’article 1 de la Règle de Vie. Une vie de prière doit avoir le Christ priant comme modèle (RdV 70) et consiste à cultiver les trois atittudes fondamentales : demeurer dans le  Père en cherchant sa Présence, en écoutant sa Parole et en accueillant son Amour (RdV 71). La véritable prière nous conduit au discernement, au goût pour la Parole de Dieu, à la reconnaissance des nombreux gestes à travers lesquels ce Bon Père manifeste son amour dans ma vie.

Une prière personnelle qui se veut filiale

La conscience d’être enfants dans le Fils nous ouvre à vivre en une attitude permanente d’adoration, d’action de grâce, d’offrande, de recherche des volontés et désirs du Père (RdV 74). Adorer, c’est reconnaître la primauté de Dieu et notre dépendance radicale en tout à son égard. Rendre grâce, c’est bénir, bien parler de Dieu pour les merveilles qu’il a accomplies et continue d’accomplir dans l’Histoire de l’humanité, de la congrégation et de notre propre existence. S’offrir, c’est présenter, livrer et abandonner entre les mains de Dieu ce que nous sommes et faisons pour que, unis à l’offrande de Jésus Christ sur la croix et dans l’eucharistie, nous entrions dans cette plénitude hors de portée de notre fragile réalité.
Rechercher les désirs et la volonté du Père, c’est demeurer attentifs à reconnaître dans les évènements et les rencontres que nous vivons dans notre «?position?», la volonté de Dieu, et répondre avec enthousiasme comme Jésus : «?Me voici, Père, je viens pour faire ta volonté?». Cette recherche nous la vivons dans la lectio divina et l’examen de conscience quotidien. Dans la première, à laquelle nous donnons un temps chaque matin, la Parole de Dieu illumine notre situation de vie et ouvre de nouveaux chemins de salut. Il est important de vivre l’un et l’autre moyens fidèlement chaque jour.
Dans l’examen de conscience, nous sommes attentifs aux évènements, situations et rencontres personnelles pour découvrir en toute chose combien la présence du Dieu-Amour nous lance un défi, nous met à l’épreuve, nous purifie et nous donne la possibilité de grandir en humanité, dans notre filiation divine et dans la fraternité avec les personnes avec qui nous vivons.
La retraite annuelle comme l’accompagnement spirituel sont d’autres moyens importants pour éviter les illusions et demeurer objectifs dans l’appel de la foi qui peut souffrir de la routine et des exigences parfois excessives du travail apostolique.
Toute notre vie est finalement prière aussi : le devoir bien accompli, la façon de traiter respectueusement les personnes que nous rencontrons, la détente, le silence et la solitude, puisque lorsque nous sommes responsables de la mission confiée et des services communautaires rendus, nous faisons la volonté de Dieu et nous servons les hommes avec qui nous vivons. En vivant ainsi, aussi bien que lorsque nous prions, nous sommes par toute notre vie de religieux, signe et annonce de Jésus Christ (RdV 13).

Une prière communautaire qui est fraternelle

L’eucharistie est la source et le sommet de notre vie chrétienne. Telle est la possibilité offerte de vivre en communion ecclésiale qui nous fait être frères.
Que l’Esprit Saint réunisse dans l’unité tous ceux qui communient au corps et au sang du Christ (prière eucharistique II). L’eucharistie se prolonge tout au long de la journée dans la célébration des Heures, la visite au Saint Sacrement, dans les temps d’adoration eucharistique communautaires.
Dans les temps de narratio fidei, nous partageons ce que le Seigneur  réalise en nous en vue de témoigner de son amour au milieu de nos frères de communauté et nous relancer dans la fidélité à la vocation. Nous partageons aussi les merveilles que le Seigneur fait dans les personnes, les communautés, ainsi que de toutes celles dont nous sommes les témoins privilégiés de par notre vocation et notre mission.

Une prière apostolique, sensible aux besoins des autres

Avant de parler aux hommes de Dieu, il est bon de lui parler d’eux. Prier avant ou après l’apostolat missionaire donne à celui-ci toute sa véritable dimension par la relation qu’elle établit avec ce qui est le fondement de notre vie, la rencontre de Jésus Christ, lui qui attire tous les hommes à lui.
La prière maintient en nous cette vision évangélique sur toutes les situations, les évènements et toutes les réalités humaines, afin d’y reconnaître les signes et les défis que le Seigneur nous procure à travers les signes des temps.
La prière nous permet donc de découvrir tant et tant de gestes d’amour et de tendresse de Dieu dans la vie des hommes et nous permet de les offrir au Père dans l’offrande de Jésus sur la croix et dans l’eucharistie quotidienne.

Les célébrations de la Congrégation

Ce sont des occasions annuelles pour remercier le Seigneur du don du charisme fait à saint Michel Garicoïts?; don à travers ce que nous faisons et ce que nous sommes. Mais surtout pour toutes les merveilles que le Sacré Cœur continue de réaliser dans nos frères, dans nos communautés et au milieu des hommes auprès desquels nous sommes envoyés, afin que Jésus Christ soit connu, aimé et servi.

Gaspar Fernández Pérez, SCJ

 

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smichel.jpgSaint Michel Garicoïts écrit... 

Dieu n’agit pas avec nous comme avec des esclaves, faisant connaître ses volontés d’un ton de maître. Il nous traite comme des enfants bien-aimés, daignant nous communiquer même ses conseils, ses projets : et il dit à chacun de nous : Si vous m’aimez, gardez mes commandements ; qui serait assez dur pour ne pas se sentir rendu ; à tout entendre d’un cœur grand et joyeux, en réfléchissant qui lui parle ainsi en ces termes, et avec cette douceur si extraordinaire, incomparable ? Ceux qui aiment Dieu seront remplis de sa loi : cura disciplinae, dilectio est ; et dilectio custodia legum istius est (le souci de l’instruction, c’est l’amour, l’amour, c’est l’observation de ses lois [Sag. 6,18] ). Tous ceux qui aiment Dieu le montrent par la parfaite observation de ses lois. Le véritable amour se révèle de cette mesure.   
(M 374)

 



Vers le 150e anniversaire

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NOTRE ITINERAIRE VERS LE 150aire ENTRE DANS LE VIF DU SUJET

A partir de ce mois de septembre, nous publierons tous les deux mois des fiches élaborées par les Pères Gaston Hialé et Philippe Hourcade pour nous préparer à la commémoration de la mort de notre Saint.
Dans ces fiches, quatre au total pour autant de rencontres communautaires (d’une durée moyenne de trois heures chacune), vous sera proposé, « clefs en main », un parcours de réflexion personelle et communautaire.

Les auteurs : Nous avons développé chaque fiche  selon un des mystères du Rosaire, afin de souligner le lien profond qui unit le « Me voici » du Christ avec le « Voici la servante du Seigneur » de sa Mère :
    dans les mystères Joyeux, l’Annonciation ;
    dans les mystères Lumineux, l’annonce de l’Evangile ; (il nous a semblé que les laïcs, ici, peuvent nous rejoindre dans ce souci d’être témoins et artisans de l’annonce dans ce monde) ;
    dans les mystères Douloureux, le portement de croix ; (nous pourrions, ici, prier plutôt le chemin de croix, puisque le Calvaire de Bétharram va bientôt fêter ses 400 ans) ;
    dans les mystères Glorieux, l’ascension puisque saint Michel est mort le même jour ;

Une dynamique de fond     
    Le Manifeste est notre source ; il peut devenir en cette année le moyen d’une relecture communautaire de la vie fraternelle et apostolique. C’est pourquoi nous proposons de le diviser en quatre sections comme autant de pistes pour les 4 rencontres. Le 1er paragraphe pour la première rencontre, le 2e pour la suivante, etc. Des pistes de relecture seront proposées qui peuvent être aménagées par chacune des communautés.

Une démarche commune
Il nous a paru important de proposer une démarche identique pour les 4 rencontres avec des moyens d’animation suffisants, afin de permettre de les vivre sous la forme de récollection. Bien sûr, chaque communauté reste libre de s’organiser. Dans la perspective que nos supérieurs indiquent, il semble bon tou-tefois qu’une large place soit faite à la forme de partage autour de la narratio fidei, que ce soit à partir de la parole de Dieu indiquée ou du texte du Fondateur.
a- Un temps de prière au départ : un psaume, la Parole de Dieu, un temps de silence commun (10 mn) suivi d’un partage de prières spontanées.
b- Un partage autour d’un texte du Fondateur, sous la forme de narratio fidei.
c- Une relecture de notre vie religieuse à partir d’une partie du Manifeste ; il est possible d’inverser les points b et c.
d- Une prière commune : nous suggérons pour les rencontres 1, 2 et 4 de prier ensemble le mystère du Rosaire ; pour la rencontre 3, nous suggérons de prier avec la méditation du Chemin de Croix de Bétharram (fait par le P. Hialé).

 

PREMIERE FICHE  

à l’écoute du mystère de l’Annonciation

 

Premier temps de la rencontre : la prière commune
    suggestions et pistes
prier ensemble le psaume 39 du « Me voici »
relire les extraits suivants en Luc 1,28 et 1,46-48
temps de silence (10 mn)
partage d’une prière spontanée (intercession, louange, action de grâce...).

Le partage autour d’un texte du charisme,
    proposé comme une forme de narratio fidei.
Il s’agit du texte dans la Doctrine Spirituelle pages 134-5.
En guise d’introduction. Saint Michel, dans cette lettre à une religieuse amie des Filles de la Croix, y partage son expérience de la contemplation du visage du Père, entrant dans l’expérience de Marie. Notre partage peut être rythmé en deux temps : quel visage du Père Marie expérimente-t-elle selon saint Michel ? Et nous-mêmes, quel visage du Père notre expérience de vie nous a-t-elle fait découvrir ?

La relecture de notre vie religieuse à la lumière du Manifeste
    nous proposons de nous centrer sur le premier paragraphe

«  Il a plu à Dieu de se faire aimer, et, tandis que nous étions ses ennemis, il nous a tant aimés qu’il nous a envoyé son Fils unique : il nous l’a donné pour être l’attrait qui nous gagne à l’amour divin, le modèle qui nous montre les règles de l’amour, et le moyen de parvenir à l’amour divin : le Fils de Dieu s’est fait chair. »

Dès les premiers mots, nous sommes invités à entrer dans une attitude d’accueil et de contemplation, à ne voir que la relation qu’il souhaite avoir avec nous avant la nôtre avec lui. Il s’agit de s’enraciner dans cette priorité de la démarche d’amour du Père en Jésus. Nous pouvons centrer aussi notre attention sur les trois mots qui dessinent la figure du Christ : « attrait », « modèle », « moyen » et voir comment ils résonnent en nous, ce qu’ils nous suggèrent pour/dans notre expérience spirituelle.(Il est possible aussi, pour préparer cette rencontre, de relire les mots du Pape Benoît XVI qui, dans sa première encyclique, invitait à changer notre regard sur Dieu... dans le même sens que saint Michel. Voir page suivante.)

Prière commune avec le Rosaire
Nous pouvons prendre la dizaine liée au mystère de l’Annonciation. Prier avec et par Marie cette Bonne Nouvelle d’un visage d’amour du Père nous invite à la même attitude d’abandon, de laisser faire l’Esprit dans nos vies. Aussi le fruit de ce mystère pourrait-il être cette demande :
recevoir un cœur accueillant à un Amour qui comble et disponible, joyeux pour répondre « Me Voici » sans retard, sans réserve, sans retour.

 

Texte du Pape Benoît XVI, dans son encyclique « Dieu est amour », nos 9 et 10 en écho à la perspective d’un amour divin qui cherche, désire l’amour humain.

 

La nouveauté de la foi biblique

9. Il s’agit avant tout de la nouvelle image de Dieu. Dans les cultures qui entourent le monde de la Bible, l’image de Dieu et des dieux reste en définitive peu claire et en elle-même contradictoire... Il existe un seul Dieu, qui est le Créateur du ciel et de la terre, et qui est donc aussi le Dieu de tous les hommes... Cela signifie que sa créature lui est chère, puisqu’elle a été voulue précisément par Lui-même, qu’elle a été « faite » par Lui. Ainsi apparaît alors le deuxième élément important : ce Dieu aime l’homme...le Dieu unique auquel Israël croit aime personnellement. De plus, son amour est un amour d’élection : parmi tous les peuples, il choisit Israël et il l’aime, avec cependant le dessein de guérir par là toute l’humanité. Il aime, et son amour peut être qualifié sans aucun doute comme eros, qui toutefois est en même temps et totalement agapè...  

L’histoire d’amour de Dieu avec Israël... consiste dans le fait que l’homme, en vivant dans la fidélité au Dieu unique, fait lui-même l’expérience d’être celui qui est aimé de Dieu, et qu’il découvre la joie dans la vérité, dans la justice, la joie en Dieu qui devient son bonheur essentiel...

10. L’eros de Dieu pour l’homme, comme nous l’avons dit, est, en même temps, totalement agapè. Non seulement parce qu’il est donné absolument gratuitement,... il est un amour qui pardonne... Il est si grand qu’il retourne Dieu contre lui-même, son amour contre sa justice. Le chrétien voit déjà poindre là, de manière voilée, le mystère de la Croix : Dieu aime tellement l’homme que, en se faisant homme lui-même, il le suit jusqu’à la mort et il réconcilie de cette manière justice et amour.

 


VERS  LE  CENT-CINQUANTIÈME  ANNIVERSAIRE...
                                                                      PRIONS ENSEMBLE

A partir du mois d’octobre, le Conseil général enverra à tous les religieux, par l’intermédiaire des Supérieurs régionaux et des Vicaires régionaux (par courrier électronique), une prière mensuelle qui nous accompagnera sur notre route vers le 150aire et nous aidera à vivre l’année michaélienne. Cette prière commune nous unira, religieux et laïcs, en un seul chœur et manifestera cette union par-delà nos pays d’appartenance et nos lieux de vie. La prière sera publiée le premier du mois sur la page du site Internet consacrée au 150aire.

 

 


 

Spiritualité des laïcs

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« CHEZ NOUS, SOYEZ REINE ! »

Le 28 juillet, a été célébré solennellement à Bétharram le 100e anniversaire du Couronnement de la Vierge et de l’Enfant Jésus.
Aux côtés de Mgr Jean Laffitte (Secrétaire du Conseil pontifical pour la famille et ancien élève du collège de Bétharram), une « couronne vivante » formée de nombreux religieux et laïcs est venue rendre hommage à Notre Dame de Bétharram qui continue de tendre son «?beau rameau » à tous ceux qui l’invoquent...
Voici un extrait de la chronique de cette journée écrite par un laïc bétharramite, m. Jean Leid.

28 juillet 2012, 9h30, la petite église de Lestelle-Bétharram est pleine à craquer. (...)
« Seigneur, ouvre mes lèvres ». La journée commence par la louange, elle s’annonce belle et dense. Il y a 100 ans tout juste, le 28 juillet 1912, la « blanche Madone » de Bétharram et son Enfant reçurent les deux couronnes d’or et de pierres précieuses offertes par le Pape saint Pie X. Ce couronnement, le quatrième célébré dans la région, après Buglose, Sarrance et Lourdes, montrait l’importance à cette époque de mobiliser les fidèles en faveur du culte marial. Un siècle après, il s’agissait plus que jamais d’honorer et de chérir la Mère du Seigneur, « reine de l’univers » suivant les termes même du Concile Vatican II.
(...) Une délégation de prêtres suit le cortège dans laquelle on retrouve des diocésains et, surtout, les Pères de Bétharram de différentes communautés. La foule progresse de part et d’autre de la sono mobile : les paroissiens de Lestelle et des environs sont là. Impensable de manquer une telle fête si près de chez soi ! Les amis de Bétharram ont serré les rangs : Fraternité Me Voici, Au cœur du Monde, fidèles des messes à l’Esprit Saint de la Maison Saint-Michel, individuels de toute sorte... certains retrouvent une voie parfois oubliée ou délaissée, d’autres découvrent un chemin nouveau ; une occasion plus tard dans la journée de parler du passé, et surtout de l’avenir. Des religieuses et des religieux du coin complètent le cortège.
(...) Devant la belle façade du XVIIe,      austère par son marbre gris mais ma-jestueuse avec ses toits à bulbes, la statue itinérante se tourne vers les fidèles. Un rameau d’argent est dé-posé à ses pieds. Mgr Laffitte bénit ce rameau qui sera apporté en Italie ainsi que les petits rameaux d’olivier, qui, eux, ont fait le chemin inverse. Ils seront offerts tout à l’heure aux fidèles présents pour que soit perpétué le souvenir de cette journée qui lie les hommes entre eux ainsi qu’avec leur Mère.
C’est le moment de l’entrée solennelle.
(...) Dans son mot d’accueil, le Père Jean-Luc Morin, supérieur régional, parle d’une « réunion de famille », de « la tendresse d’une Mère », puis il rend hommage aux Pères de Bétharram dont beaucoup sont présents. « Plus que les diadèmes sur la statue, ces religieux forment dans le chœur la plus belle des couronnes. Ces religieux du Sacré Cœur sont la joie et la couronne de Notre-Dame pour tant d’années de dévouement et de fidélité au Me Voici qu’ils ont prononcé un jour ». Suit dans le silence respectueux de l’assemblée l’égrènement des noms de la douzaine de jubilaires présents - le plus âgé, le Père Joseph Canton, né deux ans avant le couronnement de 1912, porte sur ses frêles épaules 85 ans de profession religieuse !
Mgr Jean Laffitte, Secrétaire du Conseil Pontifical de la Famille, venu tout exprès de Rome, préside la célébration ; à sa droite, le P. Enrico Frigerio, vicaire général, représentant le supérieur général. Mgr Laffitte rappelle dans son homélie qu’il fut élève du collège Notre-Dame. Il explique le sens liturgique du couronnement, montre à l’appui de l’Évangile de Jean qui vient d’être lu la liaison intime entre Jésus et sa Mère, qui, debout devant la croix, devient la Mère des croyants, « Mère de l’Église et Mère de chacun de nous ». Cette relation intime explique que le Pape Pie X ait souhaité à la fois couronner la Vierge et l’Enfant. Il nous apprend aussi que son attachement personnel à Bétharram l’a amené à   inscrire le beau rameau sur son blason épiscopal.
(...) Il est temps maintenant de se res-taurer. De larges invitations ont été lancées par la communauté pour un temps de convivialité autour d’un repas, dans le gymnase du lycée. Après le bénédicité, la grande salle s’anime ; les organisateurs passent de table en table, venant chercher parmi les convives la certitude que le miracle de la communion des Saints se produit bien à Bétharram.
Le ciel s’est un peu dégagé lorsque 200 personnes ressortent pour assis-ter aux vêpres, toujours présidées par Mgr Laffitte, à la grande chapelle. Aujourd’hui, le Magnificat, ce sommet de la prière du soir, prend toute sa signification. Une petite table est ins-tallée devant le maître-autel, munie de deux micros. Dans sa causerie suivie d’un temps d’échange, Mgr Laffitte décrira en quelques mots l’institution dont il est secrétaire, insistera sur son universalité, évoquera les menaces que des législateurs font peser sur la famille, et s’interrogera sur la relative apathie des chrétiens d’Occident devant certaines dérives. Les échanges qui suivirent élargirent le débat en faisant apparaître tant la diversité des approches que la gravité des défis.
Ainsi s’acheva ce jour mémorable. Un centenaire ne se fête pas tous les jours ! Ceux qui ont vécu ce 28 juillet  à Bétharram ont eu beaucoup de chance : celle de se retrouver dans un lieu chargé d’Histoire, mais aussi d’histoires, personnelles et collectives ; celle d’avoir vu Notre Dame couronnée de ses vrais diadèmes tendre son beau rameau, signe qu’elle est toujours présente pour qui sait l’implorer humblement ; celle d’avoir côtoyé ces religieux de tous âges, portés par une même vocation, et d’avoir reçu à travers eux quelque chose de Jésus et de sa Mère.

Jean Leid
 
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5 minutes avec...

... la communauté de Ciudad del Este, Paraguay

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Ciudad del Este est une ville très peuplée du Paraguay. Née en 1957 seulement, elle a connu un essor vertigineux. La communauté bétharramite y réside depuis 1977, appelée par l’év?que, avec pour tâche de veiller à l’éducation humaine et chrétienne des enfants et des adolescents (fondant ainsi un collège) et de se charger du soin pastoral « d’un vaste territoire ». Lisons ce que la communauté nous raconte de sa vie...

NEF : Depuis quand la communauté existe-t-elle à Ciudad del Este et pourquoi Bétharram s’y est-il installé??
- C’est au mois de juillet 1977 que les premiers religieux bétharramites se sont installés à Ciudad Presidente Stroessner (rebaptisée Ciudad del Este) ; la première équipe était composée des PP. Wilfrido Romero et Tobia Sosio ; le F. Federico Penayo s’est joint à eux quelques mois plus tard.
C’était l’époque où l’on commençait à construire la centrale hydro-électrique à Itaipu ; la présence de 40 000 ouvriers (dont la moitié des Paraguayens) a donné à la ville un grand élan en devenant un immense chantier. L’évêque, Mgr Agustin Van Aaken, avait demandé à la congrégation d’ouvrir un collège et d’assumer aussi la responsabilité de la vaste zone pas-torale autour de la ville où de nouveaux quartiers poussaient à un rythme accéléré.  Il y a eu aussi le désir et la demande de beaucoup d’ingénieurs et de techniciens à Itaipu, anciens élèves du collège San José d’Asuncion, qui rêvaient d’envoyer leurs enfants dans un collège qui aurait la même tradition. La congrégation pouvait compter sur un terrain de 10 hectares reçu en héritage et situé à 4 km de la frontière, emplacement idéal pour la nouvelle institution.

Dans quel contexte social la communauté s’est-elle trouvée ? 
-Nous venons d’évoquer le phénomène provoqué par Itaipu, le plus grand barrage hydro-électrique au monde. Si l’on ajoute à cela la proximité des frontières avec le Brésil et l’Argentine, le site naturel des chutes d’Yguazu, il était évident que la région allait se transformer en peu de temps en un grand centre commercial, touristique et industriel. Tout cela a entraîné une forte immigration. La ville est passée, en presque deux ans, à 180 000 habitants. Et là où beaucoup recherchaient des gains rapides, la voix de l’Evangile ne pouvait manquer, par le biais de l’éducation et de la pastorale paroissiale. Le sentiment très religieux du peuple paraguayen a aussi aidé en permettant notamment la construction d’une église au centre de chaque quartier.

Comment la communauté participe-t-elle aux projets de l’Eglise diocésaine?
-En faisant un peu d’Histoire, je dirais que, dans un premier temps, surtout sous l’épiscopat de Mgr Agustin, il y a eu un vrai travail pastoral en commun. Il n’y avait pas encore de clergé diocésain et les nombreuses communautés religieuses, aussi bien masculines que féminines, présentes dans le diocèse, participaient activement à toutes les initiatives diocésaines. Durant plusieurs années, les Bétharramites se sont vus attribuer la responsabilité de la coordination de la pastorale catéchétique, familiale et scolaire. Ces derniers temps, avec l’évêque actuel, on a connu une plus grande dispersion ; il y a peu d’unité entre le clergé diocésain et les religieux ; et ce qui se ressent le plus, c’est le manque de continuité avec la dynamique ecclésiale antérieure au niveau diocésain. Mais ces difficultés ne nous découragent pas.
Le P. Fulgencio Ferreira est le curé actuel et, en plus, l’assistant diocésain auprès du Mouvement  diocésain des cours de chrétienté. Au niveau paroissial, par contre, on peut observer une bonne continuité et un constant développement dans toutes les directions.

Quelles sont les caractéristiques de cette communauté paroissiale que notre communauté religieuse a contribué à former ?
- De la paroisse d’origine, 5 nouvelles sont nées. L’actuelle paroisse du Sacré Cœur est formée par 8 communautés (nommées chapelles) en plus du centre paroissial. Cela représente à peu près 25 000 habitants. La principale caractéristique, pour ainsi dire, serait la grande participation des laïcs dans les différents secteurs pastoraux (catéchèse, jeunesse, la santé, la famille, la liturgie, les vocations) ainsi que dans les nombreux mouvements organisés de laïcs (la Légion de Marie, les franciscains, les charismatiques, les familles chrétiennes, les cours, les retraites spirituelles, les jeunes et les enfants bétharramites). La participation tant à la messe du dimanche qu’à la messe quotidienne est aussi notable, dans la paroisse et les « chapelles ». Pour les 3 prêtres et le Frère Sixto, il y a suffisamment de travail ! Et le Frère Alfredo, déjà âgé, nous accompagne de sa prière et de l’exemple de sa vie.

Quelles sont les priorités de la pastorale éducative ?
- Le collège San José est vraiment au top de sa forme, avec près de 950 élèves, dans des bâtiments vas-tes et bien entretenus. La direction académique et administrative est assurée par les laïcs?: quant à nous, les religieux, nous nous efforçons d’ins-taurer une atmosphère chrétienne, teintée de spiritualité bétharramite : à travers les cours de religion, les journées et retraites spirituelles pour les élèves, professeurs et parents. Cette année, nous avons beaucoup insisté sur le travail avec la famille. De la part des parents comme des élèves, il y a une réelle ouverture au discours de foi. L’environnement très matérialiste, plein de bruit et de rumeur, provoque chez les uns et les autres la recherche de lieux et d’espaces de réflexion, et la quête de valeurs supérieures. C’est pourquoi le collège continue d’organiser un camp d’évangélisation. Le Paraguay est un pays où 70% de la population a moins de 30 ans : tant de jeunesse demande une présence forte et claire des valeurs évangéliques.

Paroisse et collège... : comment la communauté parvient-elle à concilier les deux missions ?
- Eh bien je dirais... parce qu’elle en est justement le point de rencontre. Depuis que nous avons décidé de vivre ensemble dans la maison paroissiale, cela nous a beaucoup aidés dans bien des domaines. Le collège participe à quelques manifestations de la paroisse (par exemple la fête patronale ou lors de l’ouverture de l’année scolaire) et met ses locaux à la disposition de la paroisse pour la catéchèse du dimanche ou pour d’autres activités organisées par des groupes paroissiaux. La chapelle du collège est même une des 8 communautés qui forment la paroisse, partageant avec elles la même organisation. 

Quels sont les temps forts qui permettent à la communauté d’éviter de se disperser ?
-En effet, la dispersion est certainement le plus grand risque. Nous essayons d’être fidèles aux temps de prière commune. De temps à autre, nous prenons un jour pour vivre un moment de détente communautaire, nous suivons aussi un thème de formation (cette année c’est la Règle de Vie) et nous terminons alors avec une concélébration eucharistique. Ces moments nous aident beaucoup. Nous participons aussi fidèlement aux rencontres avec les autres communautés bétharramites et aux initiatives proposées par le vicariat. .

Le Chapitre général nous a rappelé que “l’animation vocationnelle est un engagement de chaque religieux. Nous ne devons pas avoir peur des jeunes car ils nous entraînent à une conversion continuelle : ainsi notre témoignage peut toujours être plus cohérent et nous pouvons porter un regard positif sur notre futur. Qu’est-ce que la communauté propose comme appel vocationnel en direction des jeunes?? Comment??
- Notre paroisse a toujours été un terreau fertile pour les vocations, aussi bien religieuses que diocésaines, masculines et féminines. Avec le Frère Sixto, nous avons échafaudé, il n’y a pas longtemps, une pastorale vocationnelle, avec comme objectif de proposer une journée de réflexion sur le thème de la vocation et permettre un accompagnement par la suite. C’est une façon de jeter les filets. La communauté doit toujours rester ouverte aux différents groupes de jeunes. Témoignage et prière... Nous demeurons aussi conscients que l’engagement définitif est un choix que les jeunes envisagent avec plus de difficultés aujourd’hui.



 

In Memoriam...

Père Rogelio León Ramírez Cardozo

Ybycui, 16 septembre 1936 - Asunción, 9 août 2012
 
nef1209-07.jpgRogelio León Ramírez Cardozo est né le 16 septembre 1936 dans la ville de Ybycui, au sein d’une famille qui vivait les valeurs authentiquement chrétiennes, et il est parti vers la Maison du Père, le jeudi 9 août 2012, pour y célébrer la pâque définitive.
Très tôt ses qualités de navigateur et pêcheur se sont révélées. Lui-même racontait qu’avec son frère, ils constuisirent une grande “poubelle” (qui devait ressembler à un canoë rustique) qui servait, à la saison de la pluie, à pêcher et naviguer ensemble sur la rivière qui longeait la ville.
C’est ainsi qu’il manifestait sa créativité et sa capacité à affronter les grands défis. Ces qualités, vécues avec le Seigneur, lui ont servi plus tard à devenir ce pêcheur d’hommes convaincu et passionné.
Depuis sa jeunesse, il a entendu en lui l’appel du Seigneur à devenir pêcheur d’hommes dans le ministère presbytéral. Il a été dirigé vers le collège San José à Asuncion, où se trouvait l’apostolicat pour y continuer les études avec les autres séminaristes. A la fin des études secondaires, il est allé à Buenos Aires (1958), dans le cadre du séminaire Notre-Dame de Bétharram d’Adrogué où il fit son noviciat, les études de philosophie puis de théologie jusqu’au moment de son ordination en décembre 1964.
Le P. Rogelio a su conquérir le cœur de tous ceux qui ont eu la chance de le connaître. Depuis le noviciat, mettant en pratique ses connaissances, son inventivité, sa créativité ainsi que ses dons, il a su régler tous les problèmes de vie commune et les détails de la maintenance dans le séminaire de Bétharram. Armé de sa guitare, de la flûte et même de l’harmonium qu’il avait fabriqué (il enseignait aussi bien à ses compagnons comment en jouer), il ne trouvait jamais à s’ennuyer lors de ses après-midis libres. L’optimisme et un enthousiasme authentique, joints à la passion de la vie, rayonnaient de sa personne et se transmettaient à tous ses compagnons de route. Peu après son ordination au presbytérat, il s’est dépensé dans l’enseignement comme professeur à l’apostolicat d’Asuncion. C’était sa base de départ pour d’innombrables voyages vers l’intérieur du pays sur sa moto (Caazapa, San Juan, Ybycui, Encarnacion, etc.) s’investissant dans la pastorale vocationnelle, invitant les jeunes rencontrés à se consacrer dans la vie religieuse et le ministère. A la demande des supérieurs, il est allé au collège San José de Buenos Aires en tant qu’administrateur pour une brève durée. De retour au Paraguay, il devient directeur du collège apostolique San José (1979-1984) passant de là au collège San José de Ciudad del Este (1985-1990).
Comme supérieur de la Vice Province Notre-Dame d’Asuncion (1991-1998), il a accompagné chacun des religieux de la congrégation. Il a pu aussi partager sa riche expérience spirituelle bétharramite avec les séminaristes, les prêtres, les religieuses et les couples. Il inspirait tellement la confiance : il sut être père, frère, directeur spirituel, conseiller pour les couples, pasteur, compagnon, ami offrant généreusement son aide à tout instant. Ce qui est sûr, c’est que ceux qui firent appel à lui, aussi bien anciens séminaristes, anciens prêtres que personnes âgées, malades, enfants de la rue, tous, tous les petits du Seigneur, ont rencontré le conseil et l’aide qu’ils espéraient. Personne ne repartait d’une telle rencontre les mains vides. Quel cœur ! Il répétait souvent : « l’ami et le frère, c’est celui qui t’accueille et t’aide avant que tu ne fasses appel à lui. » Le P. Rogelio a eu le privilège de découvrir Marie et Joseph dans leur terre natale. Il a vécu à Nazareth, comme aumônier des carmélites (2002-2003) où il a développé une profonde spiritualité mariale. Puis il est devenu curé de la paroisse du Sacré-Cœur de Jésus à 7 km de Ciudad del Este (2004-2008), de Saint-François-Xavier de la Colmena (2009-2011) et Saint-Joseph d’Asuncion (2012). Il a assumé aussi la responsabilité de conseiller national des cours de christianisme. En mai, à peine sorti du sanatorium, il a continué de prêcher la retraite à des couples. Il avait ce refrain : « Comme prêtres, nous devons avoir l’objectif prioritaire de l’évangélisation des familles et de la formation des communautés, sinon la foi se délitera sans le partage communautaire. »
Nous saurons apprécier dans la vie ministérielle du P. Rogelio la profondeur de sa foi et sa paix intérieure, sa charité et sa sensibilité, sa force et sa ténacité dans les luttes, sa patience et sa sagesse dans l’accompagnement spirituel. Toutes ces qualités et vertus, il les puisait dans les visites quotidiennes prolongées au Saint Sacrement, la prière quotidienne du Rosaire, la lecture assidue de la Parole de Dieu. Sa passion du Christ le conduisit à tirer de l’Ecriture le projet du Royaume de Dieu. Il disait encore : « si chaque jour nous lisons la Bible en la mettant en pratique, nous allons rencontrer le vrai chemin du bonheur.?» Convaincu de cette vérité, il apprenait par cœur et récitait des phrases entières de la Bible dans ses homélies comme dans ses retraites. Nous en sommes les témoins nous qui y avons participé, comme de nombreux couples appartenant aux cours de christianisme qui ont vécu avec lui leur formation spirituelle. Son amour et sa passion pour la vie l’ont soutenu au moment du combat, sans faiblir contre les douleurs intenses que lui causait sa maladie. Cette acceptation de la volonté du Seigneur, sans la moindre plainte, a été une leçon essentielle en même temps qu’une invitation à tous les religieux et laïcs bétharramites, de renouveler notre fidélité à Jésus : « Cela vaut la peine de sacrifier tout à Jésus et pour le projet du Royaume de Dieu et pour sa justice.?»

Tarcisio Vera Acosta scj
 
Le Père José Maria Ruiz, uruguayen, est décédé le 11 septembre à l’âge de 82 ans. Nous lui rendrons hommage dans le prochain numéro de la  NEF.
 

 

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8. LES EVENEMENTS SUCCESSIFS 

 

Colico, Italie - unique communauté formant la vice-province érigée par le Chapitre général de 1947

En décrétant la subdivision de la Congrégation en Provinces, le Chapitre de 1947 a marqué de manière décisive l’histoire de l’Institut pendant les soixante années environ qui suivirent. Rappelons qu’il ne fut pas demandé aux capitulants de décider de la façon de mettre en place cette subdivision de la Congrégation, ni des regroupements nationaux nécessaires, car ils furent sollicités uniquement pour trancher sur le principe : à savoir, accepter ou non l’introduction de cette nouvelle forme de gouvernement intermédiaire. C’est le nouveau Conseil général qui fut chargé par ce même chapitre de mettre en application la décision capitulaire.
Dans un texte publié dans la N.E.F. (août 1947), le P. Buzy invitait toute la Congrégation à s’engager dans ce nouveau parcours : « Nous sommes à la veille d’une expérience décisive, cruciale. Il faut qu’elle réussisse à la perfection… Nous voulons que les provinces, loin de relâcher les liens étroits de la Communauté bétharramite, les resserrent au contraire, unissant plus fortement et plus intimement les membres de la province entre eux et avec leurs supérieurs… Nous voulons que les provinces soient une occasion et une cause de développement. »
La tâche du Conseil général fut néanmoins ardue et exigeante. En effet, il n’était pas aisé de diviser un Institut formé de peu de membres, issus de cultures diverses et parlant différentes langues, disséminés sur les quatre continents. On lit dans les procès-verbaux du Conseil du 25 mars 1947 : « Revenant sur la question des groupements des maisons en vue de l’érection des futures provinces, on est d’avis de s’en tenir au premier projet, malgré la disproportion entre les quatre groupes envisagés?: français, hispano-américain, italo-brésilien, anglais. » Il n’est pas dit si ces regroupements devaient constituer la base de quatre futures provinces. Ce qui est certain, c’est que, dans les procès-verbaux des Conseils successifs, on voit l’hypothèse d’introduire des vice-provinces ou semi-provinces faire son chemin : à savoir des portions de Congrégation, homogènes d’un point de vue géographique et culturel, qui, en raison des personnes et des ressources, ne pouvaient encore former des provinces à part entière, mais qui avaient le potentiel nécessaire pour le devenir un jour.
Au mois de septembre 1947, la N.E.F. communiqua l’organisation définitive de l’Institut, approuvée ad experimentum par le Saint-Siège, à l’ensemble de la Congrégation.
La province de France, à laquelle sont annexés les communautés de Palestine (Bethléem, Nazareth et Beit-Jala) et le collège de Casablanca au Maroc ; durant l’année scolaire 1946-47, les communautés de cette province comprenaient environ 87 pères, 10 frères et 48 séminaristes profès (dont 2 Espagnols) ;
la province d’Argentine, à laquelle est annexée la communauté de Mendelu en Espagne ; au début de 1947, elle comprenait environ 84 pères, 12 frères et 22 séminaristes profès (dont des séminaristes paraguayens) ; 50 de ces religieux étaient français ;
la vice-province d’Uruguay-Paraguay-Brésil?: celle-ci comprenait les quatre communautés de Montevideo, Asunción, Passa Quatro et Conçeicão do Rio Verde ; en 1947, elle était formée de 38 pères et de 3 frères ; 22 de ces religieux étaient français ;
la vice-province d’Italie : elle était formée de la communauté de Colico, seule communauté italienne à l’époque ; début 1947, 12 pères et 19 séminaristes profès y vivaient ensemble ;
la vice-province d’Angleterre : elle comprenait les communautés de Droitwich et de Fritham, pour un total (en 1946) de 18 pères et d’1 frère?;
 la mission au Yunnan, en Chine, avec 18 pères et 2 frères en 1947.
La procure générale de Rome dépendait directement du Conseil général.
La Congrégation fut organisée ainsi pendant quatre ans. Le Conseil général procéda ensuite à la nomination des Supérieurs provinciaux et vice-provinciaux, et à l’approbation de leurs administrations respectives.
Au cours de ces années, chacune de ces réalités vit la création de nouvelles communautés, surtout en Europe. C’est ainsi que les maisons de formation virent le jour à Albiate (Italie), Floirac (France), Caerdeon (Angleterre)?; et que de nouveaux collèges furent fondés à Limoges et à Saint-Affrique (France), à Sidi-bel-Abbès (Algérie), à Zamora (Espagne) et à Sambourne (Angleterre).
Au terme de cette période d’essai, une nouvelle organisation fut présentée au Saint-Siège pour l’approbation définitive (en 1951). En gros identique à celle de 1947, elle prévoyait cependant la disparition de la vice-province d’Uruguay-Paraguay-Brésil : les deux communautés d’Uruguay et Paraguay furent unies à celles d’Argentine, donnant naissance à la nouvelle province du Rio de La Plata, tandis que le Brésil fut érigé en vice-province autonome.
Telle fut l’organisation de la Congrégation que beaucoup de Bétharramites ont connu jusqu’à ces dernières années.

Roberto Cornara

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