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14/10/2012

Nouvelles en Famille - 14 octobre 2012

Sommaire

 

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Le mot du Supérieur général

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LA VIE FRATERNELLE

L’objectif de la vie fraternelle en communauté est de permettre l’unité des cœurs entre des personnes très différentes dans tous les aspects de leur vie. Cette unité n’est possible qu’autour de la foi en Jésus Christ, de la consécration, de la spiritualité et de la mission. Il s’agit ainsi de cultiver ce qui nous fait être un : un seul Père, un seul Seigneur, une seule foi, un seul Baptême (Eph 4, 1-7), une seule Parole, une seule eucharistie, un même charisme, notre fondateur saint Michel Garicoïts, un même patrimoine, une histoire glorieuse et, encore plus, un futur qu’il nous faut bâtir.

En ce sens, la différence n’est pas tant un obstacle qu’un défi ; elle nous invite à accepter, avec un esprit de pauvreté, ce que l’autre possède et qui me manque, et à partager généreusement ce que j’ai et qui manque à l’autre. Cela fait de la communauté un milieu de vie idéal pour pratiquer le commandement de l’amour de l’autre que nous essayons de vivre comme frères et enfants du même Père.
Telle est l’expérience de la communion ecclésiale, trésor de l’Eglise qu’elle doit partager avec le monde d’aujourd’hui. L’Eglise, en effet, est un mystère de communion missionnaire. L’Eglise est vraiment maison et école de communion comme le disait Jean Paul II.  Et les communautés religieuses, alors même que le nombre de religieux diminue, peuvent être ces lieux privilégiés où se vit et se manifeste la spiritualité de communion. Voici les caractéristiques de cette spiritualité de communion, dont certaines sont inspirées de Novo milenio ineunte n°43 : la contemplation de la Trinité comme mystère de communion à l’image de laquelle nous sommes créés. C’est pourquoi nous respectons toute personne humaine vivant auprès de nous. En elles nous voyons se refléter ce frère avec lequel nous sommes appelés à construire l’unité, la même communion. C’est pourquoi nos frères dans la foi ne nous sont pas indifférents sinon que nous sommes chargés de chacun d’entre eux en faisant nôtres leurs joies et leurs peines. C’est pourquoi nous regardons chaque frère comme un don de Dieu et tout ce que ce frère a de positif en lui comme un cadeau que le Seigneur nous fait à travers lui. Cela nous pousse à devenir porteurs de notre frère, avec sa pesanteur de vie, à l’accepter comme une valeur positive sans laquelle je ne peux pas être meilleur.
Cela nous pousse à éviter tout ce qui peut contrer le frère et qui sort de notre cœur : la rivalité, l’ambition, la méfiance les jalousies (RdV 96). La spiritualité de communion va jusqu’au pardon, au renoncement à la vengeance qui vient de notre profondeur lorsque quelqu’un nous a fait du mal. Et comme nous ne sommes à l’abri ni de nous juger victimes ni d’être bourreaux, il est nécessaire de nous pardonner mutuellement afin que la vie ne soit pas un enfer (RdV 104). Autrefois nous vivions cela à travers l’observance  des règlements de la communauté. Chose possible dans des communautés plus fournies. Aujourd’hui, vivre de telles valeurs est impossible si nous n’avons pas le respect des personnes et n’instaurons pas facilement le consensus parmi le peu de personnes qui forment la communauté.
Une telle unanimité se vérifie dans le projet communautaire à la rédaction duquel tous les religieux participent ; c’est ainsi que se détermine la manière concrète de vivre la Règle, les orientations de l’Eglise universelle et locale, etc.  Le projet communautaire devient ainsi un moyen pour dépasser l’individualisme auquel nous sommes tous exposés et à prendre les moyens nécessaires pour pratiquer la fraternité évangélique et accomplir efficacement la mission.
Le projet communautaire doit exprimer les petites comme les grandes choses qui construisent la fraternité.  En premier lieu, le supérieur de la communauté doit rechercher par tous les moyens à sa portée, à faire participer tous les frères, chacun selon ses possibilités et ses talents. En même temps, il est bon de préciser ce que nous voulons vivre et faire : les temps de prière, les espaces de silence, les moments de réflexion pour approfondir un thème, nos rencontres, nos partages d’expérience de foi, de mission et de détente (RdV 103). Tout cela passe par l’adaptation de notre projet de vie au projet communautaire.
Aujourd’hui une communauté sans projet communautaire et apostolique ne peut pas devenir une fraternité; elle vivrait dispersée, sans pouvoir dépasser l’individualisme, le manque de partage de l’essentiel de la vie de foi avec les frères et, finalement, l’incapacité à vivre de la mission en équipe.

Gaspar Fernández Pérez, SCJ

 


 

smichel.jpgSaint Michel Garicoïts écrit... 

Soyons libéraux envers Dieu et Dieu sera libéral envers nous. Donner tout avec joie, de grand cœur, avec le regret de donner si peu, disant : nous sommes des serviteurs inutiles, c’est être libéral envers Dieu. Appliquons-nous à cette générosité dans toutes nos actions, dans toutes nos souffrances et Dieu nous rendra aussi chaque jour et plus propres et plus disposés à recevoir des dons spirituels et des grâces solides, plus abondantes, et sur cela il ne peut y avoir nulle difficulté !... Ainsi ne comptons sur Dieu qu’autant que nous serons libéraux envers lui : mais tant que nous serons libéraux envers lui, ne doutons ni de sa grâce ni de la gloire qui nous est promise.
(M 377)

 



VERS LE 150ème

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ET SI ON Y ALLAIT ?

Même si le mois de juillet 2013 semble encore loin, il est bon de préparer d’ores et déjà la participation des jeunes bétharramites à la rencontre de Passa Quatro et aux JMJ de Rio de Janeiro.

Pour soutenir comme il se doit cette initiative, il faut trouver les modalités qui permettront au plus grand nombre de jeunes de participer ; il faut également réfléchir aux motivations et au contenu de ce rendez-vous, pour que celui-ci soit un véritable itinéraire de foi et qu’à partir de la rencontre avec le Seigneur Jésus, il nous fasse vivre une expérience d’Eglise inoubliable, sur les pas et suivant l’exemple de St Michel...
Quelques indications pratiques sont fournies ci-après pour la participation des jeunes à cette rencontre à l’occasion du 150e anniversaire de la mort de St Michel et aux Journées Mondiales des Jeunes.
Il est demandé à chaque communauté locale (paroisses, collèges, groupes...) de préparer les groupes (les contenus), en s’appuyant sur le matériel qui aura été envoyé au sujet du 150e anniversaire de la mort de St Michel (NEF) et sur les propositions provenant des divers diocèses d’appartenance :
1. Les deux rendez-vous : tout d’abord celui des jeunes bétharramites, qui se rencontreront pour partager ce que la figure de St Michel évoque pour eux (à l’occasion du cent-cinquantenaire de sa mort), se tiendra à Passa Quatro du 19 au 22 juillet 2013. Le deuxième temps, celui des Journées Mondiales des Jeunes, se déroulera à Rio de Janeiro du 23 au 28 juillet 2013.
Tous les jeunes provenant de nos communautés devront arriver à Sao Paolo pour le 18 juillet au plus tard. Ils pourront prévoir leur retour à partir du 29 juillet dans l’après-midi.
Chaque groupe devra désigner un responsable qui se chargera de communiquer au P. Graziano Sala scj (sala.graziano@betharram.it), ou au P. Sebastian García scj (sebastiangarciascj@gmail.com), leurs date et heure d’arrivée, la compagnie aérienne utilisée pour arriver à Sao Paolo du Brésil ; ceci afin d’organiser le transfert de l’aéroport à Passa Quatro.
2. Du 19 au 22 juillet les jeunes seront accueillis par la Région “P. Auguste Etchécopar” et, en particulier, par le Vicariat du Brésil à Passa Quatro. La communauté bétharramite est présente dans cette ville : l’administration d’un collège et la responsabilité de la paroisse. Les jeunes vivront en contact direct avec la réalité culturelle et sociale de la population ; des temps de rencontre et de partage seront organisés autour de la figure de St Michel, dans cette année où nous commémorerons le 150e anniversaire de sa mort. Le Supérieur général, le P. Gaspar Fernandez Perez, et le Supérieur régional, le P. Gustavo Agín, partageront cette expérience avec les jeunes.
Du 23 au 28 juillet, dans la deuxième partie du séjour au Brésil, aura lieu la participation aux JMJ de Rio de Janeiro avec le Saint-Père, et les jeunes venant du monde entier.
3. D’autres informations sur la participation à cet événement de Congrégation et d’Eglise (coûts, inscription) seront fournies aux Supérieurs régionaux et aux Vicaires régionaux par une lettre officielle du Supérieur général, afin qu’ils puissent les transmettre à toutes les communautés.
4. Il est évident que la communauté locale est le premier acteur de la  promotion de cette expérience. Puisse chaque religieux percevoir la responsabilité qui lui échoit de transmettre les informations et de soutenir les jeunes en ne les abandonnant pas à eux-mêmes, mais en les accompagnant et en trouvant avec eux les modalités et les ressources pour rendre possible leur participation.

La voie est ouverte... Au revoir et à bientôt au Brésil !

Graziano Sala, SCJ

 


Avis du Conséil général: prochaines rencontres de Congrégation

Conseil de Congrégation du 21 au 27 janvier 2013 : le Supérieur général, le Conseil général et les Supérieurs régionaux.
Service de formation
du 28 au 31 janvier 2013 : les Pères Laurent Bacho, Sylvain Dansou Hounkpatin, Guido García, Chan Kunu, Gianluca Limonta, Jacky Moura ; les Pères Simone Panzeri et Stervin Selvadass sont également invités à participer à cette réunion.
Equipe de coordination de la session de recyclage
de 2015 du 1er au 6 février 2013 :  les Pères Jacky Moura, Gustavo Agin, Andrew Ferris, Gianluca Limonta et Graziano Sala.


 

VIE DE LA CONGRÉGATION

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FELIX PEREGRINATIO DANS LA THAÏLANDE BÉTHARRAMITE

Lors d’une récente visite en Thaïlande, le P. Dominic Innamorati a été accueilli dans la communauté de formation de Sampran, point de départ pour un Grand Tour de nos missions... L’occasion pour lui de confronter son expérience de foi à celle de ses frères d’Asie et des jeunes générations, prometteuses d’avenir.

Ma visite en Thaïlande m’a permis de voir l’évolution de notre mission depuis mon dernier séjour en 2005.
Au nouveau séminaire Ban Garicoïts de Sampran, j’ai rencontré 17 jeunes, pleins de dévotion et de sérieux, qui étudient sous la houlette du P. Jiraphat. L’ancienne maison de Ban Betharram accueille désormais le petit séminaire, à savoir environ 30 étudiants, placés sous la direction des PP. Subancha et Hiran. Ils ne résident plus au séminaire St-Joseph, et s’y rendent juste en vélo pour assister aux cours.
A Chiang Mai, j’ai pu mesurer l’ampleur de ce que nous vivons et réalisons dans nos paroisses et nos missions. A Payao, près de 20 candidats se préparent à entrer au petit séminaire de Bangkok, accompagnés par le P. Viravit qui en assume seul la charge, mais qui reçoit l’aide des Sœurs missionnaires des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, co-fondées par le P. Paillas, ancien Supérieur général de notre congrégation.
En poursuivant ma route vers le Nord, je me suis arrêté à Ban Pong, au Holy Family Centre, une œuvre impressionnante, lancée et gérée par le P. Pensa, qui fournit à des jeunes filles et des jeunes femmes une éducation et une formation professionnelle en couture, telle que la confection de vêtements et la broderie. Dans un décor magnifique de montagnes, de vergers et de bois de teck, on aperçoit les ateliers, la grande salle, les salles de classe, les dortoirs. La maison des religieux s’élève au centre d’une pelouse parsemée de  fleurs et  entourée d’une végétation luxuriante?; il s’en dégage une impression de travail et de paix. Le climat chaleureux et familial qui y règne est immédiatement perceptible, de même que la fierté qu’éprouvent ces 200 jeunes filles, appartenant à la tribu des Akhas et originaires non seulement de Thaïlande, mais aussi de Birmanie, de faire partie de ce centre d’accueil.
Je suis arrivé le jour de l’Assomption à Maepon, fondé il y a près de 50 ans par le vénéré P. Séguinotte et, à l’époque, premier centre de formation pour les catéchistes en Thaïlande. A l’occasion de cette fête patronale, j’ai vu des centaines de Karens en habit traditionnel se rendre en procession vers l’église à travers les bois et le long de la rivière pour célébrer la messe, avec les prêtres, les sœurs et les étudiants. Le P. Suthon m’a demandé de présenter les certificats de première communion. Beaucoup de nos prêtres et des sœurs de plusieurs congrégations sont venus célébrer cette messe à la fois joyeuse et solennelle, qui s’est conclue par un banquet à la thaïlandaise au milieu du jardin et des arbres.
On m’a ensuite emmené à Huay Tong pour me faire connaître la vie de nos frères dans une mission de montagne. J’ai été accueilli par les Pères Chayiot et Chokdee. Deux choses m’ont frappé?: l’altitude de la paroisse et le dur travail des prêtres et des sœurs qui doivent rendre visite à de nombreux villages perdus au milieu des forêts et des montagnes, auxquels on n’accède que par des sentiers raides et étroits traversant de tumultueux torrents. La mission principale a une école primaire où nous avons bavardé avec les enseignants que le P. Chayiot connaît bien. Nous avons circulé dans le village et le P. Chayiot s’est arrêté devant plusieurs maisons en bois où il m’a présenté à leurs aimables habitants. La nécessité de devoir parcourir des distances considérables n’est pas le fait uniquement de cette paroisse, mais de toutes celles  dont nos Pères ont la charge. On ne peut qu’être en admiration devant l’ardeur des premiers missionnaires qui, il y a plus de 50 ans, parcouraient ainsi des distances immenses à pied ou à cheval.
Avant de monter vers Huay Tong, nous avons fait étape dans la ville de Chomtong où le P. Pornchai et un frère s’occupent de la paroisse, d’une ferme et d’environ 12 adolescents avec les Sœurs de Maepon que j’ai trouvées en train de tisser des vêtements et qui veillent sur le même nombre de jeunes filles.
J’ai remarqué la présence d’un ring de boxe thaïlandaise au milieu des bâtiments. La charmante église abrite une statue en bronze de St Michel Garicoïts, en jeune prêtre ; cette œuvre récente est la plus belle que j’ai vue jusqu’ici. 
J’ai eu de la chance, je crois, de me trouver en Thaïlande lors du jubilé de la Reine Elizabeth, qui correspondait aussi à la fête des mères en Thaïlande. J’ai vu ainsi des mères fêtées dans leurs familles et j’ai prié pour le Séminaire. Vivre au séminaire de Sampran et être le témoin de la dévotion, de la prière et de l’hospitalité de mes frères a été une expérience très forte.
Il m’a été demandé de parler de St Michel à travers sa correspondance, en deux séances, ce que j’ai été ravi de faire. J’ai beaucoup apprécié en cette occcasion l’esprit de partage, la foi et le sérieux des séminaristes. Comme le P. Tidkam le dit si bien, ces jeunes sont notre avenir.
A mon départ, j’ai eu droit aux traditionnels discours d’adieu prononcés par l’un des frères et par le supérieur, couronnés par un splendide bouquet de fleurs. J’ai vu l’amour universel du Sacré-Cœur à l’œuvre dans bien des aspects de la mission des prêtres comme de nos frères étudiants dans leur ardeur à se projeter dans l’avenir qui attend le Vietnam, la Birmanie et la Chine. Ecce Venio!

Dominic Innamorati, SCJ

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5 minutes avec...

... la communauté de Paulinia, Brésil

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Dans notre itinéraire destiné à mieux connaïtre les différentes communautés de la Congrégation, nous présentons ce mois-ci la vie et la mission de la résidence de Paulinia qui, depuis le mois d’avril, forme une seule et unique communauté avec Vila Matilde, située à São Paulo. Les religieux ont accepté de répondre à nos questions “provocantes” en faisant émerger, dans la transparence, une réflexion qui ne rumine par sur le passé, mais qui ose au contraire se prononcer sur l’avenir...

NEF?: Comment est née la présence de Bétharram à Paulinia ?
- « Le vent souffle où il veut : tu entends le bruit qu’il fait, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né du souffle de l’Esprit » (Jn 3,8). C’est dans un de ces mouvements de l’Esprit qu’en 1983, le Conseil général a nommé vice-provincial, pour un second mandat, le P. Joseph Mirande. A la même époque, la communauté du noviciat était érigée à Paulinia.
Le premier bétharramite à arriver là-bas fut le P. Paulo Vital, accompagné des séminaristes Hélio et Paulinho. Ils louèrent une maison en centre-ville, le 22 janvier 1983.
Les premières années ont été difficiles. La population locale, le curé de la paroisse du Sacré-Cœur et les Filles de la Croix ont fait preuve d’une grande générosité et nous ont beaucoup aidés. Peu après, la mairie nous a fait don d’un terrain dans le quartier “Flamboyant” où a été construit le séminaire. Par la suite, c’est la paroisse Nossa Senhora do Belo Ramo qui s’est élevée avec tout d’abord la construction d’une salle paroissiale et, en 1992, avec l’édification de l’église.  Voici en résumé l’histoire de Bétharram à Paulinia.

C’est donc la formation qui est à l’origine de cette ouverture ? 
-Dès le début, l’intention de la vice-province était d’ouvrir le noviciat. Il était clair qu’étant située près d’une ville aussi importante que Campinas, Paulinia était un endroit privilégié pour la formation et elle l’est encore. Plus tard, avec l’ouverture de la paroisse Nossa Senhora do Belo Ramo, notre champ d’action s’est élargi.

Paulinia n’est-elle pas une ville moderne avec ses qualités et ses défauts ?
- Une ville moderne, oui, car elle a à peine plus de 45 ans d’existence. Elle compte 90 000 habitants et ne cesse de croître?: de nouveaux quartiers surgissent ici et là, ainsi que des “ensembles résidentiels” qui sont aujourd’hui une caractéristique de notre ville. C’est une ville où l’on trouve des pauvres, des riches et des très riches. Elle est fortement conditionnée par la présence de Petrobras (la plus grande raffinerie de pétrole du Brésil) et d’autres industries chimiques. Les problèmes de drogue et d’alcoolisme qui détruisent les vies et les familles sont particulièrement visibles dans les quartiers périphériques.

La paroisse dont vous avez la charge est, elle aussi, récente...
-C’est exact ; elle a été créée dans l’archidiocèse de Campinas en 2001. Elle est composée de six communautés, l’église principale étant précisément celle de Nossa Senhora do Belo Ramo. C’est une paroisse principalement urbaine, marquée par le pluralisme religieux et par l’esprit de consommation qui caractérisent les populations vivant dans des villes cosmopolites. Elle est plongée aussi dans la réalité des ouvriers de la Petrobras et des industries chimiques, dans la réalité du trafic de drogue, mais aussi dans celle des familles éclatées et dans celle des jeunes.

Avec ce partage de la paroisse, comment faire prévaloir l’esprit communautaire sur la fragmentation ?
-Nous essayons de faire prendre conscience à nos fidèles que la paroisse est une communauté de communautés, dans l’esprit des documents de l’Eglise, des orientations du plan pastoral de l’Eglise du Brésil et aussi de celui de notre diocèse. Dans ce sens, les fidèles comme les responsables et les agents pastoraux de chaque communauté doivent travailler non seulement pour leur propre communauté, mais aussi pour l’ensemble de la paroisse. Et cette prise de conscience est en train de s’ancrer solidement ici au Brésil, grâce aussi à la contribution et à la réflexion apportées par les documents d’Aparecida.

Votre paroisse recouvre néanmoins une grande superficie. Ne craignez-vous pas de vous disperser ?
-Il est difficile que cela se produise. Nous nous rencontrons toujours aussi bien aux repas, à l’heure du café, dans les moments de pause ou devant la télé, que dans les temps de prière. Nous échangeons beaucoup sur notre vie religieuse,  notre expérience personnelle et nos engagements pastoraux. La dispersion est quelque chose que nous ne connaissons pas. 

Recevez-vous un soutien particulier des laïcs ?
- Grâce au ciel, ici, les laïcs sont bien organisés, très unis et disponibles. Les fonctions religieuses sont très suivies. De par sa nature et sa mentalité, le peuple brésilien est très religieux. Les laïcs nous aident beaucoup dans notre mission et dans notre ministère. Ils forment une présence vivante et constante dans la vie de la paroisse.

A ce propos, vous avez accueilli récemment les laïcs bétharramites de tout le vicariat !
- En effet. Mais ce sont tous les religieux du vicariat qui ont collaboré à ce rendez-vous, certains directement, par des conférences ou en organisant la rencontre ; d’autres indirectement, par leurs prières et en faisant leur possible pour que les laïcs de leur communauté puissent participer. Ce fut un moment de grâce pour le vicariat et nous pensons que tous nos frères l’ont vécu ainsi.

L’année prochaine, le Brésil sera le siège des JMJ. Que peut représenter cette expérience pour les jeunes de ce pays ?
- Toute l’Eglise du Brésil est consciente de l’importance de la Journée mondiale de la jeunesse. Ce sera pour eux l’occasion de prendre conscience que leur présence doit être plus significative, plus chaleureuse et plus engagée dans l’Eglise et dans la société. Chaque diocèse brésilien s’est déjà lancé dans l’aventure en accueillant la Croix des Jeunes avec l’image de Notre Dame, pour se préparer à l’événement.
Pour vivre véritablement cette grâce des JMJ, tous les diocèses proposent une préparation constituée de rencontres et de veillées qui fait appel aux paroisses, notamment aux jeunes. Une semaine missionnaire précédant la rencontre avec le Pape est en cours d’élaboration. Elle accueillera aussi des jeunes de l’étranger et portera sur trois thèmes de réflexion : la prière, la solidarité et la culture. 

En tant que communauté religieuse, prenez-vous part vous aussi à ce projet ?
- Oui, bien entendu ; mais notre engagement est orienté vers les initiatives de l’archidiocèse qui a déjà organisé ce moment. En paroisse nous avons déjà commencé à convoquer les jeunes et l’on en parle beaucoup dans les rencontres entre religieux, en conseil paroissial, dans les groupes, etc.

La communauté accompagne actuellement un aspirant. Cette responsabilité comporte-t-elle un plus gros effort en direction de la Pastorale des vocations ?
- Le Vicariat du Brésil a engagé une réforme importante. Jusqu’à l’année dernière, Paulinia était le siège de l’Aspiranat dont le P. Paulo Vital était le directeur. Dans le nouveau projet du Vicariat, à partir de l’année prochaine, l’Aspiranat sera à Passa Quatro.
Cette année, il n’y a pas à proprement parler d’Aspiranat, mais nous avons un aspirant : Leonardo Ferreira, qui, pour le moment, vit avec nous. Notre engagement pour les vocations consiste à l’aider dans sa formation.

Paulinia et Vila Matilde forment dorénavant une seule et unique communauté ?
- Actuellement, à Paulinia, nous sommes trois : le P. Aurelio Riva, le P. Gilberto Ortellado et Leonardo. Cette année, nous avons décidé de vivre ensemble au séminaire (l’an dernier, un père vivait au séminaire avec les aspirants, tandis que ceux qui travaillaient en paroisse résidaient dans la maison paroissiale). Nos moments communautaires, pour nous ici à Paulinia, sont?: la prière des laudes, les repas, les moments de rencontre pour partager la Parole de Dieu et notre vécu. Une fois par mois nous nous retrouvons par contre tous, ou à Vila Matilde ou ici.

Avez-vous un projet pour le futur ?
- Notre projet est précisément de créer les conditions pour former une communauté religieuse avec Vila Matilde. C’est le début d’une nouvelle expérience : une communauté formée des pères qui servent ici, à Paulinia, et de ceux qui sont à Vila Matilde (le P. Wagner, le P. Luiz Henrique, le F. Pedro et le F. Victor Torales). Nous nous sommes engagés à nous rencontrer au moins une fois par mois. Petit à petit nous construirons notre projet de vie qui devra tenir compte, par exemple, de la formation permanente et de la présentation des comptes au Vicariat. Sur ce point, nous nourrissons beaucoup d’espoir. Nous demandons au Seigneur qu’il nous aide à construire une communauté qui prie, qui soit unie, qui se renouvelle et soit missionnaire, qui soit enfin signe du Royaume de Dieu dans les paroisses où nous sommes insérés.

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In Memoriam...

 Père José Maria Ruiz

Rivera, 7 juillet 1930 - Montevideo, 11 septembre 2012
 

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Notre confrère, le P. José Maria Ruiz, est retourné à la maison du Père le 11 septembre 2012.
Il était né le 7 juillet 1930 à Rivera, ville du nord de l’Uruguay. Dès l’âge de 9 ans, à Montevideo, il accepte l’invitation de devenir religieux et prêtre de Bétharram.Sa vocation mûrit à l’apostolicat de Barracas, au noviciat et au scolasticat d’Adrogué.
Il est ordonné prêtre en 1954. Pour pouvoir célébrer sa première messe à Montevideo, il lui faut passer par Asuncion car la frontière entre l’Argentine et l’Uruguay est fermée. Les premières années de son ministère se déroulent au collège San José de Buenos Aires où, après s’être diplômé, il enseigne la littérature. Peu après, on lui confie le mandat de directeur du collège de l’Immaculée Conception à Montevideo pendant cinq ans, pour ensuite prendre en charge la paroisse des “Basques”. Il poursuit à Atlantida cette même tâche, qui prendra fin à Montevideo en 2008, année où la maladie l’empêchera d’assumer toute activité.

Enrique Gavel, scj
 
PORTRAiT AMICAL DE "EL GORDO"  (le rondouillard)
 
Le P. José Maria Ruiz avait la passion des livres. Il se rendait chaque jour, comme pour une promenade magique, à la librairie des Filles de St Paul, ses sœurs tant aimées, où il allait admirer les nouveautés. Il passait là des heures, à la recherche d’un trésor caché, et rentrait à la maison laissant derrière lui quelques pesos, quand ce n’était pas une ardoise. Grâce à sa “felix culpa”, la bibliothèque de la communauté s’est enrichie de livres de théologie, d’essais, de matériel pour la catéchèse et l’animation des groupes de jeunes. Il ne se contentait pas d’acheter, il lisait aussi ! On le voyait toujours un livre entre les mains. Assis dans un coin, il passait des heures en compagnie de Leonardo Boff, Juan Luis Segundo, Etty Hillesum et Edith Stein, Casaldáliga, St Jean de la Croix et Cafrune (chanteur-compositeur de musique folklorique argentin) et bien d’autres... Ses abondantes lectures n’altéraient pas la simplicité de sa prédication. Il répétait souvent : « L’homélie, c’est deux petits récits et une conjonction. » C’est pourquoi il aimait tant Mamerto Menapace (abbé du monastère Los Toldos, écrivain) et s’en inspirait dans toutes ses activités : catéchèses, rencontres avec les jeunes, échanges en communauté. Le P. Ruiz était quelqu’un de joyeux. Il avait pour tous un sourire, un petit mot ou une plaisanterie pour déclencher un autre sourire. Lors des repas communautaires, il racontait ses expériences, quelques épisodes joyeux, ... les personnes et les pères du passé. Il s’amusait à asticoter le P. Talamillo (Bétharramite espagnol au tempérament impulsif) pour qu’il nous raconte ses dernières aventures. Il n’avait qu’une voix ténue, mais quand la maladie d’Alzheimer l’a privé de sa mémoire, il s’est mis à chanter en entier ces tangos qu’il avait appris tout jeune. Il aimait la communauté et savait nous transmettre son enthousiasme. Il fut appelé à la charge de supérieur dans ces années où l’Esprit diffusait un air nouveau dans la vie consacrée. Il ouvrit les portes de la paroisse (de l’Immaculée) au diocèse, relevant avec enthousiasme la mission du projet pastoral. Avec lui, la maison s’est remplie de jeunes : quelle belle époque?! C’était le temps où il fallait supplier les jeunes de rentrer chez eux parce qu’il se faisait tard ! Ceux-ci trouvaient dans la paroisse un climat familial et dans le “Gordo” ce père qui manquait parfois dans leurs propres familles. Il lui arrivait d’être un tantinet distrait, comme cette fameuse fois où, accompagnant solennellement des obsèques et croisant un autre cortège, il se retrouva au cimetière hébraïque au lieu du cimetière catholique (sic!). A la fois timide et humble, il avait coutume de dire que, comme curé, il ne valait ni plus ni moins que les autres. Ami de tout le monde, ils sont venus nombreux le saluer et lui rendre hommage le jour de son enterrement.
Cher frère, je n’ai pas le cœur aujourd’hui à faire un bon mot, mais j’ai beaucoup de joie et de bonté à donner, comme tu m’as enseigné à le faire. Toi qui vis maintenant avec le Dieu Père, envoie-moi ta bénédiction. Merci, Gordo, et adieu.

Giancarlo Monzani, scj
 

 

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9. LE CHAPITRE GÉNÉRAL DE 1969 

 

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- Côte d'Ivoire -

La mise en place des Provinces au sein de l’œuvre bétharramite est un fait important aux conséquences décisives pour le développement de l’Institut lui-même. En effet, cet événement met fin à l’unité monolithique de la Congrégation après 100 ans d’histoire et lance une décentralisation de la Congrégation devenue nécessaire pour mieux la gouverner. Il entraîne aussi l’essor rapide d’une politique ciblée pour la promotion des vocations, qui, en l’espace de quelques années, voit augmenter considérablement le nombre des religieux ; l’esprit de saint Michel s’incarne ainsi plus efficacement dans chacune des réalités culturelles.
On assiste dans le même temps au renouveau de l’élan missionnaire, dans lequel sont engagées à la fois la Congrégation dans son ensemble et les diverses réalités “provinciales”. Après l’abandon de la mission en Chine avec l’expulsion des missionnaires en 1951, est fondée la nouvelle mission de Chiang Mai au nord de la Thaïlande. En 1959, la Province de France lance la mission bétharramite en Côte d’Ivoire, en réponse à l’invitation pressante du pape Pie XII dans Fidei donum.
Plus tard, en 1986, c’est au tour de la Province d’Italie d’inaugurer une mission : celle de Niem en République Centrafricaine. En Argentine, il s’agit de missions dans les zones rurales pauvres de l’arrière-pays argentin ou en Bolivie, notamment à partir des années quatre-vingts. On remarque que, si, par le passé, la mission ad gentes était assumée par la Congrégation, ce sont par la suite les réalités provinciales qui s’ouvrent à elle.
Dans la période qui suit la naissance des Provinces, tout est indubitablement centré sur le concile Vatican II qui a imposé à l’Église et à chacune de ses institutions une révision générale de leur identité et de leur action. Dans le cadre de ce renouveau opéré à la lumière du Concile, il est demandé à chaque institut religieux de renouveler ses institutions et ses constitutions. Le Motu proprio “Ecclesiae sanctae” du 6 août 1966 établit le parcours auquel les congrégations religieuses étaient soumises : pour promouvoir le renouveau propre à chaque Institut, un Chapitre général spécial sera réuni dans les deux, au plus trois ans à venir (art. 3) ; en vue de préparer ce Chapitre, le Conseil général organisera avec soin une consultation vaste et libre des membres et classifiera judicieusement les résultats de cette consultation afin d’aider et de diriger le travail du Chapitre (art. 4). En annonçant l’ouverture du Chapitre, le Supérieur général, le P. Mirande, écrivait dans la NEF : « Son objet est de prendre les mesures nécessaires pour la mise à jour de notre Congrégation, suivant les directives du Concile Vatican II… Une mise à jour qui aille dans le sens non de la facilité, mais de la vérité, d’une vérité nécessairement exigeante. Il s’agit de rendre à notre vie religieuse son authenticité, qui seule peut en faire le signe souhaité. »
Suivant les directives d’ “Ecclesiae sanctae”, le Conseil général établit un parcours de travail long et laborieux :
A l’automne 1966, un questionnaire portant sur les chapitres et le contenu des Constitutions en usage à l’époque fut envoyé à tous les religieux de l’Institut ;
A partir des 250 réponses (dont beaucoup étaient collectives) et des 1 100 pages recueillies fut rédigé un résumé de 44 pages, publié dans la NEF de septembre 1967 ;
Partant des indications parvenues de la base, une commission inter-provinciale constituée “ad hoc” se réunit en juillet 1968 pour préparer une ébauche de   Constitutions, destinée à servir de grille de travail aux Chapitres provinciaux et aux Assemblées convoquées pour préparer le Chapitre général ; cette ébauche fut publiée par la NEF pour un total de 94 pages !
Enfin, dans les mois qui précédèrent immédiatement le Chapitre général, les conclusions des Chapitres provinciaux et des Assemblées furent rassemblées pour former un texte unique remis à chaque père capitulaire.
Le Chapitre général de 1969 est le plus long de l’histoire bétharramite. Il commença le 7 juillet pour terminer ses sessions de travail le 11 août suivant. Il procéda à l’élection du nouveau Supérieur général, le P. Giovanni Trameri, et surtout à la rédaction définitive des nouvelles Constitutions bétharramites, promulguées ad experimentum pour douze ans, jusqu’à leur approbation définitive par le Saint-Siège, le 25 mars 1983. A cette occasion, le P. Grech, Supérieur général, écrivait : «?La nouvelle Règle de Vie exprime fidèlement ce que nous sommes, ce que nous devons être dans l’Eglise et à son service… Ce texte demande à être prié et il nous faut le faire passer dans le concret de notre vie afin que nous puissions témoigner de ce qui nous fait vivre à cause de l’amour du Christ. »

Roberto Cornara

 

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