Nouvelles en Famille - 14 octobre 2012
Sommaire
- Le mot du Supérieur général
- Saint Michel Garicoïts écrit...
- Et si on y allait !
- Felix peregrinatio dans la Thaïlande bétharramite
- 5 minutes avec la communauté de Paulinia - Brésil
- In memoriam: Père José Maria Ruiz
- Histoire des chapitres généraux de la Congrégation du Sacré Cur de Jésus de Bétharram (9)
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Le mot du Supérieur général
LA VIE FRATERNELLE
Lobjectif de la vie fraternelle en communauté est de permettre lunité des curs entre des personnes très différentes dans tous les aspects de leur vie. Cette unité nest possible quautour de la foi en Jésus Christ, de la consécration, de la spiritualité et de la mission. Il sagit ainsi de cultiver ce qui nous fait être un : un seul Père, un seul Seigneur, une seule foi, un seul Baptême (Eph 4, 1-7), une seule Parole, une seule eucharistie, un même charisme, notre fondateur saint Michel Garicoïts, un même patrimoine, une histoire glorieuse et, encore plus, un futur quil nous faut bâtir.En ce sens, la différence nest pas tant un obstacle quun défi ; elle nous invite à accepter, avec un esprit de pauvreté, ce que lautre possède et qui me manque, et à partager généreusement ce que jai et qui manque à lautre. Cela fait de la communauté un milieu de vie idéal pour pratiquer le commandement de lamour de lautre que nous essayons de vivre comme frères et enfants du même Père.
Telle est lexpérience de la communion ecclésiale, trésor de lEglise quelle doit partager avec le monde daujourdhui. LEglise, en effet, est un mystère de communion missionnaire. LEglise est vraiment maison et école de communion comme le disait Jean Paul II. Et les communautés religieuses, alors même que le nombre de religieux diminue, peuvent être ces lieux privilégiés où se vit et se manifeste la spiritualité de communion. Voici les caractéristiques de cette spiritualité de communion, dont certaines sont inspirées de Novo milenio ineunte n°43 : la contemplation de la Trinité comme mystère de communion à limage de laquelle nous sommes créés. Cest pourquoi nous respectons toute personne humaine vivant auprès de nous. En elles nous voyons se refléter ce frère avec lequel nous sommes appelés à construire lunité, la même communion. Cest pourquoi nos frères dans la foi ne nous sont pas indifférents sinon que nous sommes chargés de chacun dentre eux en faisant nôtres leurs joies et leurs peines. Cest pourquoi nous regardons chaque frère comme un don de Dieu et tout ce que ce frère a de positif en lui comme un cadeau que le Seigneur nous fait à travers lui. Cela nous pousse à devenir porteurs de notre frère, avec sa pesanteur de vie, à laccepter comme une valeur positive sans laquelle je ne peux pas être meilleur.
Cela nous pousse à éviter tout ce qui peut contrer le frère et qui sort de notre cur : la rivalité, lambition, la méfiance les jalousies (RdV 96). La spiritualité de communion va jusquau pardon, au renoncement à la vengeance qui vient de notre profondeur lorsque quelquun nous a fait du mal. Et comme nous ne sommes à labri ni de nous juger victimes ni dêtre bourreaux, il est nécessaire de nous pardonner mutuellement afin que la vie ne soit pas un enfer (RdV 104). Autrefois nous vivions cela à travers lobservance des règlements de la communauté. Chose possible dans des communautés plus fournies. Aujourdhui, vivre de telles valeurs est impossible si nous navons pas le respect des personnes et ninstaurons pas facilement le consensus parmi le peu de personnes qui forment la communauté.
Une telle unanimité se vérifie dans le projet communautaire à la rédaction duquel tous les religieux participent ; cest ainsi que se détermine la manière concrète de vivre la Règle, les orientations de lEglise universelle et locale, etc. Le projet communautaire devient ainsi un moyen pour dépasser lindividualisme auquel nous sommes tous exposés et à prendre les moyens nécessaires pour pratiquer la fraternité évangélique et accomplir efficacement la mission.
Le projet communautaire doit exprimer les petites comme les grandes choses qui construisent la fraternité. En premier lieu, le supérieur de la communauté doit rechercher par tous les moyens à sa portée, à faire participer tous les frères, chacun selon ses possibilités et ses talents. En même temps, il est bon de préciser ce que nous voulons vivre et faire : les temps de prière, les espaces de silence, les moments de réflexion pour approfondir un thème, nos rencontres, nos partages dexpérience de foi, de mission et de détente (RdV 103). Tout cela passe par ladaptation de notre projet de vie au projet communautaire.
Aujourdhui une communauté sans projet communautaire et apostolique ne peut pas devenir une fraternité; elle vivrait dispersée, sans pouvoir dépasser lindividualisme, le manque de partage de lessentiel de la vie de foi avec les frères et, finalement, lincapacité à vivre de la mission en équipe.
Gaspar Fernández Pérez, SCJ
Saint Michel Garicoïts écrit...
Soyons libéraux envers Dieu et Dieu sera libéral envers nous. Donner tout avec joie, de grand cur, avec le regret de donner si peu, disant : nous sommes des serviteurs inutiles, cest être libéral envers Dieu. Appliquons-nous à cette générosité dans toutes nos actions, dans toutes nos souffrances et Dieu nous rendra aussi chaque jour et plus propres et plus disposés à recevoir des dons spirituels et des grâces solides, plus abondantes, et sur cela il ne peut y avoir nulle difficulté !... Ainsi ne comptons sur Dieu quautant que nous serons libéraux envers lui : mais tant que nous serons libéraux envers lui, ne doutons ni de sa grâce ni de la gloire qui nous est promise.
(M 377)
VERS LE 150ème

ET SI ON Y ALLAIT ?
Même si le mois de juillet 2013 semble encore loin, il est bon de préparer dores et déjà la participation des jeunes bétharramites à la rencontre de Passa Quatro et aux JMJ de Rio de Janeiro.
Pour soutenir comme il se doit cette initiative, il faut trouver les modalités qui permettront au plus grand nombre de jeunes de participer ; il faut également réfléchir aux motivations et au contenu de ce rendez-vous, pour que celui-ci soit un véritable itinéraire de foi et quà partir de la rencontre avec le Seigneur Jésus, il nous fasse vivre une expérience dEglise inoubliable, sur les pas et suivant lexemple de St Michel...
Quelques indications pratiques sont fournies ci-après pour la participation des jeunes à cette rencontre à loccasion du 150e anniversaire de la mort de St Michel et aux Journées Mondiales des Jeunes.
Il est demandé à chaque communauté locale (paroisses, collèges, groupes...) de préparer les groupes (les contenus), en sappuyant sur le matériel qui aura été envoyé au sujet du 150e anniversaire de la mort de St Michel (NEF) et sur les propositions provenant des divers diocèses dappartenance :
1. Les deux rendez-vous : tout dabord celui des jeunes bétharramites, qui se rencontreront pour partager ce que la figure de St Michel évoque pour eux (à loccasion du cent-cinquantenaire de sa mort), se tiendra à Passa Quatro du 19 au 22 juillet 2013. Le deuxième temps, celui des Journées Mondiales des Jeunes, se déroulera à Rio de Janeiro du 23 au 28 juillet 2013.
Tous les jeunes provenant de nos communautés devront arriver à Sao Paolo pour le 18 juillet au plus tard. Ils pourront prévoir leur retour à partir du 29 juillet dans laprès-midi.
Chaque groupe devra désigner un responsable qui se chargera de communiquer au P. Graziano Sala scj (sala.graziano@betharram.it), ou au P. Sebastian García scj (sebastiangarciascj@gmail.com), leurs date et heure darrivée, la compagnie aérienne utilisée pour arriver à Sao Paolo du Brésil ; ceci afin dorganiser le transfert de laéroport à Passa Quatro.
2. Du 19 au 22 juillet les jeunes seront accueillis par la Région P. Auguste Etchécopar et, en particulier, par le Vicariat du Brésil à Passa Quatro. La communauté bétharramite est présente dans cette ville : ladministration dun collège et la responsabilité de la paroisse. Les jeunes vivront en contact direct avec la réalité culturelle et sociale de la population ; des temps de rencontre et de partage seront organisés autour de la figure de St Michel, dans cette année où nous commémorerons le 150e anniversaire de sa mort. Le Supérieur général, le P. Gaspar Fernandez Perez, et le Supérieur régional, le P. Gustavo Agín, partageront cette expérience avec les jeunes.
Du 23 au 28 juillet, dans la deuxième partie du séjour au Brésil, aura lieu la participation aux JMJ de Rio de Janeiro avec le Saint-Père, et les jeunes venant du monde entier.
3. Dautres informations sur la participation à cet événement de Congrégation et dEglise (coûts, inscription) seront fournies aux Supérieurs régionaux et aux Vicaires régionaux par une lettre officielle du Supérieur général, afin quils puissent les transmettre à toutes les communautés.
4. Il est évident que la communauté locale est le premier acteur de la promotion de cette expérience. Puisse chaque religieux percevoir la responsabilité qui lui échoit de transmettre les informations et de soutenir les jeunes en ne les abandonnant pas à eux-mêmes, mais en les accompagnant et en trouvant avec eux les modalités et les ressources pour rendre possible leur participation.
La voie est ouverte... Au revoir et à bientôt au Brésil !
Graziano Sala, SCJ
Avis du Conséil général: prochaines rencontres de Congrégation
Conseil de Congrégation du 21 au 27 janvier 2013 : le Supérieur général, le Conseil général et les Supérieurs régionaux.
Service de formation du 28 au 31 janvier 2013 : les Pères Laurent Bacho, Sylvain Dansou Hounkpatin, Guido García, Chan Kunu, Gianluca Limonta, Jacky Moura ; les Pères Simone Panzeri et Stervin Selvadass sont également invités à participer à cette réunion.
Equipe de coordination de la session de recyclage de 2015 du 1er au 6 février 2013 : les Pères Jacky Moura, Gustavo Agin, Andrew Ferris, Gianluca Limonta et Graziano Sala.
VIE DE LA CONGRÉGATION

FELIX PEREGRINATIO DANS LA THAÏLANDE BÉTHARRAMITE
Lors dune récente visite en Thaïlande, le P. Dominic Innamorati a été accueilli dans la communauté de formation de Sampran, point de départ pour un Grand Tour de nos missions... Loccasion pour lui de confronter son expérience de foi à celle de ses frères dAsie et des jeunes générations, prometteuses davenir.
Au nouveau séminaire Ban Garicoïts de Sampran, jai rencontré 17 jeunes, pleins de dévotion et de sérieux, qui étudient sous la houlette du P. Jiraphat. Lancienne maison de Ban Betharram accueille désormais le petit séminaire, à savoir environ 30 étudiants, placés sous la direction des PP. Subancha et Hiran. Ils ne résident plus au séminaire St-Joseph, et sy rendent juste en vélo pour assister aux cours.
A Chiang Mai, jai pu mesurer lampleur de ce que nous vivons et réalisons dans nos paroisses et nos missions. A Payao, près de 20 candidats se préparent à entrer au petit séminaire de Bangkok, accompagnés par le P. Viravit qui en assume seul la charge, mais qui reçoit laide des Surs missionnaires des Sacrés Curs de Jésus et de Marie, co-fondées par le P. Paillas, ancien Supérieur général de notre congrégation.
En poursuivant ma route vers le Nord, je me suis arrêté à Ban Pong, au Holy Family Centre, une uvre impressionnante, lancée et gérée par le P. Pensa, qui fournit à des jeunes filles et des jeunes femmes une éducation et une formation professionnelle en couture, telle que la confection de vêtements et la broderie. Dans un décor magnifique de montagnes, de vergers et de bois de teck, on aperçoit les ateliers, la grande salle, les salles de classe, les dortoirs. La maison des religieux sélève au centre dune pelouse parsemée de fleurs et entourée dune végétation luxuriante?; il sen dégage une impression de travail et de paix. Le climat chaleureux et familial qui y règne est immédiatement perceptible, de même que la fierté quéprouvent ces 200 jeunes filles, appartenant à la tribu des Akhas et originaires non seulement de Thaïlande, mais aussi de Birmanie, de faire partie de ce centre daccueil.
Je suis arrivé le jour de lAssomption à Maepon, fondé il y a près de 50 ans par le vénéré P. Séguinotte et, à lépoque, premier centre de formation pour les catéchistes en Thaïlande. A loccasion de cette fête patronale, jai vu des centaines de Karens en habit traditionnel se rendre en procession vers léglise à travers les bois et le long de la rivière pour célébrer la messe, avec les prêtres, les surs et les étudiants. Le P. Suthon ma demandé de présenter les certificats de première communion. Beaucoup de nos prêtres et des surs de plusieurs congrégations sont venus célébrer cette messe à la fois joyeuse et solennelle, qui sest conclue par un banquet à la thaïlandaise au milieu du jardin et des arbres.
On ma ensuite emmené à Huay Tong pour me faire connaître la vie de nos frères dans une mission de montagne. Jai été accueilli par les Pères Chayiot et Chokdee. Deux choses mont frappé?: laltitude de la paroisse et le dur travail des prêtres et des surs qui doivent rendre visite à de nombreux villages perdus au milieu des forêts et des montagnes, auxquels on naccède que par des sentiers raides et étroits traversant de tumultueux torrents. La mission principale a une école primaire où nous avons bavardé avec les enseignants que le P. Chayiot connaît bien. Nous avons circulé dans le village et le P. Chayiot sest arrêté devant plusieurs maisons en bois où il ma présenté à leurs aimables habitants. La nécessité de devoir parcourir des distances considérables nest pas le fait uniquement de cette paroisse, mais de toutes celles dont nos Pères ont la charge. On ne peut quêtre en admiration devant lardeur des premiers missionnaires qui, il y a plus de 50 ans, parcouraient ainsi des distances immenses à pied ou à cheval.
Avant de monter vers Huay Tong, nous avons fait étape dans la ville de Chomtong où le P. Pornchai et un frère soccupent de la paroisse, dune ferme et denviron 12 adolescents avec les Surs de Maepon que jai trouvées en train de tisser des vêtements et qui veillent sur le même nombre de jeunes filles.
Jai remarqué la présence dun ring de boxe thaïlandaise au milieu des bâtiments. La charmante église abrite une statue en bronze de St Michel Garicoïts, en jeune prêtre ; cette uvre récente est la plus belle que jai vue jusquici.
Jai eu de la chance, je crois, de me trouver en Thaïlande lors du jubilé de la Reine Elizabeth, qui correspondait aussi à la fête des mères en Thaïlande. Jai vu ainsi des mères fêtées dans leurs familles et jai prié pour le Séminaire. Vivre au séminaire de Sampran et être le témoin de la dévotion, de la prière et de lhospitalité de mes frères a été une expérience très forte.
Il ma été demandé de parler de St Michel à travers sa correspondance, en deux séances, ce que jai été ravi de faire. Jai beaucoup apprécié en cette occcasion lesprit de partage, la foi et le sérieux des séminaristes. Comme le P. Tidkam le dit si bien, ces jeunes sont notre avenir.
A mon départ, jai eu droit aux traditionnels discours dadieu prononcés par lun des frères et par le supérieur, couronnés par un splendide bouquet de fleurs. Jai vu lamour universel du Sacré-Cur à luvre dans bien des aspects de la mission des prêtres comme de nos frères étudiants dans leur ardeur à se projeter dans lavenir qui attend le Vietnam, la Birmanie et la Chine. Ecce Venio!
Dominic Innamorati, SCJ

5 minutes avec...
... la communauté de Paulinia, Brésil

Dans notre itinéraire destiné à mieux connaïtre les différentes communautés de la Congrégation, nous présentons ce mois-ci la vie et la mission de la résidence de Paulinia qui, depuis le mois davril, forme une seule et unique communauté avec Vila Matilde, située à São Paulo. Les religieux ont accepté de répondre à nos questions provocantes en faisant émerger, dans la transparence, une réflexion qui ne rumine par sur le passé, mais qui ose au contraire se prononcer sur lavenir...
NEF?: Comment est née la présence de Bétharram à Paulinia ?
- « Le vent souffle où il veut : tu entends le bruit quil fait, mais tu ne sais pas doù il vient ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né du souffle de lEsprit » (Jn 3,8). Cest dans un de ces mouvements de lEsprit quen 1983, le Conseil général a nommé vice-provincial, pour un second mandat, le P. Joseph Mirande. A la même époque, la communauté du noviciat était érigée à Paulinia.
Le premier bétharramite à arriver là-bas fut le P. Paulo Vital, accompagné des séminaristes Hélio et Paulinho. Ils louèrent une maison en centre-ville, le 22 janvier 1983.
Les premières années ont été difficiles. La population locale, le curé de la paroisse du Sacré-Cur et les Filles de la Croix ont fait preuve dune grande générosité et nous ont beaucoup aidés. Peu après, la mairie nous a fait don dun terrain dans le quartier Flamboyant où a été construit le séminaire. Par la suite, cest la paroisse Nossa Senhora do Belo Ramo qui sest élevée avec tout dabord la construction dune salle paroissiale et, en 1992, avec lédification de léglise. Voici en résumé lhistoire de Bétharram à Paulinia.
Cest donc la formation qui est à lorigine de cette ouverture ?
-Dès le début, lintention de la vice-province était douvrir le noviciat. Il était clair quétant située près dune ville aussi importante que Campinas, Paulinia était un endroit privilégié pour la formation et elle lest encore. Plus tard, avec louverture de la paroisse Nossa Senhora do Belo Ramo, notre champ daction sest élargi.
Paulinia nest-elle pas une ville moderne avec ses qualités et ses défauts ?
- Une ville moderne, oui, car elle a à peine plus de 45 ans dexistence. Elle compte 90 000 habitants et ne cesse de croître?: de nouveaux quartiers surgissent ici et là, ainsi que des ensembles résidentiels qui sont aujourdhui une caractéristique de notre ville. Cest une ville où lon trouve des pauvres, des riches et des très riches. Elle est fortement conditionnée par la présence de Petrobras (la plus grande raffinerie de pétrole du Brésil) et dautres industries chimiques. Les problèmes de drogue et dalcoolisme qui détruisent les vies et les familles sont particulièrement visibles dans les quartiers périphériques.
La paroisse dont vous avez la charge est, elle aussi, récente...
-Cest exact ; elle a été créée dans larchidiocèse de Campinas en 2001. Elle est composée de six communautés, léglise principale étant précisément celle de Nossa Senhora do Belo Ramo. Cest une paroisse principalement urbaine, marquée par le pluralisme religieux et par lesprit de consommation qui caractérisent les populations vivant dans des villes cosmopolites. Elle est plongée aussi dans la réalité des ouvriers de la Petrobras et des industries chimiques, dans la réalité du trafic de drogue, mais aussi dans celle des familles éclatées et dans celle des jeunes.
Avec ce partage de la paroisse, comment faire prévaloir lesprit communautaire sur la fragmentation ?
-Nous essayons de faire prendre conscience à nos fidèles que la paroisse est une communauté de communautés, dans lesprit des documents de lEglise, des orientations du plan pastoral de lEglise du Brésil et aussi de celui de notre diocèse. Dans ce sens, les fidèles comme les responsables et les agents pastoraux de chaque communauté doivent travailler non seulement pour leur propre communauté, mais aussi pour lensemble de la paroisse. Et cette prise de conscience est en train de sancrer solidement ici au Brésil, grâce aussi à la contribution et à la réflexion apportées par les documents dAparecida.
Votre paroisse recouvre néanmoins une grande superficie. Ne craignez-vous pas de vous disperser ?
-Il est difficile que cela se produise. Nous nous rencontrons toujours aussi bien aux repas, à lheure du café, dans les moments de pause ou devant la télé, que dans les temps de prière. Nous échangeons beaucoup sur notre vie religieuse, notre expérience personnelle et nos engagements pastoraux. La dispersion est quelque chose que nous ne connaissons pas.
Recevez-vous un soutien particulier des laïcs ?
- Grâce au ciel, ici, les laïcs sont bien organisés, très unis et disponibles. Les fonctions religieuses sont très suivies. De par sa nature et sa mentalité, le peuple brésilien est très religieux. Les laïcs nous aident beaucoup dans notre mission et dans notre ministère. Ils forment une présence vivante et constante dans la vie de la paroisse.
A ce propos, vous avez accueilli récemment les laïcs bétharramites de tout le vicariat !
- En effet. Mais ce sont tous les religieux du vicariat qui ont collaboré à ce rendez-vous, certains directement, par des conférences ou en organisant la rencontre ; dautres indirectement, par leurs prières et en faisant leur possible pour que les laïcs de leur communauté puissent participer. Ce fut un moment de grâce pour le vicariat et nous pensons que tous nos frères lont vécu ainsi.
Lannée prochaine, le Brésil sera le siège des JMJ. Que peut représenter cette expérience pour les jeunes de ce pays ?
- Toute lEglise du Brésil est consciente de limportance de la Journée mondiale de la jeunesse. Ce sera pour eux loccasion de prendre conscience que leur présence doit être plus significative, plus chaleureuse et plus engagée dans lEglise et dans la société. Chaque diocèse brésilien sest déjà lancé dans laventure en accueillant la Croix des Jeunes avec limage de Notre Dame, pour se préparer à lévénement.
Pour vivre véritablement cette grâce des JMJ, tous les diocèses proposent une préparation constituée de rencontres et de veillées qui fait appel aux paroisses, notamment aux jeunes. Une semaine missionnaire précédant la rencontre avec le Pape est en cours délaboration. Elle accueillera aussi des jeunes de létranger et portera sur trois thèmes de réflexion : la prière, la solidarité et la culture.
En tant que communauté religieuse, prenez-vous part vous aussi à ce projet ?
- Oui, bien entendu ; mais notre engagement est orienté vers les initiatives de larchidiocèse qui a déjà organisé ce moment. En paroisse nous avons déjà commencé à convoquer les jeunes et lon en parle beaucoup dans les rencontres entre religieux, en conseil paroissial, dans les groupes, etc.
La communauté accompagne actuellement un aspirant. Cette responsabilité comporte-t-elle un plus gros effort en direction de la Pastorale des vocations ?
- Le Vicariat du Brésil a engagé une réforme importante. Jusquà lannée dernière, Paulinia était le siège de lAspiranat dont le P. Paulo Vital était le directeur. Dans le nouveau projet du Vicariat, à partir de lannée prochaine, lAspiranat sera à Passa Quatro.
Cette année, il ny a pas à proprement parler dAspiranat, mais nous avons un aspirant : Leonardo Ferreira, qui, pour le moment, vit avec nous. Notre engagement pour les vocations consiste à laider dans sa formation.
Paulinia et Vila Matilde forment dorénavant une seule et unique communauté ?
- Actuellement, à Paulinia, nous sommes trois : le P. Aurelio Riva, le P. Gilberto Ortellado et Leonardo. Cette année, nous avons décidé de vivre ensemble au séminaire (lan dernier, un père vivait au séminaire avec les aspirants, tandis que ceux qui travaillaient en paroisse résidaient dans la maison paroissiale). Nos moments communautaires, pour nous ici à Paulinia, sont?: la prière des laudes, les repas, les moments de rencontre pour partager la Parole de Dieu et notre vécu. Une fois par mois nous nous retrouvons par contre tous, ou à Vila Matilde ou ici.
Avez-vous un projet pour le futur ?
- Notre projet est précisément de créer les conditions pour former une communauté religieuse avec Vila Matilde. Cest le début dune nouvelle expérience : une communauté formée des pères qui servent ici, à Paulinia, et de ceux qui sont à Vila Matilde (le P. Wagner, le P. Luiz Henrique, le F. Pedro et le F. Victor Torales). Nous nous sommes engagés à nous rencontrer au moins une fois par mois. Petit à petit nous construirons notre projet de vie qui devra tenir compte, par exemple, de la formation permanente et de la présentation des comptes au Vicariat. Sur ce point, nous nourrissons beaucoup despoir. Nous demandons au Seigneur quil nous aide à construire une communauté qui prie, qui soit unie, qui se renouvelle et soit missionnaire, qui soit enfin signe du Royaume de Dieu dans les paroisses où nous sommes insérés.

Père José Maria Ruiz
Rivera, 7 juillet 1930 - Montevideo, 11 septembre 2012Il était né le 7 juillet 1930 à Rivera, ville du nord de lUruguay. Dès lâge de 9 ans, à Montevideo, il accepte linvitation de devenir religieux et prêtre de Bétharram.Sa vocation mûrit à lapostolicat de Barracas, au noviciat et au scolasticat dAdrogué.
Il est ordonné prêtre en 1954. Pour pouvoir célébrer sa première messe à Montevideo, il lui faut passer par Asuncion car la frontière entre lArgentine et lUruguay est fermée. Les premières années de son ministère se déroulent au collège San José de Buenos Aires où, après sêtre diplômé, il enseigne la littérature. Peu après, on lui confie le mandat de directeur du collège de lImmaculée Conception à Montevideo pendant cinq ans, pour ensuite prendre en charge la paroisse des Basques. Il poursuit à Atlantida cette même tâche, qui prendra fin à Montevideo en 2008, année où la maladie lempêchera dassumer toute activité.
Cher frère, je nai pas le cur aujourdhui à faire un bon mot, mais jai beaucoup de joie et de bonté à donner, comme tu mas enseigné à le faire. Toi qui vis maintenant avec le Dieu Père, envoie-moi ta bénédiction. Merci, Gordo, et adieu.
Giancarlo Monzani, scj
9. LE CHAPITRE GÉNÉRAL DE 1969

La mise en place des Provinces au sein de luvre bétharramite est un fait important aux conséquences décisives pour le développement de lInstitut lui-même. En effet, cet événement met fin à lunité monolithique de la Congrégation après 100 ans dhistoire et lance une décentralisation de la Congrégation devenue nécessaire pour mieux la gouverner. Il entraîne aussi lessor rapide dune politique ciblée pour la promotion des vocations, qui, en lespace de quelques années, voit augmenter considérablement le nombre des religieux ; lesprit de saint Michel sincarne ainsi plus efficacement dans chacune des réalités culturelles.
On assiste dans le même temps au renouveau de lélan missionnaire, dans lequel sont engagées à la fois la Congrégation dans son ensemble et les diverses réalités provinciales. Après labandon de la mission en Chine avec lexpulsion des missionnaires en 1951, est fondée la nouvelle mission de Chiang Mai au nord de la Thaïlande. En 1959, la Province de France lance la mission bétharramite en Côte dIvoire, en réponse à linvitation pressante du pape Pie XII dans Fidei donum.
Plus tard, en 1986, cest au tour de la Province dItalie dinaugurer une mission : celle de Niem en République Centrafricaine. En Argentine, il sagit de missions dans les zones rurales pauvres de larrière-pays argentin ou en Bolivie, notamment à partir des années quatre-vingts. On remarque que, si, par le passé, la mission ad gentes était assumée par la Congrégation, ce sont par la suite les réalités provinciales qui souvrent à elle.
Dans la période qui suit la naissance des Provinces, tout est indubitablement centré sur le concile Vatican II qui a imposé à lÉglise et à chacune de ses institutions une révision générale de leur identité et de leur action. Dans le cadre de ce renouveau opéré à la lumière du Concile, il est demandé à chaque institut religieux de renouveler ses institutions et ses constitutions. Le Motu proprio Ecclesiae sanctae du 6 août 1966 établit le parcours auquel les congrégations religieuses étaient soumises : pour promouvoir le renouveau propre à chaque Institut, un Chapitre général spécial sera réuni dans les deux, au plus trois ans à venir (art. 3) ; en vue de préparer ce Chapitre, le Conseil général organisera avec soin une consultation vaste et libre des membres et classifiera judicieusement les résultats de cette consultation afin daider et de diriger le travail du Chapitre (art. 4). En annonçant louverture du Chapitre, le Supérieur général, le P. Mirande, écrivait dans la NEF : « Son objet est de prendre les mesures nécessaires pour la mise à jour de notre Congrégation, suivant les directives du Concile Vatican II
Une mise à jour qui aille dans le sens non de la facilité, mais de la vérité, dune vérité nécessairement exigeante. Il sagit de rendre à notre vie religieuse son authenticité, qui seule peut en faire le signe souhaité. »
Suivant les directives d Ecclesiae sanctae, le Conseil général établit un parcours de travail long et laborieux :
A lautomne 1966, un questionnaire portant sur les chapitres et le contenu des Constitutions en usage à lépoque fut envoyé à tous les religieux de lInstitut ;
A partir des 250 réponses (dont beaucoup étaient collectives) et des 1 100 pages recueillies fut rédigé un résumé de 44 pages, publié dans la NEF de septembre 1967 ;
Partant des indications parvenues de la base, une commission inter-provinciale constituée ad hoc se réunit en juillet 1968 pour préparer une ébauche de Constitutions, destinée à servir de grille de travail aux Chapitres provinciaux et aux Assemblées convoquées pour préparer le Chapitre général ; cette ébauche fut publiée par la NEF pour un total de 94 pages !
Enfin, dans les mois qui précédèrent immédiatement le Chapitre général, les conclusions des Chapitres provinciaux et des Assemblées furent rassemblées pour former un texte unique remis à chaque père capitulaire.
Le Chapitre général de 1969 est le plus long de lhistoire bétharramite. Il commença le 7 juillet pour terminer ses sessions de travail le 11 août suivant. Il procéda à lélection du nouveau Supérieur général, le P. Giovanni Trameri, et surtout à la rédaction définitive des nouvelles Constitutions bétharramites, promulguées ad experimentum pour douze ans, jusquà leur approbation définitive par le Saint-Siège, le 25 mars 1983. A cette occasion, le P. Grech, Supérieur général, écrivait : «?La nouvelle Règle de Vie exprime fidèlement ce que nous sommes, ce que nous devons être dans lEglise et à son service
Ce texte demande à être prié et il nous faut le faire passer dans le concret de notre vie afin que nous puissions témoigner de ce qui nous fait vivre à cause de lamour du Christ. »
Roberto Cornara
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