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24/11/2009

Nouvelles en Famille - 14 février 2010

Sommaire

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Le mot du Père général

Grotte de la Nativité, Bethléem

Un trésor dans des vases d'argile
La grâce du Chapitre général 2011

Rome, 2 février 2010

Chers Pères et Frères,
Avec le Conseil de Congrégation, réuni fin janvier à Rome, nous avons décidé que le XXVIe Chapitre général de notre famille se tiendra dans notre maison de Bethléem, du 14 au 31 mai 2011. Le Chapitre général, signe d’unité et de charité pour tous les religieux de notre institut, est un événement ecclésial, affirme notre Règle de Vie (art. 177).
La période capitulaire s’ouvre par cette lettre ; elle s’adresse à chaque Bétharramite désireux de se conformer en toute chose au Cœur de Jésus. Le rendez-vous de Bethléem sera le point culminant du chemin entrepris par tous les religieux et toutes les communautés de la Congrégation. Sa fécondité sera proportionnelle à l’implication des religieux et des communautés dans la réflexion, la prière et l’effort de conversion, pendant le temps de préparation. Les délégués qui y participeront, en tant que représentants de leurs frères, rempliront leur mission s’ils se sentent portés par un climat spirituel et un désir authentique de vivre l’héritage charismatique légué par saint Michel Garicoïts.
Nous voulons que ce temps de grâce nous centre sur la prise de conscience de nos fragilités, ainsi que des possibilités et des énergies qu’elles peuvent libérer. Et toi, Bethléem Ephrata, le plus petit des clans de Juda,c'est de toi que je ferai sortir celui qui doit gouverner Israël. (Michée 5,1) Nous ne voulons pas considérer nos fragilités comme des échecs mais comme une opportunité qui nous est donnée : celle d’être des outils adaptés à la mission de construire le Corps du Christ qu’est l’Église, et faire avancer le Royaume de Dieu dans la société. C’est ce que suggèrent ces paroles de saint Michel Garicoïts et de saint Paul : Que nos misères mêmes nous rendent plus humbles, plus généreux, plus forts en Jésus-Christ et par Jésus-Christ! « C'est quand je suis faible que je suis fort » (2Cor 12,10). (DS 81) Ce trésor, nous le portons comme dans des vases d’argile… (2 Cor 4,7)
Jésus Christ est notre référence. Jésus Christ dans le cœur, sur les lèvres et dans notre conduite. Jésus Christ, voilà notre miroir, notre exemple, qu'il ne faut jamais perdre de vue; sa vie, ses actions, sa conduite intérieure, extérieure, etc. Se comparer sans cesse à Lui: "Ton cœur est-il comme le sien? A présent comment agirait-il?" Jésus est comme le serpent d'airain; il suffit de le regarder pour être guéri quelquefois des morsures les plus venimeuses des mauvaises inclinations. « Pour moi, vivre c’est le Christ » (Phi 1,21), oui, c'est lui, lui seul qui est ma vie! (DS 341)
Avec cet esprit d’humilité et de confiance en l’amour du Père, avec le même enthousiasme qu’au jour où nous avons décidé d’être ses disciples-missionnaires, avec la même ardeur que nous mettons à la mission, nous devons tous nous mettre à travailler et à prier. Vu que l’approbation de la Règle de Vie révisée sera le gros morceau du chapitre, nous proposons qu’à compter de ce mois de février jusqu’à avril de l’an prochain, on fasse une lecture sainte de la Règle de Vie en communauté. Nous devons le faire dans un climat de prière, de narratio fidei, qui nous aide à partager, en toute simplicité, la joie d’être ce que nous sommes avec nos frères de communauté. Car dans la communauté se trouvent les religieux, la vie et la mission  la Congrégation (dans ce numéro de la Nef, vous trouverez la fiche d’animation élaborée avec les Supérieurs régionaux).
Ce travail en communauté est une préparation à l’Assemblée qui aura lieu en chaque Vicariat, temps fort de communion et de participation, mais aussi d’évaluation de la fidélité à notre charisme, de son incidence sur notre milieu culturel et de la manière dont la culture de chaque Vicariat enrichit ses expressions. Les conclusions des Assemblées remonteront aux Chapitres régionaux, qui s’en saisiront pour analyser l’état de la Région, faire des propositions au Chapitre général et en élire les députés. (art. 225)
Parcourons avec joie et résolution cet itinéraire capitulaire : c’est un moment important pour être encore plus d’authentiques religieux du Sacré Cœur de Jésus, une occasion unique de renouveler vraiment la vie de nos communautés et notre engagement dans la mission. Ne prétextons pas notre faiblesse. L'amour de Dieu ne souffre pas d'excuse. Notre père saint Michel Garicoïts nous encourage, avec les mêmes mots qu’il eut un jour pour Sœur Zéphirin-Saint-Blaise : Vous n'êtes pas juste pour reconnaître le bien que le Seigneur opère en vous et par vous, en même temps que vous reconnaissez le mal que vous faites. Reconnaissez donc le premier et dites: « Seigneur, j'en suis bien indigne, mais je ne vous en remercie que davantage; faites que j'en profite pour vous aimer et vous servir avec plus de zèle. » Reconnaissez aussi le second et dites: « Voilà bien le fruit de mon jardin; de mon fonds, il ne peut en sortir que de semblables; mais dites une parole et tout changera de face. » (Corr. I, lettre 114, p. 243).
Au soir de cette journée de la Vie consacrée, j’ai participé, avec les Pères Bruno, Jean-Luc, Jacky et Beñat, et le Fr. Fiorenzo, aux vêpres et à l’adoration présidées par le Pape Benoît XVI à la basilique Saint-Pierre. J’en ai profité pour présenter à Jésus-Eucharistie toute la Congrégation embarquée dans le projet du XXVIe chapitre général. Je l’ai présentée à la façon dont Marie présentait son Fils Jésus au Temple : Nous purifier et nous présenter. Ces deux choses nous devons les faire marcher ensemble jusqu'à la mort; vivre et mourir en nous purifiant de nos fautes journalières et en nous présentant à Marie, par Marie à Jésus, et par Jésus a Notre Père céleste. Pensons cela souvent, aimons cela, faisons cela. Ainsi soit-il! (Corr. I, lettre 74, p. 190)
Restons unis dans cette entreprise, entre nous, avec le Bétharram du ciel, notre père saint Michel Garicoïts, le Serviteur de Dieu Auguste Etchécopar et la Bienheureuse Mariam. Amen. Fiat. Fiat. Eamus. En avant toujours!

Gaspar Fernandez,SCJ


nef-etchecopar.jpgLe Père Auguste Etchécopar écrit...
au Père Pierre Pagadoy, 22 avril 1877

Nous sommes actuellement occupés [à la rédaction de nos Constitutions] avec toute la sollicitude possible, dans le désir de rapporter avec nous [de Rome] cette forme de vie si impatiemment attendue par la Congrégation tout entière et qui devra être soumise au prochain Chapitre général, et enfin au Saint-Siège.
Priez et faites prier pour que la très sainte Vierge notre Mère soit   glorifiée en l’affermissement et sanctification de ses enfants, de son œuvre de Bétharram. Oh ! mon Dieu, il me semble que nous ne voulons pas autre chose ; mais nous sommes de si indignes, de si mauvais instruments !
Heureusement que nos frères meilleurs que nous, nous aident ici et là-bas ! Heureusement que la grâce qui nous soulève est puissante et semble vouloir, comme seule, enlever tous les obstacles !
À cette grâce, notre reconnaissance sans bornes !


Conseil de Congrégation: des paroles et des Actes

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Le XVIIIe Conseil de Congrégation, composé du P. Gaspar Fernandez, Supérieur général, de son Conseil (PP. Enrico Frigerio, Laurent Bacho, Bruno Ierullo et Jean-Luc Morin), et des trois Supérieurs de Région (PP. Gustavo Agin, Austin Hughes et Graziano Sala), s’est réuni à la Maison générale, à Rome, du 21 au 27 janvier. Voici l'essentiel des Actes publiés à l’issue de la rencontre.

1. LA RÉGIONALISATION

Après les rapports des Supérieurs de Région, le Conseil a fait le point sur la régionalisation, un an après sa mise en place.

En positif

  • La bonne volonté de la plupart des religieux et leur ouverture à la Congrégation au-delà de leur réalité locale;
  • le partage du service de l’autorité entre Supérieurs de région et de vicariat;
  • le climat de confiance et de travail au sein des Conseils:
  • la place de l’accompagnement des religieux dans les attributions du Supérieur régional;
  • la sérénité et la conviction avec laquelle les Supérieurs mènent leur mission, en dépit de l’ampleur de la tâche;
  • l’intérêt manifesté dans les vicariats pour mieux vivre la consécration, un sens accru du bien commun;
  • l’importance accordée à la coopération entre vicariats dans la formation et la valorisation du charisme;
  • le climat positif des assemblées de vicariat ;
  • l’insistance sur la communauté : on cherche des missions pour des communautés, non des activités pour des individus ;
  • la prise en compte des réalités nationales : un pas vers la responsabilisation, même si c’est ardu ;
  • le passage d’une forme de bilatéralisme (et de dépendance) à un partenariat où chacun se sent impliqué et solidaire ; 
  • l’esprit d’internationalité dans l’information (Nef, betharram.net), et l’intérêt que cela suscite;
  • la sensibilité aux efforts d’harmonisation économique.

En négatif

  • la confusion des rôles entre Supérieur régional et de vicariat ;
  • la difficulté à mettre en place les structures, et à tenir les rythmes de réunions prévus par la Règle;
  • la complexité du fonctionnement du Conseil régional, liée aux dépenses de voyages, même si on essaye de s’y conformer ;
  • le manque de pertinence, et les coûts de fonctionnement, du Conseil de Région, au point que deux régions sur trois n’ont pas réussi à le constituer;
  • la lourdeur du Chapitre régional tel que le prévoit la nouvelle Règle, d’où la nécessité de repenser sa composition;
  • la mise en œuvre de la régionalisation comme réforme institutionnelle qui ne s’accompagne pas toujours d’une refondation et conversion, personnelle et communautaire;
  • l’écart entre l’ignorance de la Règle et de la Régionalisation par certains religieux, et les énormes efforts fournis en ce sens depuis des années;
  • des résistances qui proviennent souvent de problèmes personnels quant à la vocation, ou au rapport à l’autorité;
  • la difficulté à comprendre que la régionalisation ne fonctionnera que si fonctionnent les communautés;
  • les interrogations que soulèvent la figure du Supérieur de vicariat, encore floue, et la faiblesse de certains supérieurs locaux dans leur rôle d’animation;
  • les cloisonnements des anciennes Provinces : un passé qu’on a du mal à dépasser;
  • la peur du changement, la contradiction entre la volonté de simplifier et la complication perçue des structures...

Les défis en cours

  • Convaincre ceux qui en doutent encore du bien fondé de la Régionalisation;
  • ne pas laisser retomber l’enthousiasme personnel;
  • continuer à partager et à alimenter le climat de confiance entre Supérieurs régionaux et Conseil général;
  • veiller à l’engagement personnel de chacun par rapport à sa vocation, raviver le sens d’appartenance à Bétharram.

2. LES SUJETS ABORDÉS

Narratio fidei
Le Conseil a entrecoupé ces travaux de deux temps de partage de foi qui ont permis de fonder spirituellement ses réflexions (l’un sur la lettre 69 de saint Michel, l’autre sur une circulaire du P. Etchécopar). Encore une fois la narratio fidei a démontré être plus qu’un moyen ou un exercice : une expérience qui fait grandir.

Questions économiques
Face au peu de rendement des placements financiers, le Conseil discute d’un investissement foncier au service d’un réalité montante de la Congrégation. Le Bureau d’économat général présente les comptes 2003-2008 et les formulaires bientôt en vigueur. L’unification visée devrait permettre une meilleure gestion prévisionnelle, au niveau local et global.

Questions de formation
Le Conseil prend connaissance des orientations définies par le Service de formation, à sa réunion de la mi-janvier à la Maison générale : éléments de la pédagogie bétharramite complétant la Ratio et programmation de la prochaine session en vue des vœux perpétuels à Bétharram.

Projet missionnaire
Après la Thaïlande (2008) et la Côte d’Ivoire (2009), le Conseil a l’intention de mettre en avant un nouveau projet pour favoriser l’animation missionnaire. À cet égard, il distingue l’opération solidaire annuelle, limitée dans le temps et les objectifs, et le travail de fond de l’animation missionnaire. Le premier vise l’information, la sensibilisation et l’image de la Congrégation ; le second un investissement de longue durée.

Les facultés spéciales accordées aux Ordinaires
Exposé et échange avec l’abbé Antonio Neri, sous-secrétaire de la Congrégation du Clergé, à propos de la régularisation canonique de certaines situations.

Horizon Chine
Depuis quelque temps des contacts ont été noués avec le P. Grégoire Taozhibin, tant à Bétharram qu’à Rome : seul prêtre en activité au diocèse de Dali, le P. Grégoire est très attaché au lien, historique et missionnaire, avec la Congrégation. Un voyage en Chine de deux membres du Conseil général est envisagé pour poser les jalons d’une éventuelle collaboration à soumettre au Chapitre 2011.

Le chapitre général 2011
Le Conseil discute du choix du lieu et des contenus du prochain Chapitre général. Parmi eux: un travail de groupe sur les fragilités et les forces de la Congrégation; l’éclairage d’un expert, à partir de la Bible, du charisme, etc.; des temps de partages dans la ligne de narratio fidei.

3. LES DÉCISIONS

  1. Le Conseil de Congrégation décide de verser un loyer au Carmel apostolique pour Maria Kripa (scolasticat de Mangalore), et demande au Conseil régional, avec le Supérieur du Vicariat d’Inde, de chercher un terrain pour bâtir dans les 5 ans ; le Conseil général est prêt à acheter ce terrain dans les limites de ses disponibilités.
  2. Le Conseil de Congrégation a décidé que, cette année, l’animation missionnaire d’ensemble (projet solidaire 2010) portera sur le soutien au Vicariat d’Inde.
  3. Le Conseil de Congrégation a adopté le nouveau plan comptable pour toute la Congrégation.
  4. Il propose de supprimer le Conseil de Région de la Règle de Vie, et de changer les critères d’élection des députés aux chapitres régionaux.
  5. Il s’est exprimé pour que le Supérieur Général, conformément à l’article 195.e de la Règle de Vie, dispense des modalités actuelles de formation des chapitres régionaux et fasse adopter les critères avancés par la Commission de révision de la Règle de vie (ces derniers devant être soumis au Chapitre général de 2011).
  6. Le Conseil approuve le programme de la session en vue des vœux perpétuels du 20 avril au 28 mai 2010 en France, ainsi que les modifications apportées à la Ratio par le Service de formation bétharramite.
  7. Le Chapitre général aura lieu dans notre maison de Bethléem du 14 mai au 31mai 2011.
  8. À la mi-janvier 2011, après la tenue des chapitres régionaux, le Conseil de Congrégation se réunira pour recueillir les apports des Chapitres régionaux et préparer les documents du Chapitre général.

 


 

 Vers le Chapitre général

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La Règle, chemin de Vie avec le Christ

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Saint Michel Garicoïts définissait la Règle comme un "huitième sacrement, une voie droite pour aller à Dieu et nous mettre sous la conduite de l’Esprit-Saint" (DS 221). Pour que ce sacrement "produise du fruit" (DS 225), il est bon que chaque religieux et chaque communauté s’en saisissent, non pas tant comme un objet d’étude que comme un chemin de vie avec le Christ.
Au printemps 2011, le gros dossier du Chapitre général sera l’approbation de la Règle de Vie en cours d’expérimentation. D’ici là, le Conseil de Congrégation invite à une lectio divina, un partage de vie et de foi, sur ce document. Voici la marche à suivre qu’il propose :

Le cadre
un rendez-vous mensuel, d’une durée convenable (1h30 environ), dans un climat propice à la lecture personnelle et à l’écoute mutuelle.

Les objectifs
Partager sur la beauté de notre vie religieuse bétharramite ; l’expérience de saint Michel éclaire la nôtre.
Découvrir nos fragilités pour nous permettre de renouveler notre élan "Que nos misères nous rendent plus humbles, plus forts, plus généreux en Jésus Christ et par Jésus Christ." (DS 81)
Accueillir les autres avec leurs forces et leurs faiblesses pour nous aider et nous encourager à avancer.
Faire des propositions en laissant notre vie se laisser éclairer, interpeller par la Règle de vie, sur le plan personnel et communautaire ; considérer le Christ comme "notre miroir" (DS 341).
Exprimer des réflexions en vue du Chapitre général pour nous impliquer dans la préparation par des engagements concrets.

Propositions de rencontres
(chaque communauté étant libre de regrouper les chapitres)
1. le Charisme (partage de nos récits de vocation là où cela n’a pas encore été fait)
2. la Mission
3-5. la Consécration (une rencontre par vœu?)
6. la Vie fraternelle
7. la Vie de prière
8. la Formation
9. le gouvernement et (ou) l’administration des biens.

La méthode
Prier (5mn)
Reprendre la citation de saint Michel en exergue de chaque chapitre:
Invoquer l’Esprit Saint (Veni Creator, prière de la Bienheureuse Marie de Jésus crucifié...).
Lire (20mn)
Confronter notre vie à la Règle en commençant par lire le chapitre considéré.
Partager (50mn)
Dans cette partie de la Règle,
-Qu’est-ce qui me touche ? Me conforte ?
- Qu’est-ce qui m’interroge ? Fait difficulté ?
- Y a-t-il un écart entre ce que je lis et ce que je vis aujourd’hui ?
- Quels moyens me donner personnellement, et nous donner en  communauté, pour être plus fidèles et plus heureux dans notre vocation ?
Discerner
(10mn)
Sur un point de notre échange, envoyer une proposition au Chapitre régional (il ne s’agit pas ici de modifier le texte de la Règle, mais de nous aider à mieux la vivre).
Chanter (5mn)
Notre Père, hymne à saint Michel ou à Notre Dame…


5 minutes avec... le Père JOSÉ ANTÔNIO DA SILVA

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Le P. José Antônio da Silva vit en communauté au scolasticat regional de Belo Horizonte. Atteint d’un diabète avancé, il a perdu ses deux jambes mais pas sa sérénité, comme en témoigne ce qui suit (et que nous publions trois jours après la Journée mondiale des malades).

Nef : Vous avez été ordonné prêtre à 35 ans, en 1991. Quel a été votre parcours jusque là ?
- Avant d’entrer dans la vie religieuse, j’étais commerçant, patron d’un restaurant à Santa Luzia, non loin de Belo Horizonte. Le restaurant était à côté du presbytère où vivaient les Pères Emmanuel Calvarin et Joaquim Soares Moreira, tous deux Bétharramites, et qui tenaient la paroisse à l’époque. Ma vie était celle de tout commerçant: beaucoup de travail.

Que retenez-vous de ces années ? En quoi ont-elles participé au mûrissement de votre vocation ?
- Ce qui a le plus attiré mon attention, ce qui me fascinait c’était Jésus… le fait de suivre Jésus-Christ. J’avais déjà le sens des responsabilités, une forme de maturité induite par mon style de vie, car le commerce a ses exigences. À l’époque, le plus important pour ma vocation fut peut-être de faire le pas d’entrer au séminaire, prendre la décision d’entreprendre un chemin de formation : tout quitter pour quelque chose dont je ne savais pas encore très bien ce que c’était.

Qu’est-ce qui vous a décidé à devenir Bétharramite ?
- La simplicité de la Congrégation, de ceux qui la composaient, les religieux. Le P. Emmanuel a eu une grande influence sur moi, le P. Joaquim aussi, mais le P. Emmanuel était plus proche, plus intime pour ainsi dire. Le charisme, la devise de la Congrégation,  le FVD (Fiat Voluntas Dei - Que la volonté de Dieu soit faite), m’avaient aussi frappé ; j’y voyais un appel qui exigeait une réponse, une réponse personnelle : être prêt, être disponible sans s’arrêter aux situations ni aux personnes.

Depuis lors, quel a été votre ministère ?
- À peine ordonné, on m’a envoyé à Conceição do Rio Verde, avec le Père Paulo Vital. J’étais vicaire paroissial, je rendais les services qu’on me demandait. En 1994 j’ai été nommé curé de la paroisse de Maria Helena, un petit village de l’intérieur de l’État du Parana. Nous étions trois, le P. Emmanuel, le P. Joaquim et moi – j’habitais à Douradina, mais je travaillais surtout à Maria Helena. Quand la Congrégation a décidé de restituer la mission, on m’a chargé de la paroisse du Sacré Cœur de Jésus à Nova Granada, Belo Horizonte… c’était en 1998. En l’an 2000 et pour deux ans, me voilà de nouveau vicaire à la paroisse Saint-Sébastien de Passa Quatro. J’ai ensuite été envoyé au Collège Saint Michel, à Passa Quatro même, pour aider celui qui était alors le Fr. Mauro. Comme l’aspirantat se trouvait au même endroit, j’y étais aussi pour accompagner les séminaristes. C’est là-bas que ma maladie a empiré ; j’ai dû subir une première amputation en 2003. Je suis revenu à Nova Granada en 2004 comme vicaire du P. Antonio Scarpa, le curé toujours en fonction, et… me voici.

Vous vivez avec la maladie depuis plusieurs années. Quel retentissement a-t-elle sur votre vie ?
- La maladie et les limitations qu’elles m’imposent, m’ont appris peu à peu, et toujours davantage, à faire la volonté de Dieu… J’essaie de vivre chaque jour le « me voici », dans les limites de mes possibilités concrètes.

Saint Michel disait que «  les malades sont une bénédiction pour les communautés ». (D.S. 174) À partir de votre expérience personnelle, comment recevez-vous cette phrase ?
- Pour moi, cette phrase est très vraie. Quand quelqu’un a besoin d’aide pour presque tout, pour ses besoins les plus élémentaires,  je crois que cette expérience permet aussi aux autres, à l’entourage, de se rendre compte de l’importance de la santé, mais aussi de sa fragilité ; santé et maladie, capacité et incapacité, tout cela fait partie de la volonté de Dieu. Quelqu’un qui me voit dans cette situation peut percevoir quelque chose de la bonté de Dieu, tellement plus grande qu’aucun don qu’on ait pu recevoir. À partir de là, je me sens encouragé à vivre joyeusement ma maladie. Je crois que Dieu se sert un peu de moi comme d’un signe pour les autres.

Comment voyez-vous l’avenir de la Congrégation au Brésil ? Avez-vous des questions, des convictions ou des espoirs à nous partager ?
- Je vois un avenir plein de promesses: nous avons des vocations, de bons gars qui s’enthousiasment pour notre style de vie et notre charisme. La question qui reste présente, et qu’on doit se poser tous les jours, c’est : comment continuer le projet de Dieu ? Et ce, pour chacun de nous en particulier, comme pour les vicariats et les régions, en tout endroit, aussi reculé qu’il soit, où se trouve notre Congrégation et où il y a un religieux de Bétharram qui cherche à incarner Jésus Christ pauvre, obéissant et chaste. Voilà mon espérance : un Bétharram chaque jour meilleur. En avant toujours !...

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2. ORGANISATION ET PREMIÈRES ÉPREUVES 

par
Joseph Séguinotte,SCJ

L’Écho de Bétharram
septembre-octobre 1944

Cinq ans après son érection, la Mission était érigée en Préfecture Apostolique, le 10 décembre 1934 par un décret de la Propagande. Et Mgr Magenties, le premier prélat bétharramite, devenait Préfet Apostolique à 39 ans. Ce résultat si rapide avait été obtenu par le nombre croissant des missionnaires qui, d’année en année, vinrent grossir la première troupe.
En 1925, c’étaient les Pères Oxibar, Barcelonne et Trezzi ; en 1928, les Pères Magenties et Bazet. Venu en France pour le Chapitre de 1929, le Père Etchart repartit avec quatre missionnaires, dont les Pères Subervie, Bart et Darrière. En 1931 arrivèrent les premiers Frères coadjuteurs, les Frères Dimas et Xavier, accompagnés des Pères Lacoste et Darnaudéry. En 1932, c’est le Père Bradley, dont l’apostolat fut malheureusement entravé par la maladie qui l’obligea à rentrer en France en 1935, d’où il gagna l’Argentine. D’autres arrivées se succédèrent jusqu’en 1939: celles des Pères Carraro, Saint-Guily, Echaide, Saubatte, Hüwel, Miguel, Fognini, Toucoulet, Pucheu, Spini et du Fr. Ricardo.
Un autre secours non moins important fut fourni en 1934 par l’arrivée des six premières Filles de la Croix missionnaires qui rendirent d’immenses services en ouvrant un dispensaire, une crèche et en dirigeant une école de filles. Cette même année 1934, un vétéran de la première heure dut, à son grand regret, être rapatrié à cause de son état de santé.
Lorsque vers la fin de 1924, les trois premiers Pères parvinrent à Tali, la région était évangélisée par quelques Pères des Missions Étrangères et comptait environ un millier de chrétiens. Le pays était infesté de brigands : un missionnaire était même tombé entre leurs mains, le Père Piton, qui devait mourir après deux ans de captivité. Dans une de ses premières sorties, le P. Etchart lui-même fut enlevé, mais les pirates se contentèrent de le dévaliser avant de le renvoyer. Pour comble de malheur, au mois de mars 1925, un formidable séisme vint ravager la région de Tali. La ville ne fut plus qu’un monceau de ruines, tous les bâtiments de la Mission furent détruits, le nombre des victimes s’éleva à plusieurs milliers, dont une douzaine de chrétiens. Les Pères, sans se décourager, surent tirer le bien du mal, et par leur générosité gagnèrent la sympathie des indigènes, jusqu’alors totalement fermés à l’influence chrétienne, car Tali avait été la capital du royaume musulman de Chine.
La Mission commença bientôt à se relever : les Pères Palou et Pirmez rouvrirent à Yang-Pi un poste fermé depuis sept ans, après l’assassinat du missionnaire. À Tali, l’école catholique des garçons compta 150 élèves et celle des filles 60. Mais en 1926 un nouveau fléau vint s’abattre sur la région. Des bandes de pirates, armées et organisées, sous la conduite d’un bandit sanguinaire qui chaque jour mangeait un cœur humain, ravagèrent les villages environnants et mirent le siège devant Tali, qui fut heureusement délivrée à temps par les troupes gouvernementales accourues de Yunnan-fou.

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