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24/11/2009

Nouvelles en Famille - 14 avril 2010

Sommaire

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Le mot du Père général

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Ce qui est nouveau dans la Règle de Vie (2)

Le Chapitre de la Règle de Vie qui innove le plus est le huitième : le Gouvernement. L’autorité dans la Congrégation a pour référence Jésus Serviteur (art. 172). L’autorité est au service de la communion, du discernement, de l’accompagnement des religieux en fidélité à leur vocation, et du déploiement de la mission de la Congrégation en conformité avec le charisme de saint Michel Garicoïts (173). À l’exercice de l’autorité correspond une obéissance volontaire et amoureuse, confiante et créative (174).
La nouvelle Règle de Vie exprime plus clairement l’autorité du Supérieur général (193-195), quelque peu diluée dans la Règle antérieure (Règle de Vie 1969, art. 180), au profit d’une certaine autonomie des (Vice) Provinces qui semblaient fonctionner comme des Congrégations différentes.
Le Chapitre de 1999 a décidé de regrouper les (Vice) Provinces et Délégations en Régions : Région Saint Michel Garicoïts, Région Père Etchécopar et Région Bienheureuse Mariam. Le Chapitre général de 2005 a décrété, par 25 voix contre une, la modification de la Règle de Vie pour donner forme canonique à l’organisation de la Congrégation en Régions. On a remanié les articles 116, 227, 228, 229, 235, 252, 253 et 254, qui sont entrés en vigueur à compter du 1er janvier 2009.
Les Régions sont gouvernées par des Supérieurs régionaux, qui ont rang de supérieurs majeurs et sont au nombre de trois dans la Congrégation. Les Supérieurs régionaux disposent d’un Conseil régional formé par tous les Supérieurs de Vicariats de la Région. Existe aussi un Conseil de Région, qui se compose du Conseil régional plus un religieux élu par Vicariat (RV 2008, 235-242).
Les Vicariats sont administrés par des Supérieurs qui ne sont pas supérieurs majeurs. Ils ont un Conseil de Vicariat constitué de tous les supérieurs de communauté du Vicariat ou, à défaut, par deux conseillers élus par l’assemblée du Vicariat (RV 2008, 254). Une telle instance favorise l’information de bas en haut et de haut en bas, ainsi que la réflexion et le discernement sur les situations concrètes. Par là, l’unité de la Congrégation sort renforcée.
La création des Vicariats et leur administration mettent en valeur la diversité culturelle de la Congrégation dans les pays où elle est implantée. On valorise et on supporte la tension vers l’unité de la Congrégation dans le respect des différences. La vie de la Congrégation se trouve dans les Religieux, les communautés et les Vicariats. Les communautés et les assemblées de Vicariat doivent être les lieux habituels de communion et de participation.
Une autre nouveauté de la Règle de Vie : les bureaux d’économat au plan général, régional ou de vicariat là où c’est nécessaire (RV 2008, 209-210 ; 248-251).

Pendant l’année d’expérimentation de la Règle de Vie 2008, la mise en place des Régions et Vicariats a mis en évidence des limites, que la Commission a corrigées avant de la soumettre au vote du Chapitre général de 2011 :
Est proposée la suppression du Conseil de Région. Les experts de la Congrégation des Religieux consultés nous ont dit que son existence n’a rien d’obligatoire, et que nous lui avions donné beaucoup de pouvoirs. Cela répondait à une organisation en commissions de travail, qui n’ont vraiment fonctionné qu’en Province de France. Dans le nouveau dispositif, les Supérieurs sont présents dans les Conseils régionaux et de Vicariat. 
Les Supérieurs de Vicariat n’avaient aucune existence juridique. Là encore nous avons consulté la Congrégation des Religieux ; selon elle, il peut y avoir des Vicaires régionaux, en charge d’autant de Vicariats que nécessaires. Les Vicaires régionaux ont un pouvoir ordinaire vicarial du Supérieur régional, reconnu par le Code de Droit canonique (c. 131§2, 134§1). Ce sont des Supérieurs majeurs avec pouvoir vicarial : ils peuvent faire partie des Conférences nationales des religieux, etc.
Si l’on appliquait la Règle 2008 telle quelle, le Chapitre régional de la Région Saint Michel - Europe, Terre Sainte, Afrique – compterait 65 délégués, soit le double du Chapitre général, avec ce que cela suppose en frais de voyages. À la Congrégation des Religieux, on nous a dit qu’il n’était pas indispensable que tous les Supérieurs de communauté en soient membres de droit. Voici donc la composition du Chapitre régional qui sera soumise à approbation, au Chapitre général de l’an prochain :
- Membres de droit : le Supérieur régional, les Vicaires régionaux, les Maîtres des novices et des scolastiques ;
- Membres élus par l’assemblée de chaque Vicariat : un délégué pour cinq supérieurs ou fraction de cinq, un député pour dix profès perpétuels ou fraction de dix ;
- Membres nommés par le Supérieur régional : au moins un religieux-frère au cas où aucun d’entre eux n’aurait été élu ;
- Un délégué de tous les profès temporaires de la Région (RV 2010, art. 223 et statut 22 et 23) ;
- De plus, on procèdera à l’élection des délégués au sein de l’assemblée de Vicariat. Pour des motifs graves, le Vicaire régional peut autoriser un religieux empêché d’être présent à voter par correspondance au premier tour ou par délégation au second (RV 2010, st. 22).
Pour le Chapitre général, la Règle de Vie limite à huit les membres de droit, à savoir : le Supérieur général, les quatre conseillers généraux et les trois Supérieurs régionaux. Pour les membres élus, on a tenu compte des critères de représentativité et de proportionnalité. On atteint ainsi le chiffre de trente capitulants (RV 2008, art. 178 et st. 6)
Il y a une autre nouveauté dans le chapitre sur le gouvernement ; désormais, au sein des Conseils général, régional ou de Vicariat, on ne parle plus de vote délibératif et consultatif, mais de vote de consentement ou de conseil. C’est la terminologie du nouveau Code de Droit canonique, aux canons 627§2 et 127. 
La Règle de Vie comporte un chapitre supplémentaire, le XI : SITUATIONS PARTICULIERES. Il prend en compte les questions que posent les différences de rites, surtout pour nos implantations en Terre Sainte et en Inde, avec le rite syro-malabar. Est aussi envisagée la situation des frères de la Congrégation appelés à l’épiscopat.
Nous avons voulu que les communautés se préparent au Chapitre général par une lecture sainte de la nouvelle Règle de Vie. Il ne s’agit pas de changer la lettre de la Règle mais de nous aider à mieux la vivre, non seulement dans la perspective du Chapitre, mais pour être toujours plus fidèles à notre vocation bétharramite.
Au nom de la Congrégation, merci aux Pères Ierullo, Moura, Felet et Oyhénart d’avoir travaillé pendant plus de sept ans à la révision de la Règle de Vie !

Gaspar Fernandez,SCJ


nef-etchecopar.jpgLe Père Auguste Etchécopar écrit...
à sa sœur Julie, Fille de la Charité, 13 avril 1879

Alléluia ! très chère Sœur et paix solide, inébranlable, dans la foi, l’espérance, l’amour en Notre-Seigneur amour !...

Aujourd’hui, en ce jour que le Seigneur a fait, et où tous ses amis se réjouissent de sa joie et se glorifient de sa gloire, je suis heureux de célébrer la Pâques avec toi, et de chanter en ton cœur et avec ton cœur pour aider et renforcer le mien. Alléluia à Jésus !...

Je sais que tu es bien heureuse toujours, partout, au service du meilleur et du plus généreux des maîtres. Tout est là ! travaillons pour lui ; combattons, souffrons comme il a fait pour nous. Aimons-le en tout et en tous ; et puis confiance en ses plaies pour nos repentirs, nos pardons de chaque jour et de chaque instant. En avant ! En avant !...

Vive, Vive, Vive Jésus ! Notre amour ! Vive, Vive, Vive, Marie notre espérance ! Qu’ils vous bénissent ! 


Vie nouvelle

Archabas - Anastasis

La Semaine Sainte nous a fait revivre la Passion, la mort et la résurrection du Seigneur, et nous voilà entrés dans la vie nouvelle de Pâques. La nuit est finie, un jour nouveau s'est levé - le pire est passé, mais avons-nous assimilé toutes les implications de notre foi en la résurrection ?
Saint Paul le dit sans ambages: « Si le Christ n'est pas ressuscité, vaine est notre foi ». (1Cor 15,17) La résurrection n'est pas seulement un événement historique, aussi magnifique soit-il, mais une expérience continue qui a des conséquences pour nous tous. Devons-nous continuer à chercher le Vivant parmi les morts? Quels sont les signes de la présence parmi nous du Christ qui est ressuscité, comme il l’avait dit?
Les femmes venues au tombeau « alors qu'il faisait encore sombre» cherchent le corps d'un Christ mort pour achever les rites funéraires qu’on leur avait interdits le Vendredi saint. Déjà, la pierre avait été roulée et des ombres, impossibles à identifier, bougeaient dans la lumière incertaine de l’aube.
Il n'était pas facile pour les femmes, et encore moins pour les hommes, d'accepter la réalité de la résurrection. Ils avaient oublié, voire ignoré, les paroles du Christ annonçant qu’il ressusciterait le troisième jour. Marie-Madeleine, qui était proche de lui, souhaitait sans doute son retour à la vie ; elle n’en a pas moins conclu que quelqu'un avait volé sa dépouille. Jean touchait au but quand il s’est mis à croire à la vue du linceul plié dans la tombe : des voleurs n’agiraient pas ainsi.
Reconnaître le Christ est au cœur de notre vie chrétienne. On peut traverser l’existence sans réussir à reconnaître le Christ réel, à cause de l'obscurité. Parce que notre foi est faible et peu assurée, on ne voit que des ombres mouvantes. Les énormes ratés de l’activité humaine, de l’effondrement économique aux effroyables révélations sur des membres de l’Église exploitées par les journalistes, en passant par l’enrichissement personnel de politiciens malhonnêtes, tout cela épaissit les ténèbres et brouille notre vision. L’intérêt pour les choses spirituelles est entamé. L’engagement dans les œuvres de charité s’est sécularisé, et le commandement d’amour fraternel s’est dilué dans l’égocentrisme. La vie religieuse n’a pas échappé à l’affadissement par la pensée dominante, dans un monde moderne matérialiste, de l’appel à suivre le Christ.
Nous avons bien besoin de réentendre le cri de l'aube de Pâques : Il est ressuscité, Alléluia !
Les sentiments de peur et d'abandon sont vite dissipés par les paroles du Christ ressuscité : C'est moi, n'ayez pas peur ! Devant le tombeau vide, nous attendons d’être appelés par notre nom, comme Marie et Thomas. Le Christ a un projet pour nous, il nous promet un Consolateur qui nous conduira à une vie nouvelle, libérée du poids du passé. Tant qu’on est incapable de regarder son prochain, et de reconnaître en lui les plaies du Christ, on reste dans l’obscurité. La lumière de Pâques déchire les ténèbres et nous fait voir, en pleine clarté, la réalité du Christ ressuscité. « Celui qui déclare être dans la lumière et qui a de la haine contre son frère demeure dans les ténèbres. » (1 Jean 2,9)

Brian Boyle, SCJ
Curé à Whitnash (Angleterre)
homélie de Pâques, 4 avril 2010


75 ans de présence de Bétharram au Brésil

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UN PEU D'HISTOIRE

En 1934, le Congrès eucharistique international s’est tenu en Argentine, à Buenos Aires. Pour l’occasion, le Collège bétharramite San José a accueilli les participants brésiliens, dont le cardinal de Rio de Janeiro, Dom Sebastiao.
Très impressionné par le travail éducatif des Bétharramites en Argentine, le cardinal a invité la Congrégation à fonder un établissement semblable dans son archidiocèse.
La Congrégation accepta l'invitation, et le 19 mars 1935, le P. Jean-Baptiste Apetche débarqua à Rio de Janeiro : c’était le premier Bétharramite à fouler le sol brésilien.
Le Père qui était habitué au climat européen ne put supporter la chaleur de Rio ; encouragé par les Sœurs de la Providence de Gap à pousser vers l’intérieur, il découvrit Passa Quatro. Et comme tous ceux qui s’y rendent, il fut séduit par la douceur du climat, la beauté des paysages et l'hospitalité des gens. Aussi décida-t-il d’y bâtir une école, et à partir de Passa Quatro, d’implanter l’œuvre de saint Michel Garicoïts au Brésil.
Bétharram avait le soutien du maire de l'époque, M. Castro, et de son père, le député  Arthur Tiburcio.
M. Henri Sajous, l'architecte de l'église de Ibarre, village natal de saint Michel Garicoïts, qui vivait au Brésil depuis quelques années, fut sollicité pour aménager les bâtiments existants, et en faire un collège simple et beau, au goût des Religieux de Bétharram.
Le 6 novembre 1936 les Pères Francis Darley et Dante Angelelli arrivèrent à Passa Quatro pour prêter main forte au P. Jean-Baptiste Apetche. Et c’est ainsi qu’à la rentrée 1937, le collège Saint-Michel ouvrit ses portes à ses premiers élèves, parmi lesquels le cher José Newton de Castro, qui voue un amour indéfectible au collège Saint-Michel depuis ce jour.
En 2010, nous célébrons les 75 ans de présence de Bétharram au Brésil. Pendant toutes ces années n’ont manqué ni les combats, ni les obstacles, ni les réussites. On célèbrera donc ces « noces de diamant », avec cette conviction : le vrai trésor de Bétharram, ce sont les jeunes.
En effet, des centaines de personnes, aujourd’hui éparpillés dans tout le pays, sont passées par ici ; tous ont gardé la nostalgie de l’école qui leur a transmis, un jour, le message du me voici et du Fiat voluntas Dei (que la volonté de Dieu soit faite).
Le collège Saint-Michel continue son chemin, au milieu des difficultés actuelles, en essayant, à l’exemple de son patron, de ne pas céder au découragement, et de croire que demain sera meilleur qu’aujourd’hui. Vraiment, cela vaut la peine d’avoir foi dans la providence divine et dans l’éducation des enfants et des jeunes.

Bulletin CSM n°2, 2010

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5 minutes avec... le Père NARCISSE

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Il y aura un an le 21 juin a été ordonné le premier prêtre centrafricain de la famille de Bétharram : le Père Narcisse Zaolo. Nous avons voulu en savoir plus sur ce qu’il vit aujourd’hui, et ce qu’il voit pour l’avenir dans son pays.

Peux-tu nous raconter l’histoire de ta vocation : dans quelles circonstances as-tu connu Bétharram ?
- L’histoire de ma vocation a commencé quand j’étais petit à l’école primaire de Gamboula. J’étais séduit par l’attitude à l’autel de notre curé le Père Roger qui est un capucin. Cette séduction me conduira a lui demander de me présenter comme candidat au petit séminaire interdiocésain de Berbérati. Quand j’apprêtais mes dossiers pour le concours du séminaire Saint-André de Berbérati, le père Roger fut rappelé en France par sa congrégation. Et le nouveau curé l’abbé Joseph Ngolé ne me connaissant pas, ne m’a pas présenté au concours du séminaire. Après avoir été admis au concours d’entrée en sixième au lycée de Berbérati, l’abbé Joseph me recommande d’entrer dans le groupe de vocation à Berbérati. dirigé par l’abbé Julien et l’abbé Gabin .De la sixième en troisième nous avons été entretenus par les deux abbés et la rencontre avec d’autres congrégations religieuses. Puis, j’ai suivi mes parents à Bossangoa au nord du pays pour continuer mes études. Arrivé à Bossangoa, j’ai rapidement intégré le groupe de vocation en leur présentant mon attestation de groupe de vocation de Berbérati. De Bossangoa, mes parents furent affectés à Bouar au début d’année scolaire. A mon arrivée à Bouar, j’ai rencontré le vicaire général le père Cyprien qui est un capucin et j’ai  eu à  échanger avec lui sur mon désir de rentrer au séminaire. Il m’a signifié qu’ils ne prennent pas les gens de mon âge au séminaire, seulement les plus petits qui ont l’âge de 11 à 12 ans. Cette réponse n’a pas brisée du tout mon désir d’avancer sur ce chemin.
Un jour, par l’entremise d’un ami de classe de terminale du nom de Bandio Faustin avec qui je jouais aussi au basket dans l’équipe de Notre-Dame de Fatima, je rencontre le père Mario Zappa. Je lui avais parlé de mon désir de trouver un accompagnateur spirituel, et je voulais qu’il m’accompagne. Son Me Voici à ma demande se fut sans plus tardé. Avec le père Mario on s’est entendu de se rencontrer une fois dans le mois. Peut après, je lui demande des documents qui parlent de sa congrégation pour m’imprégner de ce qui le fait vivre. Ma lecture a été intéressante à tel point que j’ai demandé au père de me parler de leur spiritualité. A la fin de notre rencontre un jour, je lui ai manifesté mon désir de rentrer dans leur congrégation. J’ai également demandé quelles sont les conditions d’entrer chez les religieux du Sacré-Cœur de Jésus de Bétharram ?Le père m’a répondu qu’il en parlera d’abord avec ses supérieurs. Du coup, l’alternance de notre rencontre a changé. Dans le mois nous avons deux fois la récollection chaque 15 jours. Et en fin d’année les Pères ont décidé de mon entrée en communauté pour une expérience communautaire.
Ce qui m’a donné plus envie de faire partie des membres de cette communauté est la spiritualité du cœur de Jésus. Et en plus, je voyais ces Pères dévoués dans leur pastorale, sous le soleil sous la pluie rien ne peut les arrêter, c’est le en avant toujours.
 
Comment as-tu vécu le passage de la formation initiale au ministère ?
- Je vous avoue que je suis très fier de la formation que j’ai reçue à Abidjan tant du coté de mes formateurs en communauté que de mes formateurs au centre de formation missionnaire d’Abidjan. Le passage de la formation au ministère s’est bien passé grâce à l’aide de nos aînés qui sont pour nous des poteaux indicateurs dans nos pastorales. Les aînés nous aident avec leur expérience a dépasser certaines difficultés d’ordre pastorale. Je dois mentionner que de temps en temps j’ai la nostalgie du pays dans lequel j’ai été formé. L’envie de revoir les frères avec qui j’ai été formé est souvent très grand. Et les réalités d’une maison de formation sont  très différentes de la maison de vie active.

Dans ce que tu as reçu à Adiapodoumé, qu’est-ce qui t’a le plus marqué, et qui te semble le plus important dans ta situation actuelle ?
- Ce qui m’a le plus marqué à Adiapodoumé, et qui me semble le plus important dans ma situation actuelle sont les réunions communautaires. Ces rencontres nous permettaient de vivre nos projets et nos missions en communauté. Puis nos joies et nos peines se vivent en communauté. Les décisions se prennent en communauté même si le supérieur a le dernier mot. À travers les rencontres se créait un climat d’écoute, de dialogue et de confiance.

Tu assures le suivi d’écoles villageoises : en quoi consiste cette responsabilité ?
- Le suivi des écoles villageoises consiste à assurer la formation aux enseignants en collaboration avec le Centre pédagogique régional et l’Inspection académique de l’ouest appuyée par UNICEF notre partenaire privilégié. Cela suppose aussi la supervision de ses écoles pour voir si les enseignants travaillent en respectant la méthodologie enseignée par le ministère de l’éducation et de l’enseignement national telle que la répartition mensuelle doit être en concordance avec le cahier journal pour ne pas que l’enseignant improvise les cours. Nous sensibilisons également les associations parents d’élèves pour qu’ils respectent leur engagement vis à vis des enseignants. Nous assurons aussi leur formation. Je dois passer dans chaque école pour payer le salaire des enseignants ; tenir des réunions avec les enseignants et parents pour la bonne marche de l’école.
Par ailleurs, l’UNICEF m’a chargé également de superviser toutes les écoles de la préfecture de Bozoum et de Bouar. Mais comme je n’ai pas de voiture adaptée à nos routes en Centrafrique, les coordinateurs qui ont des motos m’aident à prendre les données de chaque école pour faire parvenir à l’inspection d’académie. Parfois j’utilise la moto des coordinateurs pour aller en pastorale dans des villages inaccessible.

Combien d’enfants sont concernés par cette action ?
Pour toutes les écoles que nous suivons dans toutes les deux préfectures de Bouar et de Bozoum nous comptons en tout 34000 enfants .Et dans les 16 écoles que nous suivons dans notre secteur pastoral ou la communauté a investi dans la construction des écoles et le paiement de salaire aux enseignants nous comptons 2016 enfants.

Bétharram au Centrafrique est petit mais très actif, notamment dans le domaine de la santé et de l’éducation. Pour le proche avenir, quels sont les principaux défis que tu vois pour notre mission ?
- Le grand problème de Centrafrique C’est l’éducation et la santé. Un pays ne peut pas aller de l’avant s’il a un fort taux d’analphabètes ou la population croupisse sous le poids de la maladie et de misère intellectuelle. Déjà Bétharram fait des efforts dans le domaine de la santé et de l’éducation. Nous avons encore à nous investir davantage dans l’éducation. Nous pouvons créer un collège d’excellence qui puisse accueillir nos élèves du village qui viennent au lycée, et n’ont pas de cours convenables. Et à côté de notre collège, construire un campus qui peut servir de logement pour ses enfants du village qui viennent en ville et n’ont ni parents ni logement. À côté de cette école, nous pouvons envisager la construction d’un centre de formation pédagogique et agricole pour aider les jeunes qui n’ont pas d’emploi. Ca sera pour nous une manière d’être une présence aux côtés des jeunes. Et le collège pourra nous servir comme lieu de vocation.

L’Église de ton pays traverse une zone de turbulences ; quel regard portes-tu sur ces difficultés ? Quels enseignements en tires-tu ? Quels motifs d’espérances y discernes-tu ?
- Effectivement l’Eglise de Centrafrique traverse une zone de turbulence. Ces difficultés nous permettent  de régler ce qui ne va pas afin de croître. La situation de l’Eglise en Centrafrique est comparable à un jeune religieux qui s’engage définitivement dans une congrégation. Au début de son engagement, il est plein d’enthousiasme. A la longue, cet enthousiasme est mis à l’épreuve à  travers les difficultés et crises. En face des difficultés, le religieux n’a qu’un seul recours le Christ pour trouver le chemin de l’espérance. Mais au cœur de ses difficultés, l’Eglise de Centrafrique doit considérer ses faiblesses,  prendre conscience, puis faire des efforts pour que ces faiblesses deviennent des qualités. C’est cela repartir du Christ. Rien n’est encore perdu, il y a des signes d’espoir quoi se pointent à l’horizon. Si le Christ est ressuscité, ce n’est pas son Eglise en Centrafrique qui va s’engloutir dans la mort.

L’Année sacerdotale correspond à tes premiers pas dans la prêtrise : que dirais-tu à un jeune qui se pose la question de la vocation ?
- Je serais très content de rencontrer un jeune qui se pose la question sur sa vocation puisque moi aussi j’ai été un jeune qui se posait de question sur la vocation. Je serai disponible à accompagner des jeunes qui désirent faire les mêmes expériences que moi. Ainsi j’en profiterai pour parler de Bétharram à tous ceux qui me poseraient de question sur la vocation.

Quel aspect du message de saint Michel te parle le plus - et as-tu le plus envie de partager aux autres - aujourd’hui ?
- L’aspect du message de Saint Michel qui me parle le plus et que j’ai envie de partager aux autres c’est le caractère de notre congrégation. Le but de notre congrégation est de tendre à la perfection de ses membres et aussi d’ œuvrer pour la perfection des autres.
Puis ce qui nous caractérise est notre esprit d’obéissance sans retard, sans réserve, sans retour par amour plus que pour tout autre motif
Par ailleurs, notre congrégation a pris le nom du Sacré-Cœur de Jésus parce qu’elle est unie au cœur de Jésus disant à son père Me voici pour être coopérateur pour le salut des âmes.
Notre congrégation veut imiter la vie de notre Seigneur Jésus en formant ses membres à vivre dans un esprit d’humilité, d’obéissance, de dévouement et de charité entre les membres à l’exemple des disciples de jésus. Evidemment les vertus du Sacré-Cœur nous font être et nous font  vivre.
J’avoue que, tous ceux qui ont bu à notre source de spiritualité ont trouvé le fondement de tout une vie qui s’enracine dans le divin cœur. Voilà le bonheur à partager aux autres.

 

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 Argentine: on tourne dans nos maisons

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Réalités de la fiction

Depuis 2001, les tournages dans nos maisons d’Argentine sont relativement fréquents. Pour profiter de coûts réduits, des équipes sont venues d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne, et maintenant des États-Unis.
Une partie de la vie du Bienheureux José Maria Escriva de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei, a été filmée au Château de Martin Coronado* (elle n’est pas encore sortie en salle). En divers endroits du vaste bâtiment de Barracas, et dans la crypte de la basilique, ont été tournés deux épisodes d’une série de 12 : « les Imposteurs », diffusés en Amérique latine en format FX, ainsi que plusieurs scènes du long métrage argentin : « Le Signal ».
On sollicite constamment le collège San José, monument historique national, pour le cinéma ou la publicité. À vrai dire, c’est assez contraignant car la maison est littéralement envahie par des dizaines de camions, les équipes de tournage, les vestiaires, le traiteur, etc. un déploiement de forces de centaines de personnes parfois. Mais quand ils nous payent !, ils nous indemnisent plutôt bien.
Dans ce cas, pour une journée de tournage de 18 heures au Sacré Cœur de Barracas (eh oui, ils travaillent 18h et c’est le curé qui « tient la chandelle »), ils nous ont laissé 10.000 dollars, ce qui représente beaucoup d’argent vu le peu de revenus de la paroisse. Bien sûr, nous sommes liés par un contrat de confidentialité ; il nous empêche de divulguer ce que nous avons vu avant diffusion publique, et notamment de tirer des photos.
D’une manière générale, il faut se méfier des contradictions entre les déclarations des réalisateurs et la réalité du tournage. Ce fut le cas d’une pub nord-américaine pour un nouveau modèle de portable à laquelle, malgré tous mes efforts je n’ai  pu assister. Il s’agissait d’un mariage en grande pompe ; en plein milieu de la cérémonie, un type qui suivait une partie de foot sur son portable s’est mis à hurler : « But ! »
En réaction à de tels abus, cela fait déjà quelques années que le diocèse de Buenos Aires a édicté des règles strictes en la matière. En tout état de cause, il est interdit de filmer des prêtres en train de célébrer la Messe pour des fins commerciales. Pourtant, malgré les risques et les contraintes, je prie chaque jour pour qu’on revienne tourner chez nous…

Enrique Miranda,SCJ

* Le “château” de Coronado est  l’ancienne maison de repos de la Communauté religieuse du Collège San José de Buenos Aires. C’est là que les Pères prenaient leurs quartiers d’été de la fin novembre à la rentrée de février-mars. C’est un immense bâtiment de 40 chambres, autour d’un patio ouvert de 70 mètres sur 15. Son nom lui vient des fines tourelles surmontant la façade.


 

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4. LE TEMPS DES SACRIFICES

par
Joseph Séguinotte,SCJ

L’Écho de Bétharram
septembre-octobre 1944

En 1936, l’ouverture de la route Yunnan-fou – Tali marque un immense progrès, car désormais une auto pouvait en un jour parcourir les 420 kilomètres qui séparent les deux villes ; on était loin des treize jours à cheval de jadis. En avril, on eut peur que la tragédie des pirates de 1926 se renouvelât : l’anarchie régnait dans le pays, les bandes armées marchaient sur Tali : on organisa la défense, et les protestants s’enfuirent. Heureusement les colonnes changèrent de direction et quittèrent la province, non sans avoir pillé deux résidences de la Mission, celle du P. Barcelonne qui dut s’enfuir et celle du P. Bart qui, poursuivi, dut abandonner ses deux chevaux avec tout leur chargement : affaires personnelles, bréviaire, chapelle portative, etc.
Vers cette même époque, la tribu Lahoue, évangélisée par le P. Oxibar, se mit tout entière en marche vers le catholicisme : en quelques mois, on compta plus de 10.000 catéchumènes. Devant ce mouvement de conversion en masse, les petites autorités chinoises déclenchèrent une violente persécution: « on enferma ceux qui s’étaient convertis, de préférence les plus influents, on les soumit à la torture, on les dépouilla de leurs biens. Tout cela pour les obliger à apostasier, à brûler les images saintes et surtout à détruire les chapelles. » La tête du P. Oxibar fut mise à prix, ainsi que celle du P. Echaïde, et ils échappèrent presque miraculeusement à plusieurs tentatives d’assassinat.
Les Lahous restèrent fermes ; peu apostasièrent. Il était cependant urgent d’envoyer du renfort. Le P. Bart, le P. Hüwel et le Fr. Xavier se mirent en route. De son côté, Mgr Bonetta, préfet apostolique di Keng-Tung, en Birmanie, envoya des catéchistes et, malgré la persécution plus ou moins ralentie, les baptêmes augmentèrent : 1.500 en 1938, 6.500 en 1939, 8.000 en 1940. D’autres œuvres étaient créées, et en 1937 la Mission comptait un pré-séminaire, 20 écoles primaires et secondaires, 3 dispensaires, 2 crèches, 2 orphelinats, 2 asiles de vieillards.
Une nouvelle série d’épreuves s’ouvrit en 1938. Le 8 avril, le P. Darrière succombait à l’âge de 34 ans. En mourant, il évoqua Bétharram et ajouta : « L’union des cœurs, la charité entre vous, tenez-y à tout prix ». Une de ses dernières paroles rappelle le vénéré P. Etchécopar : « Ouvrez la fenêtre, je veux voir le ciel ». Le 1er décembre, dévoré de fièvre et miné par les privations, le P. Hüwel, âgé de 31 ans, s’éteignait en pleine forêt : il n’avait pas trois ans de mission. Le 10 août 1939, c’était le tour du P. Darnaudéry, terrassé par le mal, en Birmanie, à l’hôpital de Bhams, à 35 ans.
Puis vinrent les morts sanglantes : le 24 mai 1940, le P. Bart était assassiné à 36 ans : « Une trentaine de brigands armés de couteaux, de fusils, de revolvers, pénétrèrent dans la maison et firent main-basse sur les effets du Père, puis lui lièrent les pieds et les mains ; son catéchiste fut aussi attaché, mais debout… Les bandits firent feu d’abord sur le Père, dans la tempe ; ensuite sur le catéchiste qui fut atteint à la poitrine et dans le dos et expira aussitôt sans un cri. Ces forcenés revinrent alors au Père et lui tirèrent deux autres coups, ramassèrent les derniers objets qui restaient et partirent en mettant le feu à la maison. » Et voici le dernière sacrifice : vers la fin de novembre 1942, le P. Miguel « fut tué à coups de fusil et de poignard, dans sa résidence… »

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