In memoriam...

Pontaut (Province de Buenos Aires, Argentine), 16 juillet 1922 - Belo Horizonte (Brésil), 20 décembre 2016

Le Père Enrique Lasuén est un bétharramite de la Région P. Etchécopar, mort le 20 décembre 2016, à Belo Horizonte. Après avoir eu une vie pastorale féconde et atteint l’âge de 94 ans, cet homme de Dieu a vu sa santé décliner. Après une brève hospitalisation, il s’est endormi dans les bras de Notre Dame de Bétharram, à 7h du matin. Il était né le 16 juillet 1922, à Pontaut, dans l’arrondissement Coronel Partido de la province de Buenos Aires (Argentine). Il était entré tout jeune dans la famille religieuse de Bétharram. Un responsable des vocations était allé le chercher dans l’église de son village, où il était enfant de chœur. Il avait travaillé aussi comme bouvier (garçon qui surveille le bétail à cheval, accompagné de chiens) et à d’autres tâches pastorales. Ordonné à Adrogué en 1948, il avait fêté 68 ans de vie sacerdotale. Dès cette année-là, il avait été destiné à la mission au Brésil, où il aura œuvré avec générosité pendant 61 ans. Il avait commencé à Passa Quatro, pendant trois ans ; puis il avait été transféré à Conceição do Rio Verde pour diriger le petit Séminaire de la Congrégation. Il avait la réputation d’être un bon animateur vocationnel et « il tenait à conduire le camion pour emmener les candidats au séminaire ». En 1957, il avait été nommé Maître des novices pour former les candidats à la vie religieuse, à Passa Quatro. Il avait assumé alors la charge de Supérieur vice-provincial du Brésil. En 1961, il avait inauguré la maison du Scolasticat à Belo Horizonte, Nova Granada, pour la formation philosophique et théologique de la famille bétharramite. Non seulement recteur du scolasticat, il avait été également le premier curé de la nouvelle paroisse de Nossa Senhora do Belo Ramo, confiée elle aussi aux bétharramites. Il y est resté dix ans comme curé. De 1993 à 2002, il a travaillé dans le ministère pastoral à la paroisse de Santa Lucia dans la banlieue de Belo Horizonte. En 2002, il a accepté ce défi qui consistait à rentrer dans son Argentine natale pour intégrer la nouvelle communauté du Noviciat régional d’Adrogué dans la figure du patriarche. Il y est resté jusqu’en décembre 2008, avant de retourner finalement dans son Brésil bien-aimé, pour continuer son service comme formateur. De 2009 à 2016, il a été membre du scolasticat régional (Argentine-Uruguay, Paraguay et Brésil), à Nuova Granada, Belo Horizonte.

Le père Enrique (surnommé Pitchuleco) retourne à la maison du Père après avoir marqué à jamais les bétharramites et ceux qui ont eu la grâce de le connaître. C’était un religieux au caractère bon. Il était joyeux, pieux, dynamique dans ses activités et courageux aussi face aux difficultés qu’il rencontrait sur sa route. Sa sensibilité, y compris dans les moments sombres et douloureux, lui inspirait des mots sereins pour tous. Il était aimé de ses frères, des scolastiques et des novices, et de nombreux laïcs. Tout le monde le taquinait et prenait soin de lui avec tendresse. Là où il a exercé son ministère pastoral, les gens se rappellent encore de son action. On peut voir partout des œuvres qu’il a fondées, comme la construction d’églises, de maisons paroissiales, d’œuvres sociales, etc.. Celui qui l’a bien connu conservera le souvenir de son optimisme, de son esprit fort et décidé : il était capable de faire face à un administrateur corrompu ou à un voleur des rues, sans aucune crainte. Il avait une main généreuse pour les nécessiteux et un cœur compatissant pour les pénitents. Grâce à sa patience, il entrevoyait la Lumière même dans les tunnels obscurs de la vie. Dans le domaine administratif, il était audacieux et certainement plein de confiance en la Providence divine… Que Dieu le bénisse !

Maintenant qu’il est tout près de Dieu, il intercédera certainement pour sa Famille religieuse et pour tous ces amis qu’il a conquis durant son passage dans ce monde. Au Ciel, près de Notre Dame du Beau Rameau et de saint Michel Garicoïts, le P. Enrique connaît la vraie joie et la récompense que le Seigneur réserve à ses fidèles serviteurs.

Paulo Vital scj et Gustavo Agín scj