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14/01/2016

Le mot du Supérieur général

L’esprit de notre Seigneur Jésus Christ

Le mot du Supérieur général

Aujourd’hui nous utilisons volontiers le terme de charisme, inconnu du temps de saint Michel. Par contre, dans ses écrits, nous découvrons celui d’ « esprit de notre Seigneur Jésus Christ », comme d’autres tels que «  l’esprit du Sacré Cœur », « ce divin esprit ».

Il s’agit là des convictions profondes du Cœur de Jésus qui se manifestent dans ses attitudes et actions extérieures. Quelle vie intérieure ! Quelle vie extérieure ! : « Tâchez seulement, à l’occasion de la grande fête que nous allons célébrer, de vous remplir de plus en plus de l’esprit de Notre Seigneur Jésus Christ, qui est essentiellement un esprit de charité » (lettre n° 88) ; « Vous ne vous appliquez pas avec assez de courage et de constance à ce détachement universel [...] pour ne vous attacher qu’au bon plaisir de Dieu, [...] non pas toujours sans peines et larmes, mais de manière à aimer toute sorte de privations et de sacrifices qui sont agréables à Dieu. [...] Oh ! ma chère Sœur, avec quelle ardeur, je vous souhaite cet esprit de Notre-Seigneur, l’abondance de cet esprit ! » (lettre n° 77) ; « Encore une fois, que Jésus vive en vous, à jamais !!! Les choses n’avaient de valeur pour Jésus que par la volonté de Dieu ; la volonté de Dieu était sa nourriture... » «... [volonté] qui consiste à ne jamais faire sa volonté propre et à faire toujours le bon plaisir de Dieu, quel qu’il soit, dans les choses et avec les personnes les plus désagréables » (lettre n° 43, lettre n° 77). La personne qui vit en union avec Jésus a les mêmes sentiments que lui et le manifeste dans sa conduite extérieure.

Saint Michel Garicoïts nous explique en quoi consiste cet esprit de N.S.J.C., en prenant le contre-exemple de celui d’Élie ou de Jean le Baptiste : « Saint Jean-Baptiste avait un esprit de rigueur pour réprimander sévèrement les pécheurs, comme Elie pour les punir et les anéantir ; Notre-Seigneur avait un esprit de douceur, d’humilité et de dévouement, non pour punir et confondre, mais pour attirer à la pénitence et à son imitation » (MS 351, M. 323). Voilà des manières bien différentes de traiter les personnes qui restent pécheresses.

Saint Jean-Baptiste et Élie utilisaient une pédagogie de la rigueur ; Notre Seigneur, en revanche, celle de la douceur, de l’humilité et du dévouement. Les disciples-missionnaires de Jésus doivent les partager à leur tour. La rigueur possède comme objectif de reprendre sévèrement les pécheurs, de les punir et de révéler les contradictions. Avec douceur, humilité et dévouement, Jésus aussi bien que ses disciples cherchent à se rendre crédibles, attirants et respectueux, d’arriver à convaincre les personnes pour qu’elles se convertissent, fassent pénitence et acceptent Jésus pour se décider à être et vivre comme lui.

Par cette manière d’agir, tous les pécheurs et les publicains s’approchaient du Christ pour l’écouter. Comme Jésus mangeait dans la maison (de Lévi), beaucoup de publicains et de pécheurs s’approchèrent et mangèrent avec lui et ses disciples (cf. Mt 9,10). « Le fils de l’homme est venu ; il mange et il boit, et l’on dit : Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs » (Mt 11, 19). C’est par cette façon d’agir avec les gens que Jésus envisage la conversion de Zachée, un homme très riche, chef des publicains ; celui-ci lui dit alors : «  Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus » (Lc 19, 8).

Il est étonnant de voir combien saint Michel a su capter l’esprit de l’Évangile ; il y a aussi de nombreuses coïncidences avec le style du pape François et son insistance sur la miséricorde comme attitude évangélisatrice des disciples-missionnaires qui, sans juger, doivent sortir pour aller à la rencontre des hommes, sans les harceler ni les condamner, mais seulement avec la joie accueillante qui leur fera découvrir et connaître Jésus. Cela nous remplit de joie aussi de constater l’actualité de la spiritualité de saint Michel Garicoïts. C’est en prenant conscience de cet esprit de Jésus que saint Michel va en faire découler celui de la Congrégation du Sacré-Cœur : notre charisme. Même en faisant cela, le saint fondateur opère une distinction entre l’esprit général qui anime toutes les congrégations et celui, propre, caractéristique de chacune. L’esprit général est celui de « tendre à la perfection de la charité, c’est-à-dire à l’union de notre âme avec Dieu et avec le prochain pour l’amour de Dieu » (MS 351, M. 983). Il s’agit ici de l’esprit commun pour tous les baptisés, caractéristique de toute vie baptismale qu’elle soit chrétienne, laïque, consacrée, ministérielle, matrimoniale, politique.

Le charisme ou l’esprit propre de la congrégation englobe l’esprit général, l’union de notre âme à Dieu et avec le prochain par amour de Dieu ainsi que celui caractéristique de notre style de vie. Quel est l’esprit de notre Congrégation ? Il s’agit d’un esprit d’humilité profonde envers Dieu, de grande douceur envers le prochain et d’un dévouement sans borne envers l’un comme l’autre. L’esprit de notre état de vie est l’esprit même du Cœur de Jésus et que traduit si bien cette devise : Me voici (cf. MS 352, M. 1134). Il a toujours été de coutume de parler des cinq vertus du Sacré-Cœur, et, pour l’instant, nous n’en avons évoqué que quatre. La Règle de Vie au n°60 nous précise que ce qui doit nous caractériser est l’obéissance filiale par amour. Celle-ci fait aussi partie de l’esprit de Notre Seigneur. Dans la lettre 163 au Père Barbé, le fondateur écrit : « Je ne puis que bénir le Seigneur sur les dispositions de Mgr l’Évêque de Buenos Aires ! Me voici, mon Dieu ! Quand donc comprendrons-nous que, de tous nos devoirs, le premier et le plus indispensable, en même temps que le plus précieux, c’est de nous présenter constamment à Dieu et à ses représentants, en reconnaissant et en confessant notre néant, en nous abandonnant à eux, effacés et dévoués, en leur disant chacun : “Me voici !”. Mon Dieu, donnez-nous cet esprit de votre divin fils, Notre Seigneur » (lettre n°163).

Gaspar Fernández Pérez scj
Supérieur général

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