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14/02/2012

Nouvelles en Famille - 14 Février 2012


Sommaire

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Le mot du Père général

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LA CONSÉCRATION PAR LES VOEUX

En nous choisissant, Jésus veut nous conduire à faire l’expérience de l’amour de son Père et nous mettre à part pour lui. Nous répondons à cet amour de Dieu pour nous en lui consacrant notre vie. A lui qui a livré sa vie pour nous, à qui nous sommes configurés dans le baptême, nous donnons le meilleur de nous-mêmes par les trois vœux de pauvreté, chasteté et obéissance qui nous font participer au style de vie de celui-là même qui nous a choisis.  (RdV 6).

La consécration n’est pas seulement l’expression de la personne. Mais elle est grâce, don gratuit de Dieu qui nous regarde avec amour, nous choisit, nous consacre à lui et fait que nous soyons à ses affaires. C’est dans le baptême que cette consécration se réalise par le don de l’Esprit Saint qui fait de nous des fils en nous communiquant la grâce divine. Par le sceau du baptême et de la confirmation, nous sommes associés à Jésus, le Fils Bien-Aimé du Père, l’Envoyé et le Consacré. En étant configurés à lui, nous devenons à notre tour disciples et envoyés. Cette consécration comme grâce de Dieu est très bien exprimée dans la célébration de la Profession perpétuelle.
    Le fondement même de la vie d’un consacré est sa relation vitale avec Jésus, le Verbe Incarné, notre unique amour, notre unique richesse et Seigneur (RdV 25). En le contemplant, lui, le Consacré au Père, nous découvrons combien son cœur n’était accaparé que par la relation et l’obéissance à son Père; lorsqu’il proclame: « Là où est ton trésor, là aussi est ton cœur », ses sentiments humains en sont relativisés; et sa réponse: « Ne saviez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père ?»(Luc 2, 49) lui donne une telle facilité et liberté qu’il n’a plus de lieu pour reposer sa tête (Luc 9, 57).
    Nous parlons ici d’une consécration qui prend chacun dans son unité. Cela crée un style de vie qui caractérise notre présence dans l’Eglise et le monde comme consacrés. Il se manifeste à travers les trois dimensions fondamentales de notre existence: une relation de dépendance à Dieu le Père dans l’obéissance, d’égalité avec les autres à travers la chasteté et de maîtrise dans l’usage des biens par la pauvreté. Il est intéressant de se rendre compte combien ses trois dimensions sont en interrelation. Parfois cette unité de vie se vérifie au moment de demander à un frère de changer de communauté ou de mission après plusieurs années à vivre dans un même lieu. Ses réticences peuvent passer pour une désobéissance, alors qu’à bien y regarder, il y exprime son attachement aux personnes et à une certaine sécurité matérielle qui va avec. Peut-être le frère ne se rend-il pas compte combien tout cela diminue en lui la facilité, la disponibilité et la liberté de répondre généreusement aux appels, fruits d’un discernement authentique et constant des situations de vie.
    La pauvreté vécue par Jésus ne consiste pas seulement en l’absence de possession de biens. Jésus est pauvre aussi parce qu’il n’est lié affectivement à aucune personne humaine, il n’a ni épouse, ni enfants et il ne retient personne dans la relation que l’on peut avoir avec lui: « Après cela, tous l’abandonnèrent et s’enfuirent » (Mc 14, 50). De plus, il ne se considère maître de rien: tout ce qu’il est, il le tient de son Père. Jusqu’au point d’expérimenter sa propre mort comme l’échec de ses projets et qu’ainsi soit manifesté celui salvateur de son Père.
    La chasteté de Jésus se manifeste à travers sa grande liberté et indépendance envers les  personnes, il les aime comme le Père les aime; liberté et indépendance face aux biens matériels pour répondre en toute obéissance et disponibilité aux projets du Père. Comme Bétharramites, nous tenons l’obéissance comme notre caractéristique propre, par laquelle nous vivons la chasteté et la pauvreté en évitant l’éclatement de la personne (RdV 22). L’unification d’une vie par la consécration à travers les vœux de pauvreté, chasteté et obéissance trouve sa racine dans le principe évangélique: « Si le grain de blé ne tombe en terre et meurs, il reste seul; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit! Celui qui tient à sa vie la perdra; celui qui n’y est pas attaché en ce monde, la gardera dans la vie éternelle. Celui qui veut me servir qu’il me suive et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Celui qui sera mon serviteur, mon Père l’honorera. » (Jn 12, 24-26). Il s’agit de croire que la personne consacrée est capable de renoncer à des choses qui sont bonnes par ailleurs parce que Dieu l’a aimée en premier, dans la dynamique même du principe ignatien “pour la plus grande gloire...” Comme le dit Paul: « Pour moi, vivre, c’est le Christ »...
    La personne consacrée oriente toute sa vie vers Jésus. Ce que traduit le fait de ne pas être accaparé par la gestion de biens ou lié d’affection à une épouse et à des enfants, ou encore engagé dans des projets propres puisque les siens sont ceux de Jésus et de l’Eglise. D’ailleurs le mariage aussi se construit sur le principe évangélique de « perdre sa vie pour la trouver ». Il y faut renoncer aussi à avoir ses propres projets, à être centré sur soi-même pour s’ouvrir à son époux, son épouse avec tout ce que cela implique. L’époux comme l’épouse reçoit tout de Dieu à travers l’épouse/x. Le consacré, quant à lui, témoigne de la priorité de la relation à Dieu. Les deux états de vie se complètent: le religieux témoigne que Dieu est l’unique nécessaire à l’exclusion de tout autre lien, apprenant à transcender ainsi celui des épousailles. Le mariage manifeste qu’il ne peut en rester aux bonnes intentions mais doit se concrétiser par l’amour du prochain.
    La consécration est un style de vie, une existence, être et agir, qui définit la conduite, la manière de vivre et d’être en relation par une grande simplicité, une facilité et une liberté aussi bien dans la relation aux personnes que dans celles aux biens et aux projets de vie. Le mariage, quant à lui, exprime différemment la façon d’être en relation avec Dieu, les autres et les biens.

Gaspar Fernandez, SCJ

 

 



 

smichel.jpgSaint Michel Garicoïts écrit... 

Quelles raisons doivent nous porter à l’obéissance de nos règles ?
Plusieurs ; mais la principale, c’est notre amour pour Notre Seigneur Jésus-Christ, le désir de le servir et de lui plaire, et non la crainte (...)
Celui qui aime véritablement ne met aucune différence dans l’exécution soit que la personne aimée commande, soit qu’elle ne fasse que demander. Il suffit d’un bon fils de connaître le bon plaisir de son Père. Il est glorieux à Dieu d’avoir des serviteurs volontaires.
Notre intérêt : puisque c’est en cela que consiste notre perfection ; les règles sont notre plan de conduite de sainteté et de perfection..., nos moyens providentiels de travailler avec la grâce de Dieu à notre sanctification et perfection (...).
Toutes nos règles sont grandes, importantes, même les plus petites,
parce que venant de Dieu qui les a inspirées, elles ne peuvent qu’être importantes,
parce qu’elles ont coûté tant de méditations, de larmes et de prières à St Ignace.

 


 

 

Vie du Conseil

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RETROUVER

Au mois de janvier, à Rome, a eu lieu le Conseil de Congrégation qui « contrôle la mise en œuvre des décisions du dernier Chapitre Général ; il précise les moyens de favoriser la mise en commun des biens pour la mission ; il évalue tous les choix qui se font, à tous les niveaux, en fonction des objectifs généraux fixés par la Congrégation dans les actes de ses chapitres » (RdV 217). Voici le compte-rendu d’un participant.

Retrouver nos racines pour vivre la radicalité de notre vie religieuse aujourd’hui, dans la consécration, la vie fraternelle et la mission. Telle est l’idée de fond qui a guidé le Conseil de Congrégation tenu à Rome, à la Maison généralice, du 11 au 21 janvier. Au Supérieur général et aux conseillers résidant à Rome se sont joints les deux conseillers externes P. Tobia Sosio et P. Laurent Bacho, et les supérieurs régionaux : P. Jean-Luc Morin, P. Gustavo Agin et P. Austin Hughes.
Ce 18e Conseil de Congrégation avait l’intention de mettre au clair les décisions discutées et votées au Chapitre général tenu à Bethléem en mai dernier.
Il est difficile de dire dans un compte rendu toute la richesse des échanges, la profondeur de réflexion, le climat d’écoute, comme aussi les moments de confrontation ouverte où chacun a exprimé son point de vue et ses difficultés pour sensibiliser les confrères et les aider à accueillir les décisions prises au Chapitre Général.
Un point à l’ordre du jour était lié aux racines historiques de notre Congrégation : le 150e anniversaire de la mort (1863 – 2013) de notre Fondateur à célébrer sans aucun excès, comme le dit le Chapitre général. On a passé en revue diverses propositions pour célébrer l’événement: les résultats seront communiqués dans les prochains numéros de la NEF et au cours des conseils régionaux qui se tiendront dans les mois à venir. Les diverses célébrations auront lieu de mai 2013 à mai 2014 ; elles auront pour thème le slogan : « Du cœur du Christ au cœur du monde ».
Voici quelques projets parmi les plus importants: au niveau de la Congrégation, la procession des reliques de St Michel et de la célébration de l’Eucharistie à St Louis des Français (Rome) ; la participation des jeunes laïcs aux JMJ de Rio de Janeiro en juillet 2013. Une Messe solennelle à Bétharram composée en l’honneur de St Michel, un concours pour le choix d’un lieu officiel du 150e anniversaire.
Un autre thème significatif, en réponse à la demande du Chapitre général concerne la formation permanente. Voici quelques projets :
? au niveau de la Congrégation : une rencontre pour les Religieux de moins de 40 ans (2015).
? au niveau des Régions St Michel et Bienheureuse Mariam (Angleterre) une rencontre des religieux-frères à Bétharram, Lourdes et Ibarre.
? Au niveau des vicariats et inter-vicariats : une session pour les Religieux de moins de 15 ans de profession perpétuelle.
Le thème de l’animation des vocations a été évoqué et quelques points forts ont été soulignés : pour ce qui concerne la prière : continuer l’initiative prise par la Région St Michel d’une prière mensuelle préparée par des jeunes en formation, et l’ouvrir aux religieux et laïcs bétharramites en vue du 150e anniversaire, en s’inspirant des textes de St Michel. Ces prières seront publiées par la NEF à partir du mois de septembre 2012. Il est souhaité aussi que le 8 de chaque mois, toute la Congrégation prie à l’intention du projet du Vietnam. Les prochaines JMJ de Rio offrent de toute évidence l’occasion de relancer la pastorale des vocations auprès des jeunes. Il faudrait à l’occasion de ces rencontres mobiliser les jeunes proches des groupes des laïcs bétharramites et d’une manière générale les religieux en contact étroit avec le monde des jeunes.
Pour ce qui concerne le thème de la communauté, le Supérieur général a proposé à l’attention des Supérieurs régionaux quelques lignes de conduite pour aider chaque communauté à créer ou à rénover un projet communautaire-apostolique.
Arrivant ensuite au projet d’une fraternité communautaire internationale, on a défini quelques pas à réaliser pour la création d’une communauté à Pau et à Nazareth, retenus comme points forts pour relancer la coopération des Régions dans un véritable esprit missionnaire.
Abordant le thème des laïcs, toujours présent dans les divers thèmes étudiés au Chapitre général, la nécessité de les impliquer dans les célébrations du 150e anniversaire est revenue ainsi que dans la réflexion et la réalisation des projets autour de ces diverses célébrations. On a relevé aussi combien l’esprit de Bétharram est vivant dans les divers groupes, avec des expressions différentes, mais toujours en référence avec l’intuition de St Michel. On a pris acte du désir de quelques laïcs de vivre le charisme du Fondateur en s’engageant par « promesse » : c’est l’expérience d’un couple de jeunes argentins qui vivent d’une manière forte leur lien avec Bétharram.
La présence des économes régionaux durant les derniers jours de rencontre du Conseil de Congrégation, P. Joseph Saint-Pé (Région St Michel), P. Sergio Gouarnalusse (Région Etchécopar) et Fr Gerard Sutherland (Région Bse Mariam), plus le matin suivant où participaient quelques laïcs qui nous aident pour les questions économiques, nous a permis de réfléchir sur des aspects rassemblés lors du Chapitre général sous le titre « Economie de Communion ». Voici ces thèmes :
? comment alimenter les ressources pour la formation, pour aider les Maisons de Formation en difficulté à faire face aux dépenses pour la scolarisation des jeunes. Quelques propositions ont été faites au Conseil général pour les rendre efficaces.
? Un autre point important : celui de l’invitation faite à tous les économes de communauté d’élaborer avec l’économe du vicariat le bilan prévisionnel.
? Enfin on a étudié le fonctionnement du programme de gestion des ressources qui permettra plus de souplesse et d’efficacité  pour leur transmission aux divers niveaux, à l’intérieur de la Congrégation.
Un tournant très significatif, la création d’une commission chargée de faire des propositions concrètes pour que Bétharram, cœur et berceau de notre Congrégation, soit valorisé comme le lieu dépositaire de notre patrimoine, comme centre d’accueil pour religieux et laïcs désirant approfondir leur lien avec St Michel, enfin comme centre de rayonnement de la richesse de notre spiritualité pour tous.
Tout ce travail est le fruit du climat d’écoute et de prière que les trois moments de « narratio fidei » ont alimenté. Un premier moment, nous avons prié et partagé nos expériences avec le psaume 66.
Contemplant ce Dieu qui nous a éprouvés et qui nous a passés « au creuset de l’argent » nous avons célébré l’esprit que le chapitre de Bethléem nous a inspiré ainsi que les paroles de St Paul : « Nous portons notre trésor dans des vases d’argile »... Les paroles du psaume : « Il nous a donné du courage » nous ont aidés à découvrir et à reconnaître les signes d’espérance présents dans l’histoire de notre Congrégation et dans notre vie personnelle de religieux.
Les deux autres moments de la « narratio fidei » ont été vécus à partir de deux lettres de St Michel:
? la lettre numéro 10 à un ancien élève du grand séminaire de Bétharram où il se définit comme « supérieur de quatre murs d’un vaste édifice », et où il annonce déjà quelques points de sa méthode pour reconnaître la volonté de Dieu.
? la lettre numéro 69 à sœur Jérôme, Fille de la Croix, où St Michel après avoir donné quelques conseils à la religieuse, lui demande à son tour des idées pour organiser la buanderie, la cuisine, la cantine et la garde-robe... Une lettre qui met en lumière la grande humanité de St Michel attentif à la bonne marche de la communauté dans la vie quotidienne.
C’est grâce à ce retour à nos racines, « éclairés par la Parole de Dieu », que nous pouvons vivre dans notre prière, notre vie communautaire et notre mission la radicalité de notre consécration.
? Un temps fort vécu au Conseil de Congrégation, le 12 janvier, c’est la visite au Préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les sociétés de Vie Apostolique, le Cardinal Joao Braz de Aviz, et au Secrétaire général, son Excellence Mgr Joseph William Tobin. La visite s’est terminée par la promesse du Préfet de venir souper un soir à la Maison généralice.
Nous laissons le dernier mot à St Michel : « Qu’ainsi, à jamais notre devise soit: prier, examiner, exposer et obéir. Tout bonheur qui ne serait pas fondé là-dessus, je vous aime trop pour vous le désirer… Consacrons toute notre vie à la recherche de cette joie et pour la trouver, n’épargnons aucun sacrifice, aucun effort. En Avant, toujours avec courage ! »

Enrico Frigerio, scj

 


Service de Formation

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SERVICE DE FORMATION

A Rome, dans la foulée du Conseil de Congrégation, la nouvelle équipe du Service de formation a tenu sa première réunion. Après un échange d’expériences personnelles, les membres de l’équipe ont dressé un plan détaillé pour des initiatives contenues dans les Actes du dernier Chapitre général.

Le Service de Formation Bétharramite renouvelé à la suite du Chapitre général était convoqué par le Supérieur général le dimanche 22 janvier à la maison généralice.
Toute la semaine a été consacré au partage de nos expériences de formateurs dans les 3 Régions de la congrégation. Avec lucidité et Foi nous avons exposé nos difficultés et nos joies; l’écoute et la réflexion des autres nous ont mis sur un chemin de confiance.
La particularité de notre équipe, c’est d’intégrer la formation permanente dans notre réflexion, comme demandé par le chapitre. Nous avons pu échanger sur les objectifs de la session internationale prévue pour mi-juin 2015 pour les religieux de plus de 40 ans d’âge.
Mais il faut avouer que nous avons été confrontés à l’urgence de la session internationale prévue pour la préparation de la profession perpétuelle du 11 avril au 18 mai 2012 à Bétharram. Un programme précis a été établi et les responsabilités confiées à plusieurs religieux. Le nombre important des participants prévus (6 Indiens, 5 Thaï, 5 Sudaméricains, 3 Africains) nous oblige à un accompagnement sérieux. Nous avons reçu l’appui du P. Jean-Luc Morin et du P. Enrico Frigerio.
Nous avons pu aborder des sujets de réflexion très importants sur lesquels nous sommes conscients à programmer :
1. L’accompagnement personnalisé devient un moyen particulièrement précieux à utiliser avec plus de régularité ; nous voulons poursuivre ce chemin.
2. Les éléments pédagogiques intégrés dans la Ratio Formationis (n. 61-118) il y a deux ans apportent un renouvellement important dans la configuration du jeune à Jésus, anénanti et obéissant. Nous souhaitons que ces éléments soient connus et utilisés tant dans la formation initiale que dans la formation permanente.
3. Nous avons repris la réflexion de 2007 sur la formation à la pauvreté; là aussi l’exemple des ainés devient particulièrement éloquent pour les jeunes en formation. Le P. Graziano, économe général, nous a permis de mesurer tous les efforts que la congrégation continue à consentir pour la formation et la responsabilité que cela réclame de chaque religieux.
4. Nous n’avons pu qu’effleurer la réflexion sur les talents à développer au service de la congrégation et des responsabilités à vivre toujours dans le sens du service sans être préoccupé par notre ego.
5. Nous avons échangé aussi sur le sérieux de nos liens d’appartenance à la congrégation que des échecs ou des incompréhensions ne peuvent défaire. Ainsi les solutions d’exclaustration et de départ définitifs ne peuvent être envisagées qu’avec une extrême gravité.
Dans tous ces échanges, nous avons pu bénéficier d’une confiance entre nous, bâtie essentiellement sur l’eucharistie et la liturgie des heures et la narratio fidei sur les lettres de St Michel Garicoïts (Lettre 81, 92 et 145). Nous découvrons toujours plus combien la parole de notre Fondateur nous invite à considérer notre vocation bétharramite comme un don de Dieu précieux ; nos fragilités étant là pour mieux nous faire apprécier la grâce de Dieu.
Nous repartons désireux de partager encore plus cet élan de vie du Cœur de Jésus avec nos frères au cœur du monde.

Laurent Bacho, scj

 


5 minutes avec...

... la communauté de Yamoussoukro

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La communauté de Yamoussoukro est composée de trois religieux profès perpétuels (P. Jean-Marie Ruspil, P. Théophile Dégni N’Guessan et P. Arsène Noba) et d’un jeune profès temporaire en stage (F. Armel).
La communauté a accepté de répondre aux questions que nous leur avons posées.

NEF:    Comment est née cette communauté ? A quelles exigences a-t-elle répondue ? 
- Dans les années 2005/2006, compte tenu des jeunes frères achevant leur formation initiale, les religieux de la Délégation de Côte d’Ivoire avaient estimé nécessaire d’ouvrir une nouvelle communauté. Les deux communautés existantes à Dabakala et à Adiapodoumé étant distantes de 500 km et pour faciliter les relations, il avait paru important que la nouvelle communauté ne soit pas trop éloignée de l’une et de l’autre. Aussi avons-nous pensé à Yamoussoukro, exactement à mi-chemin et capitale politique promise à un grand avenir. Mgr Joseph Aké, évêque du lieu, contacté par le délégué puis par le provincial, fut heureux, dès le premier contact, de notre arrivée.

Quelle est la mission de la communauté? 
- L’évêque nous a confié une paroisse qu’il a érigée lors de notre venue fin septembre 2007 et qui porte le nom de St Félix. Dans le quartier Sinzibo (terre fertile en langue baoulé), il y avait là déjà une petite communauté vivante rassemblant des chrétiens de 3 cités d’enseignants et se retrouvant le dimanche dans la cour d’une famille, sous un abri. Lors de notre arrivée, il nous a été demandé d’accompagner cette communauté, deux villages (Djahakro et N’Gbessou-Allangoua) et avec l’aumônerie diocésaine des jeunes les deux communautés d’étudiants de l’Institut National Polytechnique (INPHB).

Vous êtes une communauté religieuse au cœur d’une paroisse. Mais vous êtes partis de rien ...
- En donnant leur accord pour cette fondation de la communauté, nos supérieurs (provincial et général) avaient été très clairs pour nous dire, à nous et au diocèse, que Bétharram n’avait pas les moyens de construire église et presbytère.
Pendant près de trois ans, il a fallu loger dans une maison en ville, nécessitant le paiement du loyer : pour cela, la province n’a pas hésité, la vie de communauté exigeant un minimum d’autonomie. La communauté des fidèles, dès le départ, nous a beaucoup soutenus, y compris au plan matériel, et nous avons vu que leur volonté était que le lieu de rassemblement et de prière soit autonome et ensuite le logement de la communauté. Grâce à leurs collectes de fonds et à l’aide d’une communauté de religieuses, une grande chapelle a été construite que nous avons inaugurée à Pâques 2009 moins de deux ans après notre arrivée. Puis grâce à une subvention des OPM, fin septembre 2010, un pavillon de quatre chambres nous a permis de quitter la maison en location.

Racontez-nous la vie de la communauté ?
- Les 4 membres de la communauté n’ont pas été les mêmes durant ces cinq premières années : stagiaires, novices en 2e année, futurs diacres, diacres se sont succédé. Mais toujours la communauté a essayé de vivre selon la Règle de Vie: une vie fraternelle marquée par des repas pris en commun, des temps de prière commune pour l’office, une caisse commune, des moments de détente devant la télé. Etant attelés quasiment à une même  activité pastorale, nous œuvrons ensemble et nos rencontres de communauté comportent toujours un double volet, religieux et pastoral.

Dans les récents événements de la guerre, quels ont été les problèmes rencontrés par la communauté ?
- La ville de Yamoussoukro n’a pas été très touchée par les événements récents, en dehors de quelques soubresauts. Cela a permis à notre communauté de garder les contacts avec l’extérieur et d’informer en particulier sur ce que vivaient nos frères d’Adiapodoumé confrontés sévèrement aux conséquences du conflit. Sur place, les cités et villages de la paroisse ont été envahis de familles déplacées d’Abidjan, ainsi à N’Gbessou la communauté avait-elle triplé ! Plus d’un millier d’étudiants de l’INP (Institut National Polytechnique) se sont trouvés bloqués dans leurs cités, sans restaurant : la communauté a travaillé avec la Caritas paroissiale pour leur apporter des vivres et a assuré l’accompagnement pastoral de ces jeunes perturbés par la crise et anxieux pour leurs proches habitant Abidjan.

Quels sont les moments forts vécus par la communauté ?
- La communauté a vécu des moments forts comme la profession perpétuelle de deux frères, Omer et Arsène, ou des rencontres fraternelles de délégation puis de vicariat. De façon plus ordinaire, la communauté se retire pour des temps de récollection, à la Basilique. Mais elle ne parvient pas à rendre visite comme elle le voudrait à la communauté de Dabakala, ni même à des communautés de religieux du diocèse selon le projet communautaire. 

Les laïcs de la paroisse ont découvert l’originalité de la communauté, c’est à dire votre être religieux bétharramite? Comment est née la fraternité des laïcs associés ?
- Habitués à être servis par les prêtres diocésains de la paroisse cathédrale, les laïcs ont découvert tout de suite que nous étions d’une autre «espèce»: ils connaissaient les religieuses, mais le versant masculin leur échappait. Ils nous disent, mais discrètement, qu’ils apprécient la différence, notre vie commune, notre solidarité et notre proximité pastorales, une certaine manière de célébrer la liturgie plus sobre et plus recueillie, la clarté dans les finances. Ils nous trouvent disponibles et présents au milieu d’eux.
  Une délégation de laïcs associés d’Abidjan (Nê mê) est venue une fin de semaine en 2009, pour nous rencontrer mais aussi pour dire en quelques mots lors de la messe dominicale ce qu’ils vivent avec les Bétharramites. Quelques fidèles avaient prolongé les échanges avec eux, et c’est ainsi que peu à peu est né un noyau de laïcs associés à Yamoussoukro qui a pris le nom de « Mi yè » (Me voici en baoulé). L’un ou l’autre connaissait Bétharram par le biais de retraites animées à Adiapodoumé.

Le Chapitre général nous a rappelé que « l’animation vocationnelle est un engagement de chaque religieux. Nous ne devrions pas avoir peur des jeunes, ils nous poussent à une conversion continue : afin que notre témoignage soit toujours plus cohérent ; parce que nous avons un regard positif de notre avenir. » La communauté se propose-t-elle comme pro-vocation pour les jeunes ?
- Les jeunes sont nombreux sur notre paroisse : les 2 communautés de l’INP sont constituées de 800 jeunes de 18 à 25 ans ! Dans le pays, plus de la moitié de la population a moins de 18 ans. Tous ces jeunes sont très mobilisés par leur formation scolaire ou supérieure, aussi ne sont-ils pas aussi disponibles que nous le voudrions pour participer aux divers mouvements et groupes qui leur sont proposés. La communauté prend une part très active à l’animation de ces jeunes, sans cacher son identité religieuse. Des groupes vocationnels existent à la paroisse et à l’INP : nous leur disons qui nous sommes et les invitons à nous connaître davantage. Jusque là, un jeune étudiant, Fulgence, a exprimé son désir de partager notre vie… après ses études ; il est donc un aspirant. Nous espérons bien que d’autres seront attirés par cette vie bétharramite que nous sommes heureux  de vivre ici ensemble à Yamoussoukro.

 



 

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2. LES CHAPITRES DU PÈRE ETCHÉCOPAR (1878 - 1897) 

Les Constitutions approuvées grâce aux travaux du P. Auguste Etchécopar, supérieur général depuis 1873, prévoyaient les réunions capitulaires tous les trois ans. Ainsi, le 2 août 1878, pour la première fois, la Congrégation célèbre son premier chapitre sous la présidence du P. Etchécopar, confirmé dans sa charge ; il y aura cinq autres chapitres : 1881, 1884, 1887, 1890, 1896.
Supérieur de la Congrégation durant 24 ans, le Père s’était fixé trois objectifs: il avait déjà réalisé le premier avant de devenir supérieur général: l’approbation de la Congrégation et des Constitutions par le Saint-Siège. Ce ne fut pas facile mais il réussit finalement grâce à l’intervention de Sœur Marie de Jésus Crucifié.
L’approbation romaine obtenue, le Père engagera le second point de son programme : la reconnaissance de la sainteté du fondateur par le Saint-Siège. Il chargea le P. Basile Bourdenne de préparer une biographie qui parut en1878; par la suite, lui-même recueillera et publiera une partie de la correspondance et des écrits du Fondateur, connus aujourd’hui sous le titre des « Pensées »; enfin, entre 1878 et 1879, il commença les préparatifs pour introduire la cause de béatification du fondateur.
Le troisième objectif de son programme, le plus important décidément, fut d’affermir la vie spirituelle et les diverses œuvres de la Congrégation. Après des années de déception et de désarroi, il était nécessaire de reprendre la voie tracée par le fondateur et de reconstruire l’édifice spirituel qu’il avait laissé.
Les chapitres présidés par lui témoignent de cette volonté de tout pénétrer de l’esprit qui avait animé l’œuvre de saint Michel. Deux décisions qui témoignent de l’amour du P. Etchécopar pour la Congrégation furent prises : l’ouverture des séminaires (appelés scolasticats) de Bétharram et de Bethléem pour assurer un avenir à l’Institut et une solide formation théologique aux futurs bétharramites.
Il ne faut pas oublier - cela fait partie de son œuvre - que le P. Etchécopar fut un infatigable voyageur : il faisait chaque année la visite de toutes les communautés en France; à sept reprises, il se rendit à Rome pour s’occuper des intérêts de la Congrégation ; il alla trois fois en pèlerinage en Terre Sainte ; pour finir, quand la santé le lui permit, il fit la visite de la Communauté sud - américaine.
Le P. Etchécopar mourut le 13 avril 1897 : ses dernières paroles, selon un témoin, furent les suivantes :» Ouvrez la fenêtre, je veux voir le ciel». Finalement il avait accompli le but de son voyage : le Ciel qu’il avait cherché toute sa vie et qu’il avait enseigné à aimer.
Au fond, le P. Etchécopar n’a rien modifié des choix de St Michel : on peut dire qu’en bon disciple il a suivi son maître. Pourtant son œuvre est tout à fait décisive pour l’histoire de la Congrégation, dans le sens où au visage et à l’âme du fondateur, il a ajouté les jambes pour marcher.
En août 1897, se tenait un chapitre extraordinaire pour nommer le successeur du P. Etchécopar. Celui-ci termina ses travaux en lui décernant le titre de « second fondateur »  : avec les voix les plus autorisées, avec le suffrage populaire, le Chapitre salue avec respect, dans le T.R. Père défunt, le continuateur des vertus et de l’œuvre du Père Garicoïts, un modèle admirable de toutes les vertus chrétiennes et sacerdotales, un exemplaire accompli de la vie religieuse et comme le second fondateur de la Congrégation.

Roberto Cornara

 

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