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15/03/2017

Les premiers compagnons de Michel Garicoïts

Les premiers compagnons de Michel Garicoïts

Jean-Louis Larrouy

28 septembre 1834, Jean Chirou arrive à Bétharram. Qui le suivra ? La réponse est dans une lettre de Mgr d’Arbou à Michel Garicoïts, le 22 décembre : « Je vais vous adjoindre M. Larrouy. »

Jean-Louis Larrouy a 32 ans ; il est prêtre depuis deux ans ; d’abord vicaire, puis “desservant” d’un petit village en vallée d’Aspe, il quitte son presbytère le 31 décembre 1834 et arrive en janvier à Bétharram. D’abord missionnaire, supérieur à Sarrance en 1850. Il se porte volontaire pour l’Amérique et part avec la première équipe en 1856. Homme intérieur, il est “préfet spirituel” du groupe. En 1862 il est chapelain et supérieur de San Juan à Buenos Aires.

Missionnaire, il ne comprend pas que l’on ouvre des écoles ; il s’oppose donc au père Barbé et au Collège San José jusqu’à écrire au père Garicoïts. Pourtant il reste fidèle à l’idéal du début : il se fait le porte-parole et reproche au père Chirou : « L’esprit de la fondation est éteint et la pensée du fondateur anéantie. »

En 1857, le choléra fait plus de 10 000 victimes à Montevideo : M. Larrouy va s’y dévouer et la population le voudrait Vicaire apostolique de l’Uruguay ; modeste, il rentre en Argentine. En 1871, la fièvre jaune décime Buenos-Aires la ville ; avec ses confrères, il se porte au secours des malades et contracte le mal ; le 6 avril, meurent M. Larrouy, M. Irigaray et le F. Fabien.

Le nom du P. Larrouy et celui du F. Fabien sont gravés sur le monument élevé en 1873 à Montevideo en mémoire des victimes de l’épidémie de fièvre jaune de 1871.

 

Pierre Perguilhem

Et après Larrouy, sont admis à Bétharram les pères Fondeville et Perguilhem, les 13 et 15 juillet 1835. Qui sont-ils ? Commençons par le père Pierre Perguilhem, lui aussi “vrai missionnaire”.

Né en 1798 – un an après Michel Garicoïts – tout près d’Orthez, il fait toutes ses études ecclésiastiques à Toulouse, où enseigne François Lacroix, celui qui deviendra évêque de Bayonne. Mgr d’Astros l’ordonne prêtre le 22 décembre 1821. « Cultivé, pieux, éloquent » (Miéyaa), il entre, dès janvier 1822, dans la Société des Missionnaires de Hasparren. Quand la révolution de 1830 interdit cet apostolat, il est “prêtre habitué” à Pau : désolation pour cette âme ardente ! Heureusement, en 1831, Michel Garicoïts lui demande d’animer la retraite d’ordination à Bétharram : il y rencontre le père Guimon et celui qui aspire à fonder une congrégation…

En 1832, curé de Labastide-Clairence, il trouve étroites les limites de sa paroisse de 2 000 fidèles. Dès qu’il peut, il s’en échappe pour prêcher ailleurs, jusqu’au diocèse voisin : son évêque le lui reproche ! Mgr d’Arbou accepte sa demande pour Bétharram, mais il est urgent d’attendre ! De cœur, pourtant, l’abbé Perguilhem est déjà parti. Le rêve devient réalité, le 15 juillet 1835. Enfin !

Le père Perguilhem est doté de belles qualités, physiques et intellectuelles : « beau, bien fait, d’une taille magnifique » ; cultivé, grand orateur… Il organise les belles réceptions de Bétharram et se surpasse pour accueillir Napoléon III et l’impératrice Eugénie !

À la campagne, les femmes aiment bien l’écouter ; mais son confessionnal n’attire pas. Intuitives, elles savent reconnaître : « C’est un bien bel homme ; mais un homme bien terrible ! » Impitoyable pour le péché, il fait peur avec la mort et l’enfer ; et, avant d’absoudre, il est si long, interminable même, sévère surtout. Il en est resté aux habitudes de ses débuts ; Michel Garicoïts n’a pas réussi à le rendre plus doux. Quand le père Guimon s’embarque pour l’Amérique, il conseille à celui qu’il a connu à Hasparren : « Soyez miséricordieux pour les âmes ! » Et le père Perguilhem lui-même de recommander aux autres confrères : « Soyez bons, vous autres ; moi je ne puis l’être… » Sa seule consolation, son seul réconfort, c’est la dévotion à Marie.

Celui qui a été plusieurs fois Conseiller général, fondateur et supérieur à Orthez de 1849 à 1861, est décédé à Bétharram le 22 décembre 1872. Sûrement, dans sa bonté, Dieu l’a-t-il accueilli !

Beñat Oyhénart scj

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