Un message de l'évêque de Rome
Connaître Jésus dans sa vérité
« Mais pour vous, qui suis-je ? » demande Jésus à ses disciples (Mt 16, 15). « Cette question, dit le pape François, résonne aujourd’hui encore à notre conscience à nous, ses disciples, et est décisive pour notre identité et notre mission. Ce n’est que si nous reconnaissons Jésus dans sa vérité que nous serons en mesure de regarder la vérité de notre condition humaine, et que nous pourrons apporter notre contribution à la pleine humanisation de la société. »
À l’origine du mystère du salut, se trouve en effet la volonté d’un Dieu miséricordieux, qui ne veut pas se rendre face à l’incompréhension, à la faute et à la misère de l’homme, mais qui se donne à lui jusqu’à se faire homme lui-même pour rencontrer chaque personne dans sa condition concrète. Cet amour miséricordieux de Dieu est ce que Simon Pierre reconnaît sur le visage de Jésus. Le même visage que nous sommes appelés à reconnaître dans les formes sous lesquelles le Seigneur nous a assuré sa présence parmi nous [...]
Cette vérité de la foi est une vérité qui scandalise, parce qu’elle demande de croire en Jésus qui, bien qu’étant Dieu, s’est annihilé, s’est abaissé à la condition de serviteur, jusqu’à la mort sur la croix et c’est pour cela que Dieu l’a fait Seigneur de l’univers (cf. Ph 2, 6-11). C’est la vérité qui, aujourd’hui encore, scandalise ceux qui ne tolèrent pas le mystère de Dieu imprimé sur le visage du Christ. C’est la vérité que nous ne pouvons pas effleurer ni embrasser, comme le dit saint Paul, sans entrer dans le mystère de Jésus Christ, et sans faire nôtres ses sentiments (cf. Ph 2, 5). Ce n’est qu’à partir du cœur du Christ que nous pouvons comprendre, professer et vivre sa vérité.
En réalité, la communion entre le divin et l’humain, pleinement réalisée en Jésus, est notre but, le point d’arrivée de l’histoire humaine selon le dessein du Père. C’est la béatitude de la rencontre entre notre faiblesse et sa grandeur, entre notre petitesse et sa miséricorde qui comblera chacune de nos limites. Mais un tel but n’est pas seulement l’horizon qui illumine notre chemin, c’est ce qui nous attire par la douceur de sa force ; c’est ce que l’on commence à goûter par avance et à vivre ici et qui se construit jour après jour avec tout le bien que nous semons autour de nous. Ce sont les semences qui contribuent à créer une humanité nouvelle, renouvelée, où personne n’est laissé de côté ni rejeté ; où celui qui sert est le plus grand ; où les petits et les pauvres sont écoutés et aidés.
Dieu et l’homme ne sont pas les deux extrêmes d’une opposition : ils se cherchent depuis toujours, parce que Dieu reconnaît dans l’homme sa propre image et l’homme ne se reconnaît qu’en regardant Dieu.
Extrait de l’homélie du Saint-Père,
le 10 novembre 2015, à Florence
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