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14/05/2015

Le Cahier Fondeville (5)

De l’arrivée de M. Renoir... De la triste fin d’Eliçabide... De la première constitution de la Congrégation... De l’achèvement du Calvaire de Bétharram

Le Cahier Fondeville (5)

En 1839 le Père Théodore Combalot visita Bétharram le jour du Concours de la Nativité de la Sainte Vierge. On invita l’illustre missionnaire apostolique à faire entendre son éloquente parole: elle fut magnifique comme partout. Cependant, indigné par l’état du Calvaire, il conçut le dessein de faire un chef-d’œuvre dans ce lieu si pittoresque et choisi par Marie. Il promit un artiste distingué et chrétien, élève de Pradier et d’Ingres...

Au printemps de 1840, M. Renoir, de la congrégation de St Vincent de Paul, parut à Bétharram et organisa son atelier. ••

Ce fut après Pâques, en 1840, que M. Garicoïts eut l’extrême affliction d’apprendre le funeste accomplissement de sa prophétie à l’endroit du malheureux Eliçabide. Son incarcération à Bordeaux sous la prévention du triple assassinat de sa sœur de lait et de ses enfants Anisat, jeta l’effroi dans la communauté et parmi les enfants de l’école. M. Garicoïts dicta à un prêtre de la communauté une lettre pour l’infortuné prisonnier. En la lisant celui-ci s’écria : « Un saint l’a écrite et un ange l’a dictée »; un mois après il écrivait à M. Cassou qu’il demandait pardon à Bétharram de tout ce qu’il avait imposé de souffrances. ••

Au mois de juillet 1840, M. Renoir avait terminé son premier bas-relief, l’agonie de Notre Seigneur. •• Malheureusement on traita avec un mouleur peu familier avec ces sortes d’œuvres, il perdit le bas-relief ; mais l’affliction ne découragea ni l’artiste, ni M. le Supérieur. Aussi, 3 mois après, [on] présenta au public le bas-relief de l’agonie de Jésus au jardin des oliviers, commencement de la Passion du Sauveur [voir illustration] ; car le Calvaire de Bétharram ne se borne pas à retracer ce qu’on appelle le Chemin de la Croix, qui ne commence qu’au Prétoire de Pilate, mais bien les principales circonstances de sa Passion, qu’il inaugura au jardin de Gethsémani.

Trois mois après, en 1841, la trahison de Judas était exposée et attirait les regards des connaisseurs et touchait les cœurs. •• La comparution du Christ devant Anne fut représentée dans la 3e station : le bas-relief en fut placé vers le mois de Juillet.

Monseigneur Lacroix se rendit à Bétharram le 6 septembre. Il venait nous octroyer la constitution d’une congrégation diocésaine. Il l’élabora et la remit à la communauté le 11 ou 12 septembre (1841). Il donna à la Congrégation le nom de Prêtres dits du Sacré Cœur de Jésus, s’offrant à Mgr l’Evêque pour toutes les fonctions qu’il voudrait leur confier dans le diocèse, sous la direction du Supérieur dont il se réservait la nomination.

La congrégation est composée:
1° de prêtres, de novices, qui ajoutent au vœu de chasteté émis dans les ordres, celui d’obéissance à Monseigneur et au Supérieur, celui de pauvreté en se réservant la propriété des biens propres et de ceux qui leur adviendraient par donation ou testament, mais l’usage en est subordonné à la permission du supérieur.
2° La congrégation admet aussi des frères coadjuteurs, aux mêmes conditions des voeux annuels, après 2 ans de noviciat, et perpétuels après 6 ans de profession. ••

Cependant Monsieur Renoir •• fit mouler jusqu’aux vacances de 1842 deux bas-reliefs : la Flagellation et le Couronnement d’épines. Il prit ses vacances jusqu’au mois de novembre, après quoi il se livra de nouveau à travailler : la Condamnation de J. C. par Pilate et la Rencontre de J. C. et de sa sainte Mère. •• A la fin de 1844, M. Renoir, se voyant à la veille de terminer les stations promises, se disposa à doter le grand autel de la Chapelle d’une belle Vierge Mère en plâtre massif. Aussi dans le mois d’avril, il plaça le bas-relief du crucifiement où il a su conserver la belle figure du Christ crucifié, l’expression convenable aux personnages, la douleur calme, quoique profonde, de Marie ; on eut seulement désiré qu’il l’eût représentée debout.

Le mois de Mai, on bénit sur l’autel la statue de la Vierge qu’il a représentée priant l’enfant Jésus de jeter une branche de salut à la bergère entraînée dans les eaux du gave ; le sculpteur voulut, dans sa statue, consacrer la tradition ancienne […].

Cependant monsieur Renoir, après avoir placé la 8e station du Crucifiement sur le Calvaire, et la belle statue de Marie sur le grand autel, quitta Bétharram. On lui remit 3500 francs nets, en sus des frais, des eaux, des voyages, du vestiaire et de l’entretien. On aurait assurément désiré terminer l’œuvre, mais les statues des croix devaient être en fonte ou en fer fondu ; mais le temps d’avoir des statues en fonte n’était pas venu. D’ailleurs Bétharram était épuisé •• Le Conseil général dans ses séances de 1845 voulut bien allouer la somme de 1500 francs •• : les hommes intelligents du pays avaient en effet reconnu, par cette allocation, que le Béarn était encore doté d’un vrai monument.

Simon Fondeville scj
(1805-1872)
(A suivre)

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