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14/11/2014

Le mot du Supérieur général

L'appel du Vietnam

Le mot du Supérieur général

 

En 2010, le P. Jean-Luc Morin, alors membre du Conseil général, avait été invité par un de ses amis prêtres à aller découvrir le Vietnam. Alors qu’il avait évoqué le charisme de notre Congrégation dans une paroisse, un jeune était venu lui demander de vivre avec nous cette spiritualité. Le Chapitre général de 2011 vit dans ce témoignage du P. Jean-Luc un appel du Seigneur à étendre notre rameau missionnaire. Nous pouvons nous rendre compte aujourd’hui que les réponses missionnaires, apportées par notre famille tout au long de son histoire, ont toujours été un bien.

« Le Chapitre général se réjouit des appels qui nous viennent du Vietnam : à partir de la démarche du jeune Joseph Tuan et des encouragements de divers acteurs de l’Eglise locale (évêques, prêtres et religieuses), il reconnaît un signe de l’Esprit. Il y voit aussi un défi à relever par notre Congrégation du Sacré Cœur. » (Actes du Chapitre général 2011, p. 58)

Le Chapitre général demanda en outre « de poursuivre les démarches pour faire connaître notre charisme et préciser les perspectives d’implantation communautaire dans les dix ans. » (Op. Cit.)

Le P. François Xavier Le Van Cuong csc, lui, est un jeune prêtre vietnamien des Frères du Sacré Cœur de Jésus implantés à Hué. Il étudie le droit canonique à l’université de la Sainte-Croix à Rome et est actuellement hébergé par notre communauté de Notre-Dame des Miracles. C’est en sa compagnie que j’ai visité le Vietnam au mois d’août dernier.

Le P. François Xavier avait parfaitement organisé ma visite et a toujours été à mes côtés. J’ai ainsi été reçu dans sa communauté de Hué plusieurs jours, ce qui m’a permis de participer à plusieurs célébrations : l’entrée au noviciat de 13 jeunes qui ont revêtu leur nouvel habit, la première profession de 13 jeunes et la profession perpétuelle de 6 autres.

Après Hué, nous sommes allés assister au pèlerinage national au sanctuaire de la Vierge de La Vang. Il y avait beaucoup de pèlerins, ainsi que de nombreux évêques et prêtres. Beaucoup de ferveur populaire, de confessions et de communions. Un grand sanctuaire est en cours de construction.

Nous avons poursuivi notre voyage vers le Nord. Nous avons été hébergés au Centre pastoral du diocèse de Than Hoa, dont l’évêque nous connaît bien : les jeunes Vietnamiens qui se trouvent chez nous en Thaïlande sont originaires de là. Nous avons pu rencontrer leur curé, mais nous n’avons pas eu l’occasion de saluer leurs familles.

L’étape suivante était Bui Chu, siège épiscopal de Mgr Thomas Vu Dinh Hien : il a étudié à Toulouse où il a connu Bétharram et fait sa thèse sur la Volonté de Dieu chez saint Michel Garicoïts. L’évêque avait peu de temps à disposition, mais nous avons été accueillis longuement par les Sœurs du Rosaire. Dans toute cette zone de Bui Chu, il y a beaucoup de chrétiens et de grandes églises de style occidental. Cette région a été évangélisée par les Dominicains qui ont laissé une empreinte très profonde. Dans d’autres endroits, on voit le travail missionnaire des MEP (Missions étrangères de Paris) : l’un de ces religieux a inventé l’écriture moderne de la langue vietnamienne.

Mon impression sur le Vietnam est que c’est un peuple qui a beaucoup souffert sous la domination chinoise, puis sous le joug du communisme. Dans un premier temps, celui-ci a divisé le pays puis a imposé son régime politique dans tout le pays jusqu’à aujourd’hui. C’est une Eglise qui entretient la mémoire des martyrs et de la persécution infligée par le communisme. Qui n’a pas entendu parler du Cardinal Van Thuan et de son témoignage de la prison ? J’ai eu la grâce de connaître le curé du village du P. Xavier ; il a passé 10 ans en prison. On est saisi d’émotion à entendre son témoignage et à voir son engagement social auprès d’une communauté de sœurs au service des mères célibataires.

J’ai été fortement impressionné aussi par les grands édifices, les couvents de sœurs et les communautés de sœurs âgées, novices, postulantes et aspirantes. Les grandes communautés féminines vivent de leur travail. Elles ont ouvert presque toutes des crèches pour enfants, mais ne peuvent pas diriger d’écoles ni de collèges ; elles n’ont pas de voiture, vivent pauvrement mais avec dignité. Elles essaient d’assurer un service social, notamment dans des centres où les malades sont soignés gratuitement, grâce au soutien de bienfaiteurs…

L’Eglise du Vietnam est constituée de communautés très vivantes et dynamiques. On la sent fidèle à Vatican II : la liturgie répond à ce que demande le Concile. On s’écarte peu de ce qui est prévu. Les prêtres et les religieux utilisent l’habit pour les activités ecclésiales, mais pas en-dehors de la communauté. Dans toutes les églises et chapelles, une Bible est placée près du tabernacle. La dévotion au Cœur de Jésus, à la Vierge et à saint Joseph est présente dans presque toutes les églises.

Les séminaires sont pleins. Dans le diocèse de Vin, celui où l’on compte le plus de vocations, sur 400 jeunes candidats, 40 seulement ont été acceptés. La formation me semble sérieuse. Selon la réglementation de la Conférence épiscopale du Vietnam, le processus de formation ne peut commencer dans les séminaires et dans les maisons des religieux qu’après un cursus universitaire (à 24-25 ans). Et d’après ce que me disait le Recteur du séminaire de Hué, qui est un sulpicien vietnamien, la formation se déroule ainsi : 2 ans d’humanités, 1 an de spiritualité, 2 ans de philosophie, 1 an de stage, 4 ans de théologie et 1 an de diaconat pour être admis au sacerdoce.

Le P. François Xavier a facilité mes entretiens avec les évêques de Hué, Than Hoa, Bui Chu, Ha Noi et Saigon. Tous m’ont accueilli chaleureusement et m’ont dit que la situation au nord était moins tolérante qu’au sud. Si les Vietnamiens sont respectés par le gouvernement communiste, ce n’est pas le cas des étrangers. Ils nous conseillent d’ouvrir une communauté à Saigon ; nous pourrions y recevoir les jeunes, leur assurer un accompagnement pendant un ou deux ans d’aspiranat et leur faire poursuivre leur formation en Inde ou en Thaïlande, par exemple.

Trois aspirants vietnamiens font actuellement leur postulat en Thaïlande. Avant moi, en effet, les pères Jean-Luc, Jiraphat, Austin et Tidkham s’étaient rendu plusieurs fois en Thaïlande. Moi-même j’ai eu la chance d’avoir un entretien avec trois jeunes qui ont exprimé le désir de vivre notre charisme et d’entrer dans notre famille.

Le Conseil de Congrégation de janvier 2015 aura la tâche de concrétiser ce projet, demandé par le Chapitre général, avec l’aide du P. Jiraphat, qui est de nous tous celui qui connaît le mieux le sujet et les personnes engagées dans ce projet.

Je demande à toutes nos communautés d’avoir dans leurs intentions de prière ce projet, qui appartient à toute la Congrégation, et notamment tous les 8 du mois, comme cela a été suggéré par le Chapitre général.

Gaspar Fernández Pérez, scj
Supérieur général

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