A l'écoute de saint Michel...
Cahier Cachica n° 48
Dans une conférence des vacances, [Michel Garicoïts] parlait contre ceux qui se figurent avoir obéi après avoir amené le Supérieur à leur volonté :
Il ne se rencontre que trop souvent des prêtres dans le monde, en religion même qui disent aux Supérieurs: Je ne puis rester telle part ; cet emploi n’est pas fait pour moi ; changez-moi de place... ou je prendrai mon parti.
Je puis en parler sciemment : du reste n’ai-je pas senti moi-même ces impressions ; quelquefois ne m’est-il pas venu en pensée de laisser tout, effrayé par le compte que j’aurai à rendre à Dieu ?... Et Ibarre, mon village, se présentait à mon esprit :
Tu as là ton vieux père ; quel bonheur pour lui de passer ses derniers jours avec moi ; les honoraires de messes suffiront ; et puis, au besoin, je piocherai bien encore un peu... Le desservant serait bien aise de m’avoir, je reverrais cette petite église, pauvre, néanmoins gentille, je crois la voir elle est sur la hauteur, la Bidouze passe à côté ; au besoin j’irais mendier pour l’embellir, je n’aurais pas il est vrai de cabriolet, mais il n’en faut pas dans ce pays.
Voilà des pensées qui me viennent quelquefois, je n’ai guère le temps de les écouter, d’ailleurs je les regarde comme des tentations. Cependant si c’était la volonté de Dieu, dès demain je rendrais mes comptes et je partirais dans ces lieux charmants, où j’ai passé tant d’années dans l’innocence !
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