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14/04/2015

Le Cahier Fondeville (4)

De la fondation de l’école... De l’incendie à la chapelle... De l’épisode Eliçabide... Du développement du sanctuaire et des pèlerinages

Le Cahier Fondeville (4)

Bétharram reçut la visite de son nouvel évêque, Mgr Lacroix, dans les vacances de 1838. Celui-ci daigna approuver la manière de vivre qu’on avait adoptée, confirma les pouvoirs anciens et les amplifia [...]. Cette année 1838 avait vu s’ouvrir à Bétharram une école primaire...

M. Garicoïts avait réuni à Bétharram quelques enfants de Lestelle, dès l’année 1835. On leur apprenait à lire, à écrire ; on les employait à servir la messe. Mais comme le zèle universitaire fut éveillé, on dut s’armer de la légalité. M. Eliçabide, qui avait renoncé à l’état ecclésiastique et pris son brevet d’instituteur, avait ouvert à Bordeaux une école privée. M. Garicoïts l’avait eu pour élève de philosophie en 1829 : il l’appela volontiers. La contrée, réjouie de la nouvelle d’une école primaire à Bétharram, ne manqua pas de lui envoyer ses enfants. On en compta jusqu’à 120 pendant les années 38 et 39. [...]

C’est à cette époque de 1838 que Bétharram ouvrit ses portes au diacre M. Didace Barbé. [...] En 1838 il reçut la prêtrise et demanda à entrer dans la communauté de Bétharram. On vit bien alors que Notre Dame voulait tout de bon relever Bétharram, continuer, étendre et faire fleurir son beau Rameau en appelant un sujet aussi pieux, aussi instruit et aussi zélé que M. Didace Barbé.

Cependant M. Cassou, d’Igon, élève du grand Séminaire de Bayonne, s’était de même donné à la communauté. Il venait d’être promu au sacerdoce en l’été de 1838. Ame énergique, intelligence plus qu’ordinaire, jugement sûr, zèle ardent et piété solide, M. Cassou promettait beaucoup. [...]

M. Garicoïts avait auprès de lui depuis 1832 le jeune Barbé de Lestelle, qu’il avait soigné pour les basses classes ; il le plaça au petit séminaire de Saint-Pé pour ses humanités ; plus tard il deviendra pour la société un membre bien utile.
L’année 1839 ne présente rien de remarquable dans les travaux de la maison ; l’école et les missions allaient à merveille. Un point noir surgissait cependant à l’horizon : M. Eliçabide se laissait entraîner par une fausse compassion pour ses parents [...], faisant des dépenses et des débours considérables, ce qui força M. Garicoïts à le reprendre plusieurs fois ; mais sa conduite s’aggravant toujours, M. le Supérieur lui annonça qu’il ne pourrait plus l’employer et qu’il lui prédisait qu’un jour il deviendrait un assassin et finirait sur l’échafaud.

Ce point noir qui chagrinait M. Garicoïts et ceux qu’il mettait dans sa confidence, fut horriblement éclairé par un incendie, le 9 avril 1839 vers minuit. Le feu avait pris au grenier [...]. Au son de la cloche tout le monde fut sur pied. On se mit à faire la chaîne et, aidés par la population de Lestelle et Montaut, éveillés par le son de leurs cloches, on peut se rendre maître du feu [...]. On ignora pendant quelques jours la cause de ce sinistre, mais, en réparant les dégâts, on trouva, éparpillés dans la charpente de la voûte de la chapelle, de grands paquets de copeaux et deux draps de lit en renfermant une grande quantité, enfoncés dans les ogives de la voûte ; cette découverte innocenta toute imprudence et toute influence des feux célestes dans le sinistre, pour en donner toute la responsabilité à la malveillance.

M. Eliçabide opinait pour le renvoi de l’école. Mais M. le Supérieur prit ses mesures pour qu’il n’y eut rien de changé... [...] M. Eliçabide quitta Bétharram au commencement des vacances. Déjà M. Garicoïts avait envoyé M. Didace Barbé à Dax pour se préparer à obtenir un brevet d’instituteur. [...]

La congrégation des Missionnaires allait peu à peu s’accroître. Les œuvres anciennes de Bétharram, les missions, le pèlerinage, se développaient lentement mais constamment, la dévotion à la Vierge de Bétharram reprenait son antique vivacité. La sainte Vierge rajeunissait les titres avec lesquels elle s’était révélée à Bétharram (Beau Rameau). Stella Matutina, Etoile du Matin pour notre pays [...] ; depuis 1837 elle éclairait spécialement la jeunesse du peuple et des cultivateurs et elle envoyait dès 1834 le Supérieur de sa maison encourager et diriger les Filles de la Croix d’Igon de la contrée pour l’éducation des filles du peuple. Salus infirmorum : depuis la grande révolution, la tradition des familles envoyait à Bétharram les malades et pendant plus de 39 ans des guérisons extraordinaires réjouissaient maintes localités [...].

Mais le grand titre de Marie Refugium peccatorum prit la plus grande extension depuis l’établissement des missionnaires. La résidence de M. Garicoïts à Bétharram, hors les jours de travail à Igon, M. Fondeville installé dans son confessionnal pour toute sa vie [...], la présence des missionnaires pendant l’été, appelèrent à Bétharram un grand concours de peuple non seulement pendant le mois de septembre, selon la coutume, mais pendant l’année.

Pendant les carêmes de 1838, 39, 41 et 42 les populations [locales] fournirent des pénitents nombreux. A cette époque commencèrent à s’organiser aussi des pèlerinages privés des contrées lointaines [...] : des personnes de bonne volonté franchement pieuses allaient à Bétharram s’affermir, se purifier de plus en plus du passé [...] ; d’autres y allaient pour recouvrer la paix de la conscience, briser avec des scandales de longue durée, jeter les fondements d’une vie édifiante. Plusieurs en montant le Calvaire se sentaient vaincus par la grâce et ne pouvaient s’en retourner sans alléger leur conscience par une bonne confession.

Simon Fondeville scj
(1805-1872)
(à suivre)

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