Communiqué de la Congrégation de Bétharram du 28 février 2025
La congrégation de Bétharram est déterminée à participer activement à la reconnaissance de toutes les victimes et à la réparation des violences sexuelles et physiques commises en son sein, ainsi qu’à contribuer à la prévention de ces violences.
La congrégation de Bétharram réaffirme, dans le prolongement de son communiqué de septembre 2024, avoir pris la mesure de la gravité des violences commises au sein de l’Institution Notre-Dame-de-Bétharram durant plusieurs décennies. Ces violences sont inacceptables et la congrégation souhaite témoigner sa profonde compassion à l’égard de toutes les personnes, qui en ont été victimes.
Aucun mot ne saurait être assez fort pour décrire l’effroi, la honte et la colère que ces violences suscitent parmi les membres de la congrégation et son sentiment de responsabilité à l’égard des souffrances vécues par les enfants et adolescents au sein de l’Institution Notre-Dame-de-Bétharram.
La congrégation tient à les assurer de son soutien et de ses profonds regrets.
Depuis trois ans, la congrégation opère de concert avec la Commission Reconnaissance et Réparation pour que les victimes de violences sexuelles commises par des religieux puissent obtenir reconnaissance et réparation, dans le prolongement des travaux de la CIASE.
S’inscrivant dans la logique de sa collaboration avec l’IFJD-Institut Louis Joinet, la congrégation de Bétharram décide aujourd’hui de poursuivre son engagement à travers des actions concrètes aux côtés des victimes, afin que toutes puissent obtenir la vérité, la justice et les réparations auxquelles elles ont droit.
C’est pourquoi la congrégation de Bétharram apporte en premier lieu son soutien à l’ensemble des procédures judiciaires en cours ou à venir pour que les auteurs de violences sexuelles et physiques, qu’ils soient religieux ou laïcs, soient condamnés. Au-delà d’un appui moral, la congrégation se tient ainsi à la disposition des enquêteurs et de toutes les autorités judiciaires pour répondre à leurs questions et fournir l’ensemble des informations ou pièces qu’elle détient. La congrégation apportera également son concours à toute victime souhaitant accéder aux lieux ou encore obtenir des renseignements en vue de constituer une plainte.
La congrégation est néanmoins consciente que la voie judiciaire ne garantira probablement pas une réparation à toutes les victimes, notamment en raison des règles de prescription.
C’est pourquoi la congrégation souhaite proposer aux victimes des options complémentaires à la voie judiciaire.
En complément des réparations qu’elle assure via la Commission Reconnaissance et Réparation, la congrégation créera tout d’abord un fonds de réparation, afin que toutes les victimes de violences sexuelles commises au sein de l’Institution Notre-Dame-de-Bétharram puissent obtenir une réparation, quel qu’en soit l’auteur. Ce fonds sera donc destiné aux victimes de violences sexuelles commises par des laïcs, qui ne pourraient pas obtenir de réparations judiciaires. Le fonds sera financé par la congrégation, grâce à la vente de plusieurs propriétés immobilières. La congrégation a ensuite décidé de créer une commission d’enquête indépendante, chargée d’établir la vérité concernant les violences et leurs causes, de proposer un système de réparations matérielles, symboliques et mémorielles, ainsi que des mesures de réorganisation administrative et pédagogique destinées à prévenir la répétition des violences, y compris concernant la création et/ou le fonctionnement des cellules d’écoute à l’étranger.Le travail de cette commission d’enquête se fondera sur des travaux de recherches et l’accès aux archives, mais aussi et surtout sur l’accueil, l’écoute et le recueil de la parole des victimes.
Enfin, dans une volonté de reconstruction et de repentance, la congrégation de Bétharram invite l’ensemble des victimes qui le souhaitent à participer à une journée de rencontre et de dialogue, durant laquelle la congrégation voudrait exprimer ses regrets et sa compassion, ainsi qu’entendre celles et ceux qui accepteront de s’exprimer devant elle.
Ces décisions s’inscrivent dans la volonté de la congrégation de Bétharram de poursuivre, mais aussi d’accélérer et d’approfondir les démarches entamées depuis plusieurs années.
Après plusieurs décennies d’isolement, les victimes doivent désormais bénéficier de tout l’accompagnement qui leur est dû. Après plusieurs décennies d’impunité, la prévention de nouvelles violences est notre priorité.
Ces décisions, notamment concernant la création, la composition et les compétences de la commission d’enquête, seront présentées de manière plus détaillée lors de la journée de réflexion sur les violences sexuelles organisée par l’IFJD-Institut Louis Joinet, à Bayonne, le 15 mars 2025.
Congrégation de Bétharram, le 28 février 2025
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