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16/06/2016

Un message de l'évêque de Rome

Pasteurs et laïcs

Un message de l'évêque de Rome

Le 19 mars dernier, dans une lettre au Cardinal Marc Ouellet, président de la commission pontificale pour l’Amérique latine, le pape François met en garde contre les dérives et les dangers du cléricalisme. (Extrait)

Nous ne pouvons pas réfléchir sur le thème du laïcat en ignorant l’une des déformations [, à savoir] le cléricalisme. Cette attitude annule non seulement la personnalité des chrétiens, mais tend également à diminuer et à sous-évaluer la grâce baptismale que l’Esprit Saint a placée dans le cœur de notre peuple. Le cléricalisme conduit à une homologation du laïcat ; en le traitant comme un « mandataire », il limite les différentes initiatives et efforts et, si j’ose dire, les audaces nécessaires pour pouvoir apporter la Bonne Nouvelle de l’Évangile dans tous les domaines de l’activité sociale et surtout politique. Le cléricalisme, loin de donner une impulsion aux différentes contributions et propositions, éteint peu à peu le feu prophétique dont l’Église tout entière est appelée à rendre témoignage dans le cœur de ses peuples. Le cléricalisme oublie que la visibilité et la sacramentalité de l’Église appartiennent à tout le peuple de Dieu (cf. LG, nn° 9-14), et pas seulement à quelques élus et personnes éclairées.

Nous pouvons dès lors nous demander : que signifie le fait que les laïcs travaillent dans la vie publique ? De nos jours, beaucoup de nos villes sont devenues de vrais lieux de survie. Des lieux où la culture du rebut semble s’être installée, laissant peu de place à l’espérance. Nous y trouvons nos frères, immergés dans ces luttes, avec leurs familles, qui essayent non seulement de survivre, mais qui, entre contradictions et injustices, cherchent le Seigneur et désirent lui rendre témoignage. Que signifie pour nous pasteurs le fait que les laïcs travaillent dans la vie publique ? Cela signifie chercher le moyen de pouvoir encourager, accompagner et stimuler toutes les tentatives et les efforts qui sont déjà faits aujourd’hui pour maintenir vivante l’espérance et la foi dans un monde plein de contradictions, spécialement pour les plus pauvres, spécialement avec les plus pauvres. […] « Il vit parmi les citadins qui promeuvent la solidarité, la fraternité, le désir du bien, de vérité, de justice. Cette présence ne doit pas être fabriquée, mais découverte, dévoilée. Dieu ne se cache pas à ceux qui le cherchent d’un cœur sincère » (EG n° 71). Ce n’est jamais au pasteur de dire au laïc ce qu’il doit faire ou dire, il le sait bien mieux que nous. Ce n’est pas au pasteur de devoir établir ce que les fidèles doivent dire dans les différents milieux. En tant que pasteurs, unis à notre peuple, il est bon de nous demander comment nous encourageons et promouvons la charité et la fraternité, le désir du bien, de la vérité et de la justice. Comment nous faisons en sorte que la corruption ne se niche pas dans nos cœurs.

Bien souvent, nous sommes tombés dans la tentation de penser que le laïc engagé est celui qui travaille dans les œuvres de l’Église et/ou dans les affaires de la paroisse ou du diocèse, et nous avons peu réfléchi sur la façon d’accompagner un baptisé dans sa vie publique et quotidienne ; sur la façon dont, dans son activité quotidienne, avec les responsabilités qui lui incombent, il s’engage en tant que chrétien dans la vie publique. Sans nous en rendre compte, nous avons généré une élite laïque en croyant que ne sont laïcs engagés que ceux qui travaillent dans les affaires « des prêtres », et nous avons oublié, en le négligeant, le croyant qui bien souvent brûle son espérance dans la lutte quotidienne pour vivre sa foi. Telles sont les situations que le cléricalisme ne peut voir, car il est plus préoccupé par le fait de dominer les espaces que de générer des processus. Nous devons par conséquent reconnaître que le laïc, par sa réalité, par son identité, parce qu’il est immergé dans le cœur de la vie sociale, publique et politique, parce qu’il appartient à des formes culturelles qui se génèrent constamment, a besoin de nouvelles formes d’organisation et de célébration de la foi. Les rythmes actuels sont si différents (je ne dis pas meilleurs ou pires) de ceux que l’on vivait il y a trente ans  ! « Cela demande d’imaginer des espaces de prière et de communion avec des caractéristiques innovantes, plus attirantes et significatives pour les populations urbaines » (EG, n° 73). Il est illogique, voire impossible de penser que nous, en tant que pasteurs, devrions avoir le monopole des solutions pour les défis multiples que la vie contemporaine nous présente. Au contraire, nous devons être du côté de notre peuple, en l’accompagnant dans ses recherches et en stimulant cette imagination capable de répondre à la problématique actuelle. Et ce, en discernant avec notre peuple et jamais pour notre peuple ou sans notre peuple. Comme le dirait saint Ignace, « selon les nécessités de lieux, de temps et de personnes ». En d’autres termes, sans uniformiser. On ne peut donner de directives générales pour organiser le peuple de Dieu au sein de sa vie publique. L’inculturation est un processus que nous pasteurs sommes appelés à stimuler, en encourageant les gens à vivre leur foi là où ils sont et avec qui ils se trouvent. L’inculturation signifie apprendre comment une portion déterminée du peuple d’aujourd’hui, dans l’ici et maintenant de l’histoire, vit, célèbre et annonce sa foi. Avec une identité particulière et sur la base des problèmes qu’il doit affronter, de même qu’avec toutes les raisons qu’il a de se réjouir. L’inculturation est un travail artisanal et non une usine de production en série de processus qui se consacreraient à la « fabrication de mondes ou d’espaces chrétiens ». [...]

Durant mon récent voyage en terre mexicaine, j’ai eu l’opportunité de demeurer seul avec la Mère, en me laissant regarder par elle. Au cours de ce temps de prière, j’ai pu lui présenter également mon cœur de fils. À ce moment-là, vous étiez là également avec vos communautés. Durant ce temps de prière, j’ai demandé à Marie de ne pas cesser de soutenir, comme elle l’a fait avec la première communauté, la foi de notre peuple. Que la Sainte Vierge intercède pour vous, qu’elle vous garde et vous accompagne toujours !

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