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Betharram
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17/02/2016

Le Calvaire de Bétharram (2)

Le premier calvaire du XVIIe siècle

Le Calvaire de Bétharram (2)

1620. En Béarn, l’esprit de révolte ne relâche pas. Malgré l’édit de Fontainebleau les protestants refusent de rendre aux catholiques les biens volés. Le roi lui-même, Louis XIII, descend alors sur le Béarn [...]. En 1621 les troupes du duc d’Epernon rétablissent une certaine Paix.

Le ciel de Béarn était donc encore assez troublé quand Bétharram accueillit un saint prêtre, Hubert Charpentier. Pressenti par Jean de Salette, évêque de Lescar, pour relever le pèlerinage de Bétharram, H. Charpentier hésita longtemps, dit l’historien Marca, à « s’engager dans un lieu où l’âpreté des roches » ne lui permettait d’augurer rien de bon. Le Père H. Lassalle explique : « Il nous est difficile aujourd’hui ... d’imaginer le lieu inculte et sauvage que formait Bétharram à cette époque. »

H. Charpentier avait depuis longtemps manifesté sa dévotion au mystère de la Croix. Dès 1622 « il décida d’associer le culte du Fils à celui de la Mère, et d’ériger un Calvaire sur la crête de la colline. » De plus un signe du ciel l’y invitait, le pressait : le miracle de la croix relevée survenu le mois de septembre 1616.

Aussi, H. Charpentier voulut-il s’assurer personnellement de l’exactitude des faits rapportés. Les cinq paysans témoins se virent soumis à de nouveaux interrogatoires ; tout fut mis à l’épreuve : la sincérité, la santé, la moralité des paysans ; les enquêteurs faillirent outrepasser la limite de la patience de ces braves gens, et ils furent acculés à la conclusion« Ce sont des Béarnais de tempérament ingénieux prudent et courageux ;aussi éloignés de la niaiserie et de la sottise qu’ils le sont de la malice. » […]

Ainsi encouragé, H. Charpentier fit planter trois grandes croix au sommet de la colline, à l’endroit où avait eu lieu le miracle de septembre. Ce fut le premier Calvaire de Bétharram. On l’inaugura le Vendredi-Saint de 1623. Le 8 septembre suivant il fut l’objet d’hommages solennels. Ce jour-là un orage menaça la sainte colline, mais il s’éloigna ; les pèlerins ne manquèrent pas d’y voir un autre signe du ciel.

Mais H. Charpentier avait imaginé un projet beaucoup plus ambitieux, à la mesure de sa dévotion. Des tableaux ou des statues devaient représenter les principales scènes de la dernière journée du Christ avant la Résurrection. Des chapelles-stations destinées à recevoir ces représentations s’échelonneraient le long de sentiers entre la « dévote chapelle » et le sommet de la colline.

Le plan d’ensemble nous est parvenu sous la forme d’une estampe gravée (voir illustration ci-dessus) […]. Mais limités par les ressources, ni H. Charpentier, ni les premiers successeurs ne purent réaliser ce projet.

Comment juger de l’importance des réalisations d’H. Charpentier ? Il n’en reste rien aujourd’hui ; l’aspect des lieux a changé ; aucune des constructions actuelles n’existait de son temps ; durant trois siècles le rocher n’a cessé d’être grignoté et la colline de reculer. […]

En 1625 la munificence de Louis XIII permit d’édifier sur le haut du rocher, surplombant la chapelle, un grand oratoire, Saint-Louis : il servira de cinquième station : le couronnement d’épines. On ne rencontrait plus aucune construction avant le sommet. On peut cependant supposer que les arrêts aux stations intermédiaires étaient signalés par quelque croix ou autre marque. Sur l’esplanade, face aux trois croix, on avait entrepris de bonne heure la construction de la chapelle du Sépulcre ; elle ne fut terminée qu’en 1639, mais H. Charpentier avait quitté Bétharram dès 1638.

Ni l’activité des chapelains, ni l’intense dévotion inspirée par le Calvaire n’avait échappé à Mgr Jean de Salette, qui conféra à N.-D. de Bétharram, le 9 juin 1626 le titre de N.-D. du Calvaire. Mais en 1661, année de la consécration de la Chapelle restaurée, on ne comptait encore que quatre oratoires stations, et le Calvaire resta dans cet état tout le XVIIe siècle.

Raymond Descomps scj (1916 - 2009)
in «L’Écho de Bétharram»

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