Paix pour la Centrafrique

« Niem, le 28 décembre

Chers amis,
Malheureusement, ce matin le pire est arrivé ... Les anti-Balaka sont rentrés à Niem et ils ont tué 3 musulmans et ils ont blessé six autres, tous musulmans. Quatre sont toujours hospitalisés ici. Au moment où j'écris, 4h de l'après-midi, le village est complètement abandonné. Tous les habitants, et je dis bien tous, ont fui dans la brousse et beaucoup ont laissé leurs biens à la garde de la mission. Il y a un silence incroyable ...
Ce matin, alors que nous étions en train de célébrer la Sainte Messe une balle perdue est tombée sur notre église en perforant le toit, mais sans toucher personne ...
Je reprends à écrire à 8h du soir. Malheureusement, les morts ont augmenté : ils sont  cinq maintenant. En fait, la Séléka, comme d’ habitude, est entrée à Niem de Yelewa, à 35 km au nord d'ici, où ils ont leur base ; en tirant sauvagement ils ont tué deux Gbaya, père et fils, coupables seulement de revenir de la plantation avec une machette à la main ... Je suis allé avec le chef du village récupérer leurs corps, les porter au village pour un enterrement digne de ce nom (...) Maintenant, il y a un silence absolu. Notre quartier est presque toujours désert. Espérons seulement que la nuit soit calme.
Nous sommes tous bien, y compris les religieuses.

30 décembre
Hier, c'était un dimanche est un peu différent.
Dans l'église, le Saint-Messe a été suivie par une quarantaine de personnes, presque tous les hommes qui sont retournés dans le village dans la nuit pour garder leurs maisons.
En particulier, le passage de l'Evangile, la fuite en Egypte, semble avoir été écrit en ce moment, non pas il y a deux mille ans ...
Annotation. le MISKA (les forces militaires des Pays d’Afrique pour la paix) est en garnison à Bouar. Tout en étant conscients de ce qui s'est passé à Niem, ils ne sont pas encore intervenus ...
Je vous embrasse,
P. Tiziano Pozzi scj »